Qwant en veut à Bing. La société française demande à l’Autorité de la concurrence de faire cesser rapidement certaines pratiques du moteur de recherche américain, propriété de Microsoft. L’Autorité est déjà au courant. Elle a ouvert en début d’année une procédure visant le moteur de recherche. Celui-ci est soupçonné d’avoir volontairement transmis des résultats de mauvaise qualité aux clients de ses services d’indexation de contenu. Le but ? Limiter les capacités des concurrents.
Comme le rapporte Reuters, Qwant demande à l’Autorité de mettre en place des mesures intérimaires pour obliger Bing à cesser cette pratique avant même la fin de l’enquête. Ni Qwant, ni l’autorité n’ont souhaité commenter. Microsoft assure « coopérer avec l’autorité » tout en dénonçant une procédure injustifiée.
Depuis plusieurs années, Qwant a recours aux résultats de recherches fournis par Bing pour alimenter les résultats de son moteur de recherche. Un service que Bing fournit à plusieurs autres services concurrents.
Prendre ses distances
Mais le moteur de recherche français veut aussi prendre son indépendance à l’égard de son fournisseur mais néanmoins concurrent américain. En fin d’année 2024, la société a par exemple inauguré un partenariat avec le moteur de recherche Ecosia, baptisé « European Search Perspective » .
Ce projet doit permettre de développer un index de recherche respectueux de la vie privée commun aux deux moteurs de recherches. Il sera mis à la disposition d’autres acteurs, sous forme d’une API.
La défiance de Qwant à l’égard de Bing est également motivée par l’augmentation des tarifs pratiqués par Bing pour la revente des résultats de recherches à des services concurrents. Ceux-ci ont largement augmenté au cours de l’année 2023.
Plus récemment, Qwant a annoncé le rachat de Lilo, un autre moteur de recherche français. Fondé en 2015, Lilo se démarque en proposant de reverser une partie des revenus générés par son moteur de recherche à différentes associations. Selon les Echos, Lilo compte un million d’utilisateurs unique mensuels. Il aurait déjà versé 5 millions d’euros aux partenaires du projet. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.