Une étude révèle des écarts de prix vertigineux entre opérateurs télécoms. Pour un même réseau, certains abonnés paient jusqu’à trois fois plus cher.
À première vue, le marché français des télécoms semble d’un calme plat. Pourtant, le baromètre de rentrée 2025 de Zone ADSL&Fibre lève le voile sur une réalité bien plus contrastée. Derrière une stabilité de façade des prix moyens, se cache un fossé grandissant entre les offres et des écarts de tarifs qui peuvent aller du simple au triple entre opérateurs.
Le constat de départ a l’air presque rassurant. En septembre 2025, le prix moyen mensuel d’une box internet s’établit à 37,77 euros, soit une très légère baisse de 1,41 % sur un an. Sur le mobile, les prix sont également stables, mais ne vous y trompez pas, cette moyenne cache des dynamiques bien différentes qui transforment profondément le marché.
Box Internet : le grand écart des tarifs se confirme
Le véritable phénomène de cette rentrée, c’est l’écart qui explose entre les offres d’entrée de gamme et les formules premium. Alors qu’il y a un an, 17 euros séparaient les box les moins chères des plus complètes, on atteint désormais près de 24 euros.
Concrètement, les prix des offres premium ont grimpé, passant de 47,12 euros à 50,01 euros en un an, tandis que ceux des offres d’entrée de gamme ont chuté, passant de 30,36 euros à seulement 26,68 euros.
Comme le souligne Benjamin Gervais, fondateur de Zone ADSL&Fibre, « le marché s’est adapté aux usages ». D’un côté, on trouve des offres d’entrée de gamme « réduites à l’essentiel et moins chères, souvent limitées à internet seul ». De l’autre, des « formules premium plus coûteuses mais toujours plus riches en services » (débits améliorés, Wi-Fi dernière génération, services de streaming inclus, etc.).
Forfaits mobiles : plus de services pour le même prix, la bonne nouvelle de la rentrée
Sur le marché du mobile, la stabilité des prix est une excellente nouvelle pour les consommateurs. Si les tarifs n’ont quasiment pas bougé, la qualité et la générosité des forfaits ont bien évolué. Pour un coût similaire, les abonnements incluent désormais « plus de gigas, une 5G généralisée et une couverture renforcée ». En clair, on en a beaucoup plus pour son argent, comme en témoigne l’arrivée d’un VPN gratuit dans les forfaits Free.
Opérateurs : du simple au triple, la jungle des prix persiste
C’est peut-être le point le plus critique de l’étude. Pour un service qui repose sur un même réseau, un consommateur peut payer jusqu’à trois fois plus cher simplement en fonction de l’opérateur choisi.
Les graphiques sont éloquents. Sur la fibre, le coût mensuel moyen lissé sur trois ans varie de 20 euros chez RED by SFR à 48,47 euros chez Orange, soit 2,4 fois plus cher.
L’écart est encore plus spectaculaire sur le mobile : on passe de 7,14 euros chez YouPrice à 21,14 euros chez Bouygues Telecom, soit un rapport de un à trois. Cette fracture est particulièrement visible entre les opérateurs historiques (Orange, SFR, Bouygues) et leurs marques low-cost (Sosh, RED, B&You) ou les opérateurs alternatifs (MVNOs).
Et demain ? La menace d’une concentration du marché plane
Aujourd’hui, le consommateur français bénéficie de cette concurrence féroce entre quatre grands opérateurs nationaux. Toutefois, ce paysage pourrait bientôt changer. Les rumeurs insistantes sur la vente de SFR font peser une menace : si l’opérateur était racheté par l’un de ses concurrents, le marché passerait de quatre à trois acteurs. Une telle consolidation pourrait « mécaniquement entraîner une hausse des prix dans les prochaines années » en réduisant la pression concurrentielle.
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