Rockstar Games, le créateur de GTA VI, accusé de répression syndicale après le licenciement d’une trentaine d’employés

Rockstar Games, le créateur de GTA VI, accusé de répression syndicale après le licenciement d’une trentaine d’employés


Le studio de jeux vidéo Rockstar Games, qui travaille actuellement sur Grand Theft Auto VI (GTA VI), affronte une tempête sociale. L’entreprise américaine est accusée de répression syndicale par l’Independent Workers’ Union of Great Britain (IWGB, Union des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne).

Selon le syndicat, les licenciements de trente à quarante employés des bureaux britanniques et canadiens de Rockstar Games seraient liés à leur participation à un groupe de discussion privé sur Discord, dévolu à l’organisation syndicale au sein de l’entreprise.

De son côté, la filiale de l’éditeur Take-Two Interactive, basée à New York (Etats-Unis), dément toute motivation antisyndicale et justifie les départs forcés par des « fautes graves ». « Nous avons pris des mesures contre un petit nombre d’individus qui ont été surpris en train de diffuser et de discuter d’informations confidentielles sur un forum public, ce qui constitue une violation des politiques de notre entreprise », a déclaré un porte-parole de Rockstar à l’agence de presse américaine Bloomberg.

Une version fermement critiquée par Alex Marshall, le président de l’IWGB : « Rockstar craint que ses employés n’exercent leurs droits pour obtenir un lieu de travail plus juste et une voix collective », déclare-t-il. Il accuse également la direction de « se moquer du retard que peut prendre GTA VI, et préfère mettre la priorité sur la répression syndicale envers ceux qui travaillent sur le jeu. »

Contexte tendu

Ces tensions surviennent dans un contexte déjà tendu au sein du studio qui travaille sur le jeu le plus attendu de 2026. Depuis une fuite massive de données après une intrusion informatique en 2022, qui avait révélé des vidéos brutes de son jeu en phase de développement, Rockstar a considérablement renforcé les mesures de sécurité. Au début de 2024, le studio a imposé un retour au bureau à temps plein pour tous les employés, invoquant la nécessité de protéger les données sensibles. Une décision vivement critiquée par les syndicats.

En 2018, les conditions de travail du studio avaient déjà fait polémique après que l’un de ses dirigeants eut déclaré, lors d’une interview, que ses équipes avaient « fait à plusieurs reprises des semaines de cent heures » pour venir à bout du développement du western Red Dead Redemption 2 – la pratique, qui consiste à boucler un développement à tout prix quitte à en épuiser les équipes, est surnommée « crunch » dans le secteur. Depuis, Rockstar Games a revendiqué à plusieurs reprises avoir changé en profondeur sa culture d’entreprise.

L’affaire illustre un tournant plus large dans l’industrie vidéoludique, où les salariés s’organisent de plus en plus face aux géants de l’industrie vidéoludique réputés pour leur culture du secret, leurs rythmes de production épuisants et les licenciements massifs. L’IWGB, premier syndicat à représenter les travailleurs du secteur au Royaume-Uni, a déjà mené plusieurs campagnes pour dénoncer les pratiques de « crunch » et les pressions internes dans l’industrie. En France, une première grève nationale a été organisée en février pour protester contre les licenciements réguliers et les mauvaises conditions de travail du secteur.

Prévu pour le 26 mai 2026, GTA VI est le successeur de GTA V (2013), qui est devenu le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l’histoire avec 215 millions d’exemplaires écoulés, selon Take-Two.

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Le Monde avec Bloomberg

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