Conçus en collaboration avec Bose, ces Moto Buds+ donnent très envie sur le papier, notamment grâce à un prix contenu. Ils souffrent malheureusement de quelques défauts qui peuvent être handicapants à l’usage.
Bénéficier de la qualité sonore des écouteurs Bose, pour un prix bien moindre. C’est la promesse de ces Moto Buds+ dont l’architecture sonore a été confiée au compatriote de Motorola. Avant de pencher sur la réponse, un coup d’œil à l’appareil s’impose.
Ce qui est sûr, c’est que le constructeur n’a pas fait de folie pour ce prix de 150 euros. Le plastique mat du boîtier est fin est léger et ne dégage pas une grande qualité ; il est également très sensible aux traces de doigts. En dessous du logo Motorola, un « Sound by Bose » empêche tout équivoque quant à la collaboration américaine. Pour autant, l’assemblage est de bonne facture, la charnière large et solide. Bon point à ce prix-là, ce boîtier peut aussi bien se charger grâce à son port USB-C que son système de chargement sans fil par induction.
Le design des écouteurs n’a rien de très original lui non plus, sortes d’AirPods Pro en un peu plus patauds. La canule est courte pour ne pas trop encombrer le conduit auditif, mais relativement large. Ils ne sont d’ailleurs livrés qu’avec trois tailles d’embouts. Pas sûr dans ces conditions qu’ils conviennent à toutes les oreilles. Une fois en place, ils isolent très bien de l’extérieur, même quand le système de réduction de bruit n’est pas encore activé. Testés lors d’une séance de course à pied, ils ont tendance à se désolidariser légèrement du conduit auditif, mais ne tombent toutefois jamais de l’oreille, bien soutenus par les pavillons. Notons que si aucune certification IP n’accompagne la conception de ces oreillettes, Motorola garantie toutefois une résistance aux éclaboussures, sans plus de détails techniques.
Des commandes limitées et pas toujours réactives
Les commandes se font par le biais d’une surface tactile disposée sur la partie externe des tiges. Malheureusement, celles-ci ne répondent pas toujours bien aux tapotements. On se reprend souvent à plusieurs fois avant qu’elles ne soient prises en compte. Nous avons aussi remarqué une latence entre le tapotement et l’activation de la commande de l’ordre d’une seconde, perturbante à l’usage.
Par défaut, le double appui commande la lecture/pause sur les deux écouteurs. Un triple appui sur le droit passe à la chanson suivante ; sur le gauche, à la chanson précédente. Enfin, une pression longue sur l’un ou l’autre permet de naviguer entre les différents modes de réduction de bruit. L’application permet de les personnaliser, mais on regrette que si l’on configure le réglage du volume sur le double appui (la seule possibilité permise), on doive se passer alors de la commande de lecture/pause. On aurait aimé disposer de plus de gestuelles pour avoir plus de commandes sous la main.
L’application (seulement disponible sur Android, dommage), permet quelques réglages supplémentaires. C’est par exemple le cas de l’égaliseur manuel à 10 bandes bien pratique pour corriger quelques défauts sonores. On peut également y activer la double connexion Bluetooth pour ne pas avoir à le faire à chaque fois que l’on change d’appareil. Au passage, cette fonctionnalité et la recharge sans fil ne sont pas proposées sur les Bose QuietComfort Ultra vendus pourtant près de 200 euros de plus… Enfin, il est possible de configurer le contrôle du bruit selon 4 modes : désactivé, transparence, adaptif et réduction de bruit.
Réduction de bruit restreinte
Bien que cette dernière soit issue des technologies de Bose, elle n’arrive toutefois pas à atteindre le niveau de ses modèles. Oui, elle est efficace sur les bruits extérieurs les plus graves ; les roulements dans les transports sont donc plutôt bien atténués. En revanche, cela devient plus difficile dès que les sons se font plus aigus ou soudains, comme les voix. Dans ces conditions, on ne retrouve pas ici tout à fait l’impression de bulle que peuvent créer les meilleurs écouteurs ou casques de Bose. On n’est également convaincu qu’à moitié par le mode transparence, qui laisse bien passer les voix, mais beaucoup moins les autres sons. Il est donc utile quand quelqu’un nous parle, mais ne donne pas non plus l’impression de ne plus avoir d’écouteurs dans les oreilles.
Mais la grosse déception vient de l’utilisation en kit mains libres. Déjà un peu à la peine en environnement calme, les trois micros dédiés par écouteur se retrouvent complètement dans les choux, dès que du bruit se fait sentir. Là, les Moto Buds+ atténuent bien ces sons perturbateurs… mais aussi la voix. Elle devient ainsi complètement étouffée et incompréhensible à nos interlocuteurs.
Une qualité audio (presque) digne de Bose
Heureusement, Bose a beaucoup mieux travaillé sur la partie audio. Pour cela, la marque a choisi d’utiliser deux haut-parleurs dans chaque écouteur. Un de 11 mm pour les basses et un autre de 6 mm pour les aigus. La première chose qui marque est la maîtrise des basses, l’un des points forts habituels de la firme de Framingham. Elles sont même légèrement plus présentes que sur ses produits, mais ne débordent jamais, preuve de l’excellente facture des haut-parleurs de 11 mm. Les voix sont également bien contrôlées, avec une impression de chaleur appréciable. C’est finalement du côté des aigus que l’on est le moins convaincu, victime d’une certaine brillance. Rien de réellement gênant toutefois, après une légère correction grâce à l’égaliseur (en baissant un peu les graves et en atténuant la brillance des aigus), on obtient un son profond et passe-partout qui convient à la plupart des styles musicaux.
On regrette malgré tout l’ampleur de la scène sonore, un peu trop limitée sur les côtés à notre goût. D’autant plus que ces Moto Buds sont certifié compatible Dolby Atmos. Sur ce point d’ailleurs, notons que le suivi des mouvements de la tête n’est possible qu’en utilisant un smartphone Motorola. Autant dire que peu de personnes pourront en bénéficier. Autre absence dans notre application Android utilisée sur un modèle d’une autre marque, l’impossibilité de bénéficier d’un codec haute résolution comme promis par la marque. On se limite ici au SBC et ACC habituels.
Enfin, l’autonomie est tout juste à la hauteur, avec 5 h 15 de fonctionnement en laissant la réduction de bruit activée et à peine plus de 7 h sans. On est loin des 8 heures promises dans cette configuration par Motorola. On se console toutefois avec le boîtier puissant qui permet de recharger trois fois les écouteurs.
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