RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, a mis à jour ses prévisions pour les semaines à venir en fonction des approvisionnements disponibles et de la météo.
Les mois de septembre et d’octobre ont été particulièrement doux, permettant de limiter la consommation d’électricité liée au chauffage des foyers et des locaux, tandis que des efforts sont déjà menés du côté du secteur industriel, volontaires ou imposés par la hausse des prix de l’énergie. A mesure que les températures se rapprochent des normales saisonnières, la pression va commencer à monter sur le réseau électrique.
Mauvaise nouvelle, bien qu’anticipée : la disponibilité du parc nucléaire sera inférieure aux prévisions initiales du mois de septembre. RTE l’attribue au retard de la relance de plusieurs réacteurs arrêtés pour maintenance, notamment du fait des mouvements de grève ces dernières semaines, mais pas au programme de vérification de la corrosion qui suit son cours normalement.
Seulement deux tiers du parc nucléaire disponible
De fait, le gestionnaire s’attend à une capacité de production nucléaire de l’ordre de 40 GW début janvier, au lieu des 45 GW qui semblent désormais difficiles à atteindre à cette période et des plus de 50 GW habituellement disponibles les années précédentes.
EDF avait indiqué au début du mois qu’il manquerait 2 à 3 réacteurs nucléaires à l’appel en décembre et en janvier par rapport aux prévisions initiales, dans un contexte de production électrique faible en 2022 mais qui s’améliorera progressivement les années suivantes.
En contrepartie, les stocks de gaz sont au plus haut tandis que les stocks hydrauliques sont remontés à des niveaux quasiment normaux et pourront absorber une partie de la puissance manquante en nucléaire.
A la merci d’une vague de froid modérée
RTE souligne donc que la situation reste sous contrôle mais nécessitera une vigilance accrue sur le mois de janvier. Cela sera particulièrement vrai si les conditions climatiques sont défavorables.
Avec peu de marge de manoeuvre en approvisionnement électrique, une vague de froid même modérée pourra mettre à mal le réseau électrique français au début de l’hiver.
Si RTE ne prévoit pas de black-out électrique complet, les mesures de sobriété énergétique et les éco-gestes devront particulièrement venir épauler l’approvisionnement électrique pour tenter de réduire les pics de consommation et éviter des mesures plus contraignantes comme des coupures d’électricité.
Il faudra donc surveiller l’indicateur Ecowatt en janvier et guetter le fameux signal rouge signalant des tensions importantes sur le réseau de distribution électrique.