C’est demain samedi que le SMS (Short Message Service) fêtera en France ses 30 années d’existence. Au global, 120 milliards de SMS sont envoyés par an, soit 330 millions par jour. Certes, il est en perte de vitesse, avec une diminution de 30 % des envois ces cinq dernières années, et ses envois sont largement automatisés pour permettre la double authentification, mais à l’image du courriel, il est toujours debout.
Il faut dire que le SMS a su évoluer à mesure que les besoins de communication instantanée devenaient plus importants et divers.
Limité à 160 caractères à sa naissance, c’est le SMS, bien avant la messagerie instantanée, qui a incité ses utilisateurs à modifier leur syntaxe et à ajouter les premiers emojis, qui prenaient cette forme : 🙂 – on parlait alors de smileys. Le nombre de SMS était décompté dans les forfaits mobiles, après une période où ils étaient payés à l’unité, et il n’était pas possible d’en envoyer un à différents destinataires.
Pourquoi l’utilisation des SMS a changé
Mais l’année 1999 change tout en France, avec l’arrivée de l’interopérabilité des SMS entre les trois opérateurs telco d’alors. Les années 2000 deviennent donc les années fastes du SMS.
A ce jour, l’envoi de SMS est illimité, et surtout, il est possible d’envoyer des photos et des vidéos, avec les MMS. C’est ce qui explique son succès, en plus des usages M2M et des zones géographiques peu équipées en internet mobile, comme le continent africain. Sans compter la publicité. En 2023, les SMS à visée publicitaire et transactionnelle devraient dépasser la barre des 50 milliards de dollars de revenus dans le monde, estime le cabinet Juniper Research.
Dans le même temps, en France, d’autres outils comme la messagerie instantanée ont pris le relais, surtout chez les plus jeunes, dans le monde de la communication instantanée. Selon une étude de l’Organe des régulateurs européens en 2021, l’usage des messageries instantanées est en hausse de 53,73 % chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans. Dans le même temps, l’usage des SMS baisse de 29 % sur cette tranche d’âge.
Comment le Rich Communication System et iMessage révolutionnent le SMS
Reste que l’évolution du SMS passe aussi par de nouveaux protocoles, dont la propriété n’est plus tant celle des opérateurs télécoms, mais des GAFA. Le protocole RCS (Rich Communication System) promu par Google, tout comme iMessage d’Apple, sont en effet les versions modernes de la norme SMS.
Mais la plus grande différence entre le RCS et le SMS, c’est que le RCS s’appuie sur le réseau data et non pas sur le réseau cellulaire. Et c’est grâce à la data que le RCS embarque son système de communication riche. Riche, car il est possible par exemple de transférer des messages et leur contenu d’un utilisateur à l’autre. Riche aussi, car les visuels qui transitent via RCS sont bien moins compressés que dans les SMS.
C’est aussi le protocole RCS qui permet de savoir à quelle heure votre destinataire a ouvert votre message ou encore quand celui-ci commence à vous répondre. Oui, comme cela existe sur les messageries instantanées telles que Facebook Messenger ou Skype.
Pour la petite histoire, c’est le 3 décembre 1992 que l’opérateur britannique Vodafone envoyait le premier SMS de l’histoire. Il y était noté « Merry Christmas » (Joyeux Noël). Ces 15 caractères envoyés par l’ingénieur Neil Papworth étaient mis aux enchères sous forme de NFT en décembre 2021.
Pour aller plus loin sur l’évolution des SMS
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