que va-t-il arriver à votre abonnement ?

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Le plan est sur la table : Orange, Free et Bouygues s’allient pour démanteler SFR. Alors qu’Altice France a rejeté la première offre, c’est le début d’une ère d’incertitude pour des millions d’abonnés.

C’est un coup de tonnerre dans le paysage des télécoms français. Ce mardi 14 octobre, Orange, Bouygues Telecom et Free, les trois grands rivaux du secteur, ont déposé une offre conjointe pour mettre la main sur leur concurrent commun : SFR. Sur la table, une offre déjà rejetée par Altice France de 17 milliards d’euros pour racheter et dépecer l’opérateur au carré rouge. Malgré ce premier refus, l’objectif est clair et assumé : en finir avec la guerre des prix qui fait rage depuis 2012, faire passer le marché de quatre à trois acteurs et, au passage, doper les profits.

Pour les millions de clients SFR et RED, cette annonce ouvre une longue période d’incertitude, mais pas de panique, rien ne va changer du jour au lendemain.

Pourquoi SFR est-il devenu la cible parfaite ?

Pour comprendre ce démantèlement annoncé, il faut regarder du côté de la maison mère de SFR, Altice. Le groupe de Patrick Drahi ploie sous une dette colossale qui a longtemps dépassé les 24 milliards d’euros. Un modèle économique basé sur l’endettement pour financer des acquisitions qui a fini par atteindre ses limites. Si une restructuration massive a récemment permis de ramener la dette à 15,5 milliards, repoussant les échéances à 2028, elle a aussi fait entrer au capital des créanciers comme BlackRock et Pimco, qui poussent désormais à la vente.

Cette pression financière a complètement asséché les capacités d’investissement de SFR, qui a pris un retard considérable sur la fibre et la 5G. Résultat : une qualité de service qui s’est dégradée, un service client souvent critiqué et des clients qui s’en vont. SFR a perdu pas moins de 1,3 million d’abonnés en une seule année. Forcément, avec un concurrent aussi affaibli, l’occasion était trop belle pour ses rivaux.

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Le partage des actifs : qui va récupérer quoi ?

L’offre à 17 milliards ne vise pas à racheter SFR en bloc, mais bien à se partager ses actifs les plus précieux, tout en laissant de côté certaines filiales comme le réseau fibre XP Fibre ou le géant des centres d’appels Intelcia. La répartition semble avoir été savamment calculée pour passer sous les radars des autorités de la concurrence. Cela nous donne un partage qui n’est pas égal. Bouygues Telecom met le plus d’argent sur la table (43 %), suivi par Free (30 %) et Orange (27 %).

Voici comment le « découpage » pourrait s’organiser :

  • Les abonnés grand public (vous, peut-être) : ils seront répartis entre Bouygues Telecom et Free principalement. Orange, déjà leader du marché, ne prendra qu’une petite part pour ne pas s’attirer les foudres de l’Autorité de la concurrence.
  • Les clients professionnels (SFR Business) : c’est un segment très rentable que Bouygues et Free comptent bien utiliser pour affaiblir la domination d’Orange sur ce marché.
  • Le réseau mobile : Bouygues Telecom devrait récupérer une grande partie du réseau, notamment dans les zones peu denses, ce qui lui donnerait un avantage stratégique majeur.
  • Les boutiques et les salariés : c’est le point le plus sensible. Le sort des 300 boutiques et des milliers d’employés est une véritable épine dans le pied des repreneurs, qui cherchent avant tout à réduire les coûts.

RED by SFR : la bataille pour les 5 millions d’abonnés

Le véritable trophée de cette opération, c’est RED by SFR et ses 5 millions de clients. Cette marque 100 % digitale est très convoitée par Free et Bouygues. Si Free l’emporte, il pourrait intégrer les clients RED à ses propres offres. On se souvient du rachat d’Alice par Free qui avait entraîné, pour beaucoup, une augmentation de l’ordre de 10  euros sur la facture des abonnés.

Si Bouygues gagne, il fusionnera probablement RED avec sa propre marque B&You pour créer un géant du low-cost, ce qui entraînerait quasi certainement une harmonisation des prix vers le haut.

Dans tous les cas, même si la marque survit quelque temps, elle est vouée à disparaître à moyen terme.

Concrètement, qu’est-ce qui change pour les clients SFR… pour l’instant ?

La réponse est simple : rien. L’offre déposée est « non engageante » et le chemin est encore très long. Le démantèlement, s’il a lieu, ne se réaliserait pas avant le deuxième trimestre 2027. D’ici là, votre abonnement, vos services et votre facture restent les mêmes.

Pour gérer la transition en douceur, les trois opérateurs prévoient de créer une société commune, gérée par les collaborateurs actuels de SFR. Personne ne quittera donc l’opérateur au carré rouge du jour au lendemain. Vous avez au moins un an de tranquillité devant vous, voire beaucoup plus, puisque Altice France (la maison mère de SFR) vient de rejeter l’offre de ses concurrents. Les discussions s’annoncent encore longues, de quoi donner du répit aux abonnés SFR.

Et après ?

Une fois le rachat validé et la période de transition entamée, les choses sérieuses commenceront. L’impact le plus direct devrait être une migration forcée. Vous n’aurez pas le choix : votre contrat sera transféré automatiquement chez Free, Bouygues ou Orange.

Le plus grand mystère reste la répartition des clients grand public. Les opérateurs se partageront-ils les clients par région ? Par type d’offre ? Le flou est total et pourrait mener à des situations cocasses où, les clients SFR d’une même famille se retrouvent éparpillés chez Bouygues, Orange et Free. En revanche, il est à peu près sûr que votre forfait actuel disparaîtra pour être remplacé par une offre du catalogue de votre nouvel opérateur. Quant à vos équipements, le changement de carte SIM mobile devrait être transparent,mais il faudra très certainement changer de box et de décodeur TV à terme.

Le précédent à ne pas suivre : la fusion Numericable-SFR

La fusion entre Numericable et SFR avait été un véritable parcours du combattant pour de nombreux clients : communications confuses, migrations forcées déguisées en « conseils », perte de services, problèmes techniques à répétition et un service client aux abonnés absents. Ce précédent peu glorieux doit servir d’avertissement.

En attendant, que faut-il faire ?

Si vous n’aviez pas l’intention de quitter SFR à court ou moyen terme, ne le faites pas. Rien ne presse et vous aurez tout le temps de prendre une décision lorsque les choses se préciseront. Si votre futur opérateur et ses nouvelles conditions ne vous conviennent pas, la loi vous autorisera à résilier votre contrat sans frais.

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