Chaque année, ce sont des centaines, voire des milliers de petits satellites qui rejoignent l’espace, principalement pour composer des réseaux de communication. C’est le cas de Space X qui a lancé plus de 5000 satellites pour son opérateur Starlink qui souhaite permettre à l’ensemble du globe d’accéder à l’Internet à très haut débit. Plus récemment, Amazon lançait ses premiers tests pour son maillage satellite Kuiper, qui viendra concurrencer Starlink d’ici quelques années et vise l’installation de 3200 satellites d’ici 2029.
Malheureusement, dans le même temps, tout ne se passe pas toujours comme prévu, et non seulement ces sociétés perdent régulièrement le contact avec leurs satellites (plus de 200 perdus en 2 mois pour Starlink et 500 au total), mais en plus ces modules de petite taille profitent d’une durée de vie limitée annoncée à seulement 5 ans.
Des satellites « démontables » mais qui présentent des risques
En temps normal, lorsqu’ils sont en fin de vie, ces modules sont programmés pour orienter leur chute vers la Terre dans une zone non habitée du globe en visant un océan. Mais en cas de défaillance ou de satellite ayant rompu prématurément tout contact, l’entrée dans l’atmosphère ne peut pas être contrôlée.
Ces modules en perdition représentent donc un risque pour les populations, pas vraiment comparable avec celui que l’on avance régulièrement pour l’impact de météorites. Partant du principe que les zones habitées sur Terre ne représentent qu’une infime fraction de la surface de notre planète, on établit que le risque humain des météorites est très faible. Néanmoins, dans cette estimation, on prend en compte le fait que les astéroïdes sont principalement constitués de roche et matériaux peu résistants à l’entrée dans l’atmosphère et qu’ils ne sont pas très nombreux à afficher des dimensions suffisantes tout en croisant notre route.
Un risque non négligable selon la FAA américaine
Situation bien différente avec les satellites constitués de métal et autres matières composites spécialement pensées pour résister aux conditions extrêmes de l’espace. Mais surtout, leur grand nombre augmente d’autant les risques d’incident.
Selon un récent rapport de la FAA présenté au Congrès américain en fin de mois dernier, il est estimé que d’ici 2035, ce sont 28 000 fragments de satellites Starlink qui pourraient chuter sur Terre tout en survivant à l’entrée dans l’atmosphère. Des fragments qui arriveraient bel et bien jusqu’au sol, incapables de se désagréger entièrement lors de leur chute.
Le risque qu’un tel fragment tombe sur une personne et le tue serait ainsi estimé à 61%, plus d’une chance sur 2. Ajoutons à cela un scénario encore plus dramatique : la FAA estime qu’il y a 0.07 % de chances qu’un tel fragment vienne frapper un avion de ligne et conduise à un véritable drame aérien.
De son côté Starlink qui est pointé du doigt dans l’étude dénonce les résultats avancés par la FAA, mettant en avant « plusieurs erreurs flagrantes, omissions et hypothèses incorrectes », et pour cause, la firme compte bien continuer à lancer plusieurs centaines de satellites par an.