Citroën arrive en 2024 avec une nouvelle Citroën C3, disponible en plusieurs motorisations. Parmi elles, une 100 % électrique baptisée ë-C3. Elle sera dépêchée sur le marché au printemps prochain pour pouvoir profiter d’une période de calme au cours de laquelle la Dacia Spring ne profitera plus du bonus écologique, et que Renault n’aura pas encore lancé sa R5 électrique.
La Dacia Spring, à l’heure actuelle, est la reine de la catégorie. Mais après avoir été commercialisée en octobre 2020, sa proposition s’essouffle et des constructeurs comme Citroën et Renault ont de nouvelles armes à proposer, avec des autonomies plus importantes. Même si la proposition de la Dacia Spring est assez généreuse, elle se montrera vite limitée face à l’arrivée de nouvelles concurrentes.
Pour pouvoir le distinguer, nous avons mis face à face la Dacia Spring et la Citroën C3 électrique dans un comparatif.
Prix et disponibilités
La Dacia Spring est disponible au prix de 20 800 euros. Avec le bonus, elle passe à 15 800 euros. Malheureusement pour elle, ce tarif avec l’aide du gouvernement sera bientôt révolu. Le nouveau barème du bonus écologique impliqueront en 2024 le lieu d’assemblage et de la provenance des pièces, ce qui pénalisera la Dacia Spring produite en Chine. Elle ne pourra donc plus proposer le bonus écologique à ses clients. La Citroën C3, de son côté, pourra le proposer.
La Citroën C3 électrique sera proposée au prix de 23 300 euros, soit 18 300 euros avec le bonus écologique. Une version moins chère sera disponible en 2025, au prix de 20 000 euros, pour être exactement au même niveau que la Dacia Spring. Mais déjà, grâce au bonus, la finition You à 23 300 euros sera moins chère que la version d’entrée de gamme de la Dacia Spring. Vous allez le voir, la proposition sera fortement en faveur de la Citroën C3.
Une version baptisée « Extreme » est aussi disponible sur la Dacia Spring depuis cette année. Celle-ci est accessible à partir de 22 300 euros et permet de s’équiper d’un moteur plus puissant (20 chevaux supplémentaires). Du côté de Citroën, une version « Max » sera disponible avec des équipements additionnels comme la caméra de recul, la climatisation auto, les essuie-glace auto, un écran tactile, les vitres arrière électriques, la recharge sans fil, ou encore de meilleurs sièges.
Quant aux disponibilités, Citroën proposera sa ë-C3 à partir du printemps prochain, en 2024. La Dacia Spring est actuellement en vente et son retrait de la production n’a pas encore été annoncé. À la fin du premier trimestre 2024 d’ailleurs, un petit restylage est prévu. Ce dernier devrait surtout se pencher sur le design extérieur, mais nous ne sommes pas à l’abri de voir Dacia ajouter quelques nouveautés dans l’habitacle ou dans les équipements pour répondre à la concurrence accrue.
Conception : pas de production française
Pour proposer une voiture électrique à moins de 20 000 euros, il faut soit tailler dans les marges, soit tailler dans les coûts, soit tailler dans les équipements. Et forcément, Citroën et Dacia ont pris au sérieux la nécessité d’aller produire leur modèle là où le coût est moins élevé qu’en France.
C’est ainsi que Stellantis, avec Citroën, a refusé l’invitation du gouvernement à produire en France et a délocalisé la production de la future C3 électrique sur ses chaînes d’assemblage en Slovaquie. Seul le moteur électrique sera d’origine française, produit dans les usines de Trémery en Moselle. Les batteries proviendront de Chine.
Pour la Dacia Spring, la production est et restera chinoise. C’est le grand handicap de la citadine électrique au regard du nouveau barème du bonus écologique. Mais la marque roumaine n’a pas prévu de changer et sa citadine restera produite de l’autre côté du globe pour le marché européen. À noter qu’une version équivalente à la Dacia Spring proposée par Renault est produite au Brésil, mais celle-ci n’est pas disponible sur le marché français.
Design et dimensions
Les Dacia Spring et Citroën ë-C3 ont un point commun stylistique. Elles sont toutes les deux inspirées de modèles destinés à des marchés émergents, en Amérique du Sud, et notamment au Brésil. Citroën prend tout de même l’avantage avec un design plus travaillé à l’extérieur, et qui fait de l’ombre à Dacia qui cherchait déjà à donner des allures de petit crossover à la Spring. La nouvelle C3 électrique a d’autant plus des airs de petit SUV. Son style diffère bien de celui de l’actuelle C3, qui était bien plus rondouillarde.
Au niveau des dimensions, cela se confirme d’autant plus. La Citroën C3 électrique est plus longue, plus haute, plus large. Dans notre comparatif Citroën ë-C3 vs Dacia Spring, on se retrouve avec une différence de 28 centimètres en longueur, 5 cm en hauteur, et 14 cm en largeur, à l’avantage de la C3 électrique. Celle-ci revendique ainsi 4,01 m de long, ce qui reste raisonnable en ville. La Dacia Spring fait 3,73 m en longueur. En hauteur, la C3 électrique fait 1,57 m et la Spring 1,52 m.
Au niveau du coffre, Citroën et Amazon sont pourtant étrangement proches. Vous allez le découvrir plus bas au chapitre de l’habitabilité, cela est dû au fait que Citroën a privilégié sur sa ë-C3 de la place au niveau de la banquette arrière. Au final, la différence de capacité de coffre entre la Citroën C3 électrique et la Dacia Spring est de 20 litres. La ë-C3 revendique 310 litres quand la Spring revendique 290 litres. En termes d’ouverture, les deux coffres sont sensiblement les mêmes. À noter que la finition Max sur la C3 électrique permet de disposer d’une banquette rabattable en 60/40 contrairement à la Dacia Spring qui ne le propose pas.
Habitacle
Que trouve-t-on à bord de la Citroën C3 électrique que l’on ne trouverait pas à bord de la Dacia Spring ? Place au comparatif des habitacles. Citroën arrive donc avec deux niveaux de finition, à la manière de Dacia (avec la finition Expression). Pour les deux, la caméra de recul implique de cocher ce niveau de finition supérieur. Mais Citroën offre plus d’équipements que Dacia. Déjà, l’écran tactile est de 10,25 pouces, là où celui de Dacia est de 7 pouces. Leur intégration est également différente, avec un avantage sur la C3, grâce à un positionnement plus haut.
Le choix des matériaux est sensiblement le même, mais la Citroën ë-C3 se différencie avec un petit peu plus de gaieté, grâce à l’utilisation de couleur sur la planche de bord. Un système d’affichage tête haute sera aussi disponible chez Citroën, ce qui n’est pas au programme de la Dacia Spring. Le régulateur est aussi au programme, et un support pour smartphone est disponible et directement relié aux commandes du volant pour remplacer l’écran d’infodivertissement sur le premier niveau de finition.
Au niveau des places arrière, comme nous l’avions annoncé sur la partie des dimensions de ce comparatif Citroën C3 électrique vs Dacia Spring, les passagers seront bien mieux accueillis chez la marque aux chevrons. L’aménagement fait que l’espace aux jambes sera supérieur, notamment avec un creusement des sièges avant pour que l’espace aux genoux ne soit pas trop un problème. Au niveau de la place central, là aussi, gros avantage de la Citroën C3 électrique qui dispose d’un appui-tête, indisponible sur la Dacia Spring. La largeur supplémentaire profitera aussi à cette place.
Moteurs, batteries, autonomie
Chapitre essentiel pour s’équiper d’une voiture électrique, l’autonomie des batteries et le moteur. Il est important de regarder dans le détail ce que proposent la C3 électrique de Citroën et la Spring de Dacia. 90 kilomètres d’autonomie les séparent (320 km pour la C3 électrique et 230 km pour la Dacia Spring).
La batterie de la Citroën C3 électrique est beaucoup plus grosse : 42 kWh contre 26,8 kWh pour la Spring. Mais celle de la Spring est une batterie lithium-ion de chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt) plus efficiente que celle de la Citroën en LFP (lithium-fer-phosphate), de quoi expliquer que leur autonomie respective n’est pas plus espacée.
Leur motorisation explique aussi que seulement 90 kilomètres les séparent. En effet, la Citroën ë-C3 embarque un moteur de 83 kW (113 ch) là où la Dacia Spring se limite à 33 kW (44 ch) sur sa version de base, et 65 ch sur sa version Extreme. Notez qu’elle sera donc limitée à une vitesse maximale de 100 km/h, là où la Citroën C3 électrique peut rouler jusqu’à 135 km/h.
Pour la recharge, la Citroën C3 électrique inaugure la possibilité de s’arrêter sur une borne de recharge à courant continu. Elle pourra recharger jusqu’à 100 kW (20-80 % en 26 minutes), ce qui est loin d’être possible sur la Dacia Spring. Pour se consoler, une option permet d’équiper la Spring d’un chargeur combo en courant alternatif jusqu’à 30 kW, pour pouvoir récupérer 80 % en une heure. La ë-C3 propose autrement de recharger en 7 ou 11 kW sur courant alternatif (4h10 ou 2h50 pour une charge). La Spring a sinon un chargeur 6,6 kW pour une charge en 4h50.
Conclusion
Dans l’attente de connaître les détails du restylage prévu sur la Dacia Spring, il est plutôt clair que la proposition de la Citroën C3 électrique viendra fortement concurrencer la petite citadine roumaine, jusqu’à présent reine de sa catégorie. Jusqu’au 15 décembre prochain, date de l’entrée en vigueur des nouveaux critères d’accès au bonus écologique, il est encore intéressant de commander une Dacia Spring, mais ce ne sera plus le cas après, surtout avec l’arrivée d’un modèle comme celui de Citroën. Plus habitable, mieux équipé, doté d’une meilleure autonomie et d’une puissance plus importante, elle fait tout en mieux.
Le vrai match l’année prochaine mettra face à face la Citroën ë-C3 avec la Renault R5 électrique. Celle-ci n’est pas attendue avant l’automne 2024, mais une fois sortie, elle pourrait s’avérer une bonne alternative à la Citroën C3 électrique pour disposer d’une autonomie allant tutoyer les 400 kilomètres, et d’un habitacle doté d’une finition de meilleure qualité encore. À ce titre, Citroën propose des équipements très intéressants sur son premier niveau de prix (finition You), mais les avantages de la finition Max sont indéniables et il serait difficile de ne pas la préférer.