L’équipe de développement de l’interface du premier iPhone a eu beaucoup de mal à concevoir son clavier virtuel, ce qui a entrainé un manque de temps pour créer la fonction de copier/coller.
En 2007, Apple crée une petite révolution en lançant le premier iPhone. Mais le smartphone est loin d’être parfait et certaines fonctions ne sont pas présentes dans l’interface. Il y avait surtout un absent remarqué : le copier/coller ! Un choix délibéré ? Une erreur de conception ? L’ingénieur Ken Kocienda, qui a rejoint Apple en 2001 et a fait partie de l’équipe de développement, a donné une explication lors d’une discussion sur Twitter. Il a manqué de temps pour mettre cette fonction dans l’interface et faire en sorte qu’elle soit complètement opérationnelle.
The original iPhone didn’t have cut/copy/paste. Infamous! The quickest explanation is that I didn’t have time to do it right. I had too much keyboard, autocorrection, and text system work to do. The design team didn’t have time either. So we passed on the feature for 1.0. https://t.co/SLncIxohkk
— Ken Kocienda (@kocienda) June 19, 2022
La création du clavier, ainsi que son système de correction automatique, a pris beaucoup de temps à l’équipe de développement, qui n’a pas eu le temps de s’en occuper non plus. Il a donc été décidé de faire l’impasse sur le copier/coller pour la version 1.0 du système.
Le problème majeur a été d’arriver à placer le doigt à l’endroit où l’utilisateur désirait insérer du texte, en voyant exactement l’emplacement. C’est pour cela que Ken Kocienda a conçu un système de loupe pour mieux voir. Mais un autre problème a ralenti le développement : quand l’utilisateur retirait son doigt, le curseur n’était plus au bon emplacement à cause d’un léger décalage. Ken Kocienda a dû corriger ce problème en enregistrant les mouvements du doigt sur l’écran, puis en se repositionnant dans l’historique environ 200 millisecondes avant que l’utilisateur ne lève le doigt. Ainsi, il a pu obtenir le bon emplacement et cela lui a permis de positionner le curseur au bon endroit. En outre, le système devait prendre en compte la différence entre l’endroit que l’utilisateur pensait avoir touché et l’endroit réel qui était entré en contact avec le droit.
Il faudra attendre l’iPhone 3GS en 2009 avec la version 3.0 du système d’exploitation pour que le copier/coller fasse son apparition.
Les applis affichaient des pages web
Ken Kocienda a également expliqué que l’affichage de texte avec une police de caractères personnalisée faisait appel à WebKit, le moteur de rendu utilisé par le navigateur Safari d’Apple. Ce qui veut dire que les applications affichaient l’équivalent d’une petite page web pour le texte. Et quand les champs de texte n’étaient pas en cours d’édition, l’iPhone affichait une image statique pour économiser des ressources.
Enfin, l’ingénieur a révélé que le premier iPhone ne bénéficiait pas d’un réel multitâche à cause d’un manque de mémoire virtuelle. Ainsi, le smartphone ne pouvait exécuter qu’une seule application à la fois et les ingénieurs ont dû concevoir un système qui mettait fin automatiquement à l’exécution des processus en arrière-plan.
Enfin, rappelons que le premier iPhone pouvait prendre des photos, mais pas des vidéos. En outre, il n’était pas possible d’envoyer et de recevoir des MMS (SMS multimédias).
Source :
9TO5Mac