Qualcomm s’intéresse au marché du jeu vidéo sur Android avec une nouvelle gamme de puces puissantes à destination des smartphones et des consoles mobiles. Mais est-ce réellement nécessaire ?
Des constructeurs de smartphones Android ont bien essayé de créer un nouveau marché haut de gamme avec des modèles destinés aux joueurs. Asus est d’ailleurs un des principaux acteurs avec la gamme ROG. Si le succès de ces téléphones dopés aux puces overclockées et aux systèmes de refroidissement customs est toujours resté modeste, un segment a récemment commencé à prendre un peu d’ampleur : les consoles Android mobiles.
Des puces joueuses
Ces appareils véritablement spécialisés intègrent en général tout le nécessaire pour jouer (boutons, sticks, gâchettes, touchpad…) ainsi que des interfaces adaptées. Parmi les exemples les plus récents, il y a eu la Logitech G Cloud qui certes, s’oriente vers le cloud gaming mais sur laquelle il est possible d’installer des jeux Android et des émulateurs.
Qualcomm a senti qu’il y avait là un coup à jouer, et a présenté aujourd’hui une nouvelle gamme de systèmes-sur-puce spécifiquement dédiée aux smartphones et surtout aux consoles Android : Snapdragon G. Il s’agit d’une extension du Snapdragon G3x Gen 1 qui bat sous le capot de l’Edge, la tablette gaming de Razer (disponible pour 499,99 €).
Tout en haut de cette nouvelle gamme se trouve le G3x Gen 2, qui combine un processeur Kryo de 8 cœurs avec un circuit graphique Adreno 32. Qualcomm annonce un gain de performances de 30 % pour le CPU, et de 100 % pour le GPU par rapport au Gen 1. La puce prend en charge un taux de rafraîchissement jusqu’à 144 Hz, le ray-tracing ainsi que les connexions 5G (y compris les ondes millimétriques), le Bluetooth 5.3 et le Wi-Fi 7.
Si le G3x Gen 2 devrait trouver sa place dans les appareils les plus haut de gamme, les systèmes-sur-puce G1 et G2 vont attaquer le reste du marché : le premier pour les appareils de streaming (cloud gaming, streaming en local), le second pour des terminaux Android certes calibrés pour le jeu vidéo en local, mais moins exigeants.
Les développeurs sont-ils prêts à jouer le jeu ?
Histoire de mettre le pied à l’étrier, Qualcomm a aussi développé une console avec un écran, des contrôleurs et un système de refroidissement, dans le style du Steam Deck. Ce n’est pas un produit destiné à la commercialisation, mais un design qui doit servir de référence aux constructeurs tiers qui pourront ainsi s’en inspirer. Qualcomm travaille avec AyaNeo, Huaqin ou encore Inventec pour fabriquer des terminaux utilisant ces nouvelles puces.
Le plus gros problème finalement pour le marché du jeu Android, c’est que très peu de développeurs vont concevoir des jeux spécifiquement pour ce type de SoC très puissants. La plupart d’entre eux cherchent à maximiser le potentiel des ventes en visant des puces largement répandues — donc plutôt des Snapdragon milieu de gamme, des Dimensity de MediaTek, des Exynos de Samsung… Il est toujours possible d’optimiser des apps pour certains types de puces, mais le jeu n’en vaut pas souvent la chandelle du point de vue commercial.
Mais surtout, l’avenir du jeu AAA en mobilité semble bel et bien entre les mains du Steam Deck (Linux) et des consoles Windows comme le ROG Ally, qui fonctionnent avec des puces Phoenix d’AMD…
Source :
Qualcomm