La lutte contre le piratage évolue pour s’adapter à l’évolution des usages. Si le peer to peer est passé de mode, le streaming illicite est venu prendre sa place.
Et le sujet touche tout particulièrement le monde du sport. Au point que l’Arcom publie depuis l’année dernière un baromètre de la consommation des usages sportifs.
Il met cette année l’accent sur la consommation illicite de contenus.
L’IPTV a le vent en poupe
S’appuyant sur un sondage réalisé en septembre 2024, l’autorité explique que 18% des sondés ont recours à des services illicites de streaming en direct pour les retransmissions sportives. Un chiffre stable par rapport à la précédente étude menée en fin d’année 2023.
Ce qui évolue en revanche, c’est le recours aux services d’IPTV. Si la majorité des consommateurs de retransmissions sportives illicites continue de passer par des sites web (16% du total des sondés), de plus en plus d’entre eux ont recours à des applications ou des boîtiers dédiés pour accéder à ces contenus (12% du total des sondés). Et l’adoption de ces solutions va croissant. L’Arcom souligne que 41% des utilisateurs IPTV illicites le font depuis moins d’un an, contre 26% en 2023.
L’Arcom ne reste pas les bras croisés face à ce phénomène et profite de l’étude pour mettre en avant les mesures de blocages visant ces services. On apprend ainsi que « 3 797 blocages de noms de domaine ont été effectués en 2024 contre 1 544 l’année précédente, soit une augmentation de 146 % » par l’autorité. Ces blocages DNS visent à la fois les sites web de streaming illicites et les services IPTV, et s’accompagnent de mesures de déréférencement.
Renforcer l’arsenal de l’Arcom
Et pour l’Arcom, ces mesures de blocages montrent leur efficacité. En 2024, près d’un tiers des consommateurs de streaming illicite ont été confrontés à un blocage de l’Arcom. Pour 46% des internautes confrontés à ce type de blocage, la réaction était « d’abandonner leur tentative de visionnage illicite » pour se rabattre sur l’offre légale ou en empruntant les codes d’accès d’un proche. Là aussi, ce chiffre est sensiblement similaire à celui de l’année dernière.
L’Arcom accorde une vigilance accrue sur ces sujets, notamment depuis les JO de Paris qui ont donné lieu à de nombreuses campagnes de blocages de sites de retransmissions frauduleuses d’événements sportifs, à la demande des ayants droits.
Une proposition de loi actuellement à l’étude au Sénat envisage d’ailleurs de renforcer les pouvoirs de l’Arcom en la matière, notamment en lui permettant de mettre en place un système de blocage automatique des sources de diffusion illicite des événements sportifs en direct.