Après une panne informatique géante qui a semé la pagaille dans les aéroports, sur les marchés financiers et même mis des travailleurs au chômage technique, la situation revenait progressivement à la normale, samedi 20 juillet. En cause : une mise à jour défectueuse, sur les systèmes d’exploitation Windows de Microsoft, d’une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike, qui écarte une cyberattaque ou un problème de sécurité informatique.
« Je tiens à m’excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes qui ont été touchés » par cette panne, a déclaré George Kurtz, PDG de CrowdStrike, sur la chaîne américaine CNBC. Ce bug, en cours de correction, n’a pas affecté les utilisateurs des systèmes Mac et Linux. De son côté, Microsoft a fait état d’un « problème » provoquant un écran bleu. « Nous recommandons aux clients de suivre les conseils fournis par CrowdStrike pour remédier à cette situation », a ajouté le géant américain de l’informatique.
De nombreux aéroports asiatiques ont fait état à partir de vendredi soir heure locale d’une activité « normale » ou « quasi-normale », notamment en Corée du Sud, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, à Hong Kong ou encore aux Philippines. Quelques « problèmes résiduels » causant du retard persistent cependant à Sydney et « cinq vols » opérés par la compagnie low-cost Jetstar au Japon seront perturbés samedi.
Le bug de mise à jour s’est déclenché jeudi vers 21 heures (heure de Paris), selon une publication de Microsoft. Après avoir perturbé un temps les opérations informatiques des Jeux olympiques de Paris 2024, dont le système d’accréditation mais pas la billetterie, les activités « ont repris normalement » vendredi après-midi, selon les organisateurs.
« Le système informatique de Paris 2024 a priori ne s’est pas effondré, donc s’il y a quelques dysfonctionnements ici ou là, c’est un moindre mal », a estimé un cadre du mouvement sportif français auprès de l’Agence France-Presse. Selon le patron de Tesla, Elon Musk, la panne a « provoqué un arrêt cardiaque dans la chaîne d’approvisionnement de l’industrie automobile ».
Perturbations à Roissy et Orly
De nombreux aéroports et compagnies aériennes ont rapporté des problèmes vendredi. Les passagers s’arment de patience, notamment dans l’hémisphère Nord où de nombreux vacanciers partent ou rentrent. Si le gestionnaire des aéroports parisiens ADP a assuré que la panne épargnait ses systèmes informatiques, le groupe a reconnu des perturbations à Roissy et Orly, qui sont les deux principaux points d’entrée pour les délégations étrangères des JO.
Aux Etats-Unis, les services d’urgence dans au moins trois Etats ont été touchés et 2 400 vols ont été annulés dans la journée de vendredi, un nombre qui pourrait encore augmenter. « Selon nos informations les vols ont repris à travers le pays mais certaines congestions persistent », a souligné un responsable gouvernemental auprès de la presse.
Si plusieurs compagnies américaines (American Airlines, United, Delta…) ont repris leurs activités, leurs homologues mexicaines semblaient toujours affectées par la panne. Les aéroports de Guadalajara, dans l’ouest du Mexique, et de Monterrey, au nord, ont demandé aux passagers d’arriver avec plusieurs heures d’avance.
Plusieurs hôpitaux aux Pays-Bas ont également été touchés, entraînant la fermeture d’un service d’urgences et le report d’opérations. Le plus important opérateur ferroviaire britannique Govia Thameslink Railway a, lui, évoqué de « potentielles annulations de dernière minute », les compagnies ne pouvant accéder à certains systèmes concernant les conducteurs. « D’autres systèmes-clés, notamment nos plateformes d’information des clients en temps réel, sont également affectés », poursuit le message, incitant les passagers à se renseigner avant leur trajet.
Le Monde
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Les Bourses mondiales reculaient, inquiètes de cette panne qui a également empêché les indices de Londres et Milan d’afficher leur taux de variation pendant une bonne partie de la journée. A la Bourse de New York, CrowdStrike a terminé en baisse de 11,10 % et Microsoft de 0,74 %. CrowdStrike s’appuie beaucoup sur l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique (machine learning) et propose notamment une plateforme de protection numérique nommée Falcon.