Depuis l’annonce du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour un montant record de 69 milliards de dollars, les trois entités sont suspendues aux études du dossier par les différents régulateurs internationaux.
L’idée est ainsi de faire valider le rachat par les principaux régulateurs de la concurrence pour éviter de voir les prochains jeux des différentes marques subits un blocus sur différents marchés.
Sony a largement profité de l’occasion pour aller souffler sa pensée au sein même des régulateurs européens de Bruxelles et de la CMA au Royaume-Uni, plaidant sa propre cause et se présentant en victime qui souffrirait, comme tout le marché, de voir un véritable mastodonte naitre de cette fusion.
La CMA refuse le deal de Microsoft
La CMA justement, le régulateur britannique, avait déjà partagé un avis défavorable partageant des inquiétudes sur la position dominante du nouveau groupe, avec la possible hausse des prix des jeux et services, une réduction du choix pour les joueurs et donc plus globalement des innovations du secteur.
L’organisme avait préconisé une « cession partielle d’Activision Blizzard » sous peine de refuser de donner son aval. Bien entendu, Microsoft ne souhaite pas segmenter Activision Blizzard ni renégocier les licences au cas par cas.
Finalement, les conclusions de l’enquête de la CMA sont tombées : le régulateur s’oppose au rachat, stipulant qu’il pourrait nuire aux consommateurs britanniques.
Deux points capitaux évoqués
Le régulateur pointe dans un premier temps du doigt le marché du Cloud Gaming, sur lequel Microsoft est en avance. Le rachat pourrait permettre à Microsoft de disposer des plus grandes licences les plus jouées en ligne, ce qui déséquilibrerait l’ensemble du marché. Selon la CMA, Microsoft représenterait déjà 60 à 70% du Cloud Gaming.
Autre point de crispation : la question sensible de la licence Call of Duty et le portage des licences populaires sur les consoles concurrentes à la Xbox. On sent bien là les efforts de Sony pour faire capoter le deal. Même si Microsoft a promis de porter ses licences sur d’autres plateformes, la marque avait déjà fait ces promesses par le passé pour revenir dessus et se conserver des exclusivités.
Désormais, Microsoft a jusqu’au 1er mars 2023 pour répondre à la CMA et négocier des aménagements dans le contrat pour tenter de changer l’avis du régulateur. La CMA a prévu de rendre sa décision définitive à partir du 26 avril, mais les négociations pourraient aller au-delà.
Si Microsoft souhaite faire valider le rachat, la CMA a partagé quelques concessions attendues :
- La séparation de l’activité Call of Duty qui devra rester indépendante
- La séparation d’Activision dans le deal : Microsoft ne rachèterait alors que Blizzard et King
- La séparation d’Activision et Blizzard : Microsoft ne rachèterait alors que King.
Des mesures qui ne devraient pas être celles choisies par Microsoft, qui devra donc faire d’autres propositions à même de convaincre le régulateur.