Samsung a-t-il sorti la reine des tablettes ?

Pour les plus gourmands, vous pouvez monter à 1460 euros en 12 + 512 et 1760 euros pour obtenir 16 Go de RAM et 1 To de stockage.

Une version 5G est aussi proposée, débutant à 1490 euros et terminant à 1610 euros en 12 + 512. La version 16 Go + 1 To n’est pas disponible en 5G.

La tablette est proposée dans deux coloris : gris ou argent.

Design : à couper le souffle

Il va sans dire que la Galaxy Tab S11 Ultra fait son petit effet. Elle joue avec les extrêmes, en étant à la fois gigantesque (dalle de 14,6 pouces), ultra-fine (5,1 mm d’épaisseur contre 5,4 pour la précédente). La première fois qu’on la prend en main, on peut facilement avoir peur de la casser, mais bien vite la tablette rassure par son apparente robustesse.

Tranches en aluminium plates, bordures excessivement fines autour de l’écran (5,2 mm), un poids raisonnable au vu de la taille du bousin (690 g contre 718 g auparavant), un dos minimaliste couleur aluminium seulement percé de deux modules photo assez discrets… Tout respire le produit premium et on apprécie le tenir en main. Le poids est évidemment un sujet pour une longue session et nous vous recommandons, si vous le pouvez, d’acheter le Folio en option (voir plus bas dans la section accessoires).

Petite nouveauté cette année : l’encoche en haut de l’écran a été rétrécie. Samsung a en effet retiré une des caméras qu’elle abritait, mais l’a conservé afin de réduire un peu les bordures autour de l’écran. Celle-ci se laisse encore plus facilement oublier avec sa forme ronde aplatie. Il est d’ailleurs possible de demander à certaines applications de garder une marge pour la masquer complètement. Bref, c’est un gain non négligeable par rapport à l’an passé.

La tablette possède un lecteur d’empreinte caché sous l’écran. Celui-ci n’est pas aussi véloce qu’un capteur ultrasonique, mais il fait le travail et évite de s’embêter à devoir taper un code à chaque fois qu’on veut se servir de l’appareil.

Niveau certification, à notre connaissance, la Samsung Galaxy Tab S11 Ultra n’inclue pas de verre Gorilla Glass. En revanche, elle est parfaitement étanche dans l’eau douce et résistante à la poussière, comme l’atteste sa certification IP 68.

Pour celles et ceux qui se soucient de l’environnement, sachez que la tablette a reçu une note de G dans le cadre de l’étiquette énergie, ce qui est le plus mauvais score. Nous sommes sur un appareil qui consomme beaucoup. À titre indicatif, l’iPad Pro ne fait pas mieux.

Accessoires : ça vaut le coup

Comme disait Mamie, à quoi bon acheter une Ferrari si on ne peut pas profiter des sièges chauffants ? Bon personne n’a jamais dit ça, mais vous avez l’idée : si vous achetez une telle tablette, nous vous conseillons vivement de considérer l’achat d’un Book Cover Slim.

Ce combo, vendu au prix fort (229 euros) intègre à la fois un clavier et un folio aimanté à placer au dos de la tablette. Plus que le clavier, ce dernier élément nous parait indispensable. Il intègre en effet une béquille rigide sur toute la longueur de la tablette, réglable à l’envi sur un peu moins de 180 degrés.

Malheureusement, le folio n’intègre pas de protection pour l’écran, il faudra se trimballer le clavier pour avoir la protection complète. On peut également regretter qu’il ne soit pas possible d’acheter l’un sans l’autre. Tout le monde n’a pas besoin d’un clavier sur une tablette.

Le stylet est un peu plus anecdotique, sauf si vous comptez dessiner bien sûr. Ce dernier a été mis à jour avec une forme hexagonale et de nouveaux outils activables d’une simple pression.

Écran : un festival

Pourquoi préférer une tablette haut de gamme par rapport à un produit beaucoup plus accessible ? Bien souvent, la réponse se situe uniquement dans l’écran, la star incontestée de cette tablette.

Et avant de plonger dans les chiffres, arrêtons-nous un moment pour dire ceci : l’écran de la Tab S11 Ultra met une énorme claque. Nous ne sommes pas sur une tablette, mais sur un écran portatif, un mini-TV qui a rendu jaloux notre propre téléviseur. Non vraiment, l’écran est très lumineux, sa résolution de 239 ppp, même sur une dalle de 14,6 pouces, offre un rendu lisse et impeccable où l’on ne voit pas les pixels nous sauter au visage. Et le traitement antireflet très efficace permet de se plonger à fond dans le visionnage sans être gêné. Non vraiment, rien que pour ça, la Tab S11 Ultra vaut le coup.

Maintenant vient le moment de mesurer ses performances sous la sonde intraitable du 01lab.

L’entreprise coréenne promet 1600 cd/m² en pic. Nous avons nous-mêmes mesuré un peu plus, 1676 cd/m² en pic. Une valeur qui redescend quelque peu en pic HDR, où nous mesurons 952 cd/m². De quoi largement en prendre plein les yeux, surtout dans un contexte de visionnage idéal, au sein d’un logement le soir. En parlant de ça, le niveau de luminosité minimal est un peu élevé, 1,62 cd/m², surtout sur une dalle aussi grande. Pas de panique cependant, Android propose un mode “luminosité basse” salvateur.

Qui dit OLED dit taux de contraste virtuellement infini. La Galaxy Tab S11 Ultra ne fait pas exception et on profite d’une grande dalle avec de beaux aplats de noir parfaits. Un délice.

D’autant que sur le plan des couleurs, la tablette gère plutôt bien son affaire. Le mode par défaut, intitulé vif, propose une température des couleurs proche de la perfection avec 6523 K mesurés, lorsqu’on vise les 6500 K.

Pour ce qui est de la précision des couleurs affichées, la tablette privilégie fortement le visionnage de contenu, ce qui n’est pas idiot avec une telle taille de dalle. Elle affiche ainsi un delta E 2000 moyen plus performant en P3 qu’en sRGB, qui s’élèvent respectivement à 2,5 et 3,2. Si ces valeurs ne sont pas parfaites (il faudrait viser les 1 ou 1,5), un delta E 2000 moyen à 2,5 demeure très performant et suffit à ne pas trop s’inquiéter des dérives colorimétriques de l’écran.

Logiciel : One UI pour les gouverner tous ?

La Galaxy Tab S11 Ultra intègre l’interface One UI 8 (Android 16) et sera mise à jour pendant 7 ans. Largement de quoi voir venir et l’un des suivis logiciels les meilleurs du marché.

One UI est une interface assez claire et facile d’accès, avec des animations fluides et agréables. On peut noter quelques aménagements apportés à la formule pour l’adapter au format tablette. On a par exemple l’intégration d’une barre de raccourci en bas plus large, ainsi qu’une incitation à utiliser le mode DEX de Samsung, qui rapproche la tablette d’un usage PC.

Petite nouveauté intégrée cette année, il est possible de créer jusqu’à quatre espaces différents, avec chacun ses applications en cache. De quoi s’aménager un espace pour le travail, un autre pour le divertissement et pourquoi un troisième pour les tâches administratives. Samsung a aussi rendu plus simple l’usage du multifenêtre et des fenêtres flottantes. Bref c’est du tout bon et il n’y a pas grand-chose à lui reprocher, si ce n’est que la taille de l’écran oblige parfois à faire des kilomètres avec ses doigts pour certaines actions simples.

Performances : les voyants sont au vert

Vous le savez sans doute, les puces de tablettes et smartphones sont aujourd’hui bien trop puissantes pour les usages que nous avons dessus. La puce Dimensity 9400+ de la Tab S11 Ultra et ses 12 à 16 Go de RAM qui l’épaulent ne font pas exception.

Notre modèle de test possède la configuration de base (256 Go de stockage et 12 Go de RAM). Malgré tout, cela ne lui a pas empêché d’améliorer largement la marque par rapport à la Tab S10 Ultra sur nos benchmarks. Elle se permet même de dépasser l’iPad Pro de 2024 (le M5 est encore en cours de test au moment où ces lignes sont écrites).

Sur Geekbench, la suprématie d’Apple Silicon parle à nouveau, notamment dans le volet CPU.

Comme souvent, MediaTek se rattrape largement sur la partie graphique et survole son sujet dans GFX Bench.

De façon plus générale, la Galaxy Tab S11 Ultra ne souffre d’aucun ralentissement avale à peu près n’importe quelle tâche sans broncher. La moindre des choses à ce prix, mais c’est important de le souligner.

De même, Samsung ne s’est pas moqué du monde sur la partie connexion sans fil et intègre la dernière norme WiFi en vigueur, le WiFi 7.

Batterie : pas la meilleure, mais loin d’être mauvaise

La Galaxy Tab S11 Ultra s’équipe d’une batterie de 11600 mAh contre 11200 mAh pour la Tab S11. Une menue amélioration qui lui permet, d’après notre test d’autonomie mixte qui simule une activité en continu de l’appareil, d’obtenir un score tout à fait honorable.

La Tab S11 Ultra met en effet près de 15h à passer d’une charge pleine à 5 % de batterie restante. De quoi passer son temps à regarder des films lors d’un vol en long courrier. Elle n’est pas la meilleure à ce petit jeu, la OnePlus Pad 3 affiche 16 h et 44 minutes par exemple, mais la différence demeure négligeable. On peut au passage noter une nette amélioration par rapport à la Tab S10 Ultra.

Ajoutons que la Tab S11 Ultra possède un mode veille très efficace. Elle ne se vide pas lorsqu’on l’oublie sur la table basse, un atout pour une tablette, appareil par excellence amené à être oublié dans un coin de la maison régulièrement.

Côté charge, Samsung supporte ici du 45 W, de quoi faire le plein en 1 h 50 m, un temps classique pour une tablette. Elle a cependant du mal au démarrage avec seulement 11 % d’obtenus en 10 minutes contre 18 et 15 % chez la OnePlus Pad 3 et la Lenovo Idea Tab Pro.

Audio : léger déséquilibre, mais de la patate à revendre

La Galaxy Tab S11 Ultra propose un son puissant et globalement qualitatif, en ceci qu’il reste propre même à fort volume. Malgré la finesse du produit, les quatre haut-parleurs parviennent à produire des basses convaincantes. Le Dolby Atmos est supporté par l’appareil si vous le connectez à des enceintes ou casque capable de le gérer.