Dans le cadre d’un rapport intitulé Five Walled Gardens (PDF), Mozilla s’est penché sur la question des navigateurs installés par défaut sur les smartphones, tablettes ou ordinateurs des utilisateurs. Une enquête a recueilli des données dans plusieurs pays, dont 1 188 répondants en France.
Avec 29 %, il ressort que moins d’un internaute français a déjà modifié le navigateur installé par défaut sur son smartphone. Un taux qui grimpe à 39 % sur ordinateur. Pourtant, 78 % sur smartphone et 82 % sur ordinateur savent installer un navigateur web sur leur appareil. Ils l’ont du reste déjà fait à respectivement 58 % et 65 %.
Une difficulté apparaît quand il s’agit de changer le navigateur web par défaut si demandé. Près d’un internaute français sur deux se dit capable de le faire sans aucune aide : 49 % sur smartphone et 54 % sur ordinateur.
Mozilla ne relâche pas la pression
» Les systèmes d’exploitation n’expliquent pas de façon claire quelles peuvent être les alternatives. Au contraire, ils utilisent des pratiques déloyales, afin de pousser à l’utilisation de leurs propres navigateurs et rendre les internautes captifs « , dénonce Mozilla.
Un tel reproche n’est pas nouveau de la part de Mozilla qui chapeaute le navigateur Firefox. Avec les systèmes d’exploitation Android, iOS et Windows, les groupes Google, Apple et Microsoft sont notamment pointés du doigt.
» Ces systèmes d’exploitation disposent tous de leurs propres produits concurrents et encouragent donc les consommateurs à les utiliser. Cette pratique se fait au détriment des produits indépendants et donc des consommateurs qui ne peuvent choisir leur navigateur en fonction de leurs besoins ou leurs valeurs (la protection de la vie privée par exemple) « , tacle Mozilla.
Le DMA arrive en Europe
Le rapport reconnaît que malgré des problèmes, des groupes comme Amazon, Apple, Google, Meta et Microsoft ont créé des technologies innovantes dont les consommateurs du monde entier bénéficient. À ce titre… ce sont aussi des plateformes devenues incontournables pour » tout développeur souhaitant toucher les consommateurs ligne. «
Il est à noter que l’Europe a déjà apporté des réponses – ou est en passe de le faire – à certaines problématiques soulevées. Avec le règlement DMA (Digital Markets Act) qui doit entrer en application en 2023, les géants technologiques – et dits gatekeepers de l’internet – ne pourront plus imposer des logiciels par défaut à l’installation de leur système d’exploitation.
Cela concernera les navigateurs web, mais également les moteurs de recherche et les assistants virtuels. Il y aura le fameux écran avec plusieurs choix permettant à l’utilisateur d’opter pour un service concurrent.