Si le marché de l’informatique est à la baisse, il reste au-dessus des années pré-covid. Tandis que les marques dépendant de Windows reculent toutes, Apple et ses Mac enregistrent une très forte hausse. Elle les place juste au pied du podium, derrière Dell. Mais avec des marges largement supérieures.
Le marché du PC est à nouveau en baisse pour le troisième trimestre consécutif. Après une période de confinements dans le monde liés à la pandémie dite de la Covid, les achats ralentissent fort logiquement. Sans vraie inquiétude cela dit : les volumes de vente sont toujours supérieurs à la période pré-pandémie et les projections de migration de parcs informatiques professionnels (Windows 11, Core de 12e génération, etc.) devraient être meilleures en 2023.
La baisse actuelle porte cependant en elle une leçon pour le marché des PC Windows : Microsoft et son écosystème font un mauvais travail. D’où vient une telle affirmation ? Du parallèle avec le marché des Mac d’Apple. Quand les quatre marques PC du top 5 enregistrent des baisses de -7,8% (Asus) à -27,8%, Apple voit ses volumes augmenter de 40% ! Lui permettant de s’approcher de la 3e place de Dell, qui livre 11,96 millions de machines contre 10,06 pour Apple. Mais ce dernier fait des marges incroyablement supérieures à tous ses rivaux du monde Windows, en n’offrant que des modèles dits premium…
Baisse multifactorielle où la lisibilité d’Apple paie
Apple est Apple, et personne ne peut répliquer l’image d’une autre marque. Néanmoins, quelques éléments objectifs devraient inciter les entreprises à réfléchir à l’attachement que les consommateurs ont pour Apple. Et en premier lieu la lisibilité de la gamme informatique. S’il y a évidemment des variantes de puissance, RAM et stockage, la gamme Apple reste d’une limpidité incroyable, et c’est encore plus vrai avec les puces Apple Silicon pour Mac : le MacBook Air pour l’ultra mobilité, les MacBook Pro pour de la puissance en déplacement, l’iMac comme ordinateur de salon familial, le Mac mini comme petit desktop pour bricoler et le Mac Studio pour les tâches multimédia intensives. Une gamme limpide et efficace. Et surtout incroyablement moins coûteux à concevoir et à maintenir que les mille branches des gammes PC.
Car réaliser le même exercice de synthèse chez Dell, qui vend à peu près le nombre de machines, prendrait bien plus de temps. Avec bien plus de références, de gammes, etc. Pour des marges largement inférieures ! Et si on commence à se pencher sur le cas des acteurs asiatiques, comme Asus ou Lenovo, le détail des gammes prendrait littéralement une page A4 complète ! Cette difficulté à lire les gammes, cette multiplication des modèles (et déclinaisons !) est mauvaise. C’est à la fois un frein à la rentabilité, mais aussi un brouillage des pistes sur ce que les marques sont vraiment. Le MacBook définit Apple, mais qu’est-ce qui défini HP par rapport à Lenovo dans l’esprit des gens ?
Si on sait que le marché est cyclique et que la nature des acheteurs – entreprises, particuliers, administrations, etc. – conditionne ces cycles, la percée d’Apple et de son modèle (son OS, ses puces, peu de gammes) pourrait – ou devrait ! – donner quelques idées aux acteurs informatiques Windows. Des acteurs que nous avons, nous autres journalistes tech, bien du mal à suivre dans leur tsunami de gammes…
Source :
IDC