Sanna Marin, la jeune première ministre finlandaise, victime de sa modernité

Sanna Marin, la jeune première ministre finlandaise, victime de sa modernité


Dans une interview à la radio publique finlandaise, en octobre 2021, Sanna Marin annonçait la couleur. Elle voulait « secouer » la fonction de premier ministre. « En tant que mère de 35 ans, je représente une génération plus jeune. J’essaie de vivre comme mon âge », expliquait alors la leader sociale-démocrate, à la tête du gouvernement de Finlande depuis décembre 2019. Revendiquant déjà son droit à la vie privée, elle s’agaçait : « Parfois, j’ai l’impression que mon existence même est une provocation pour certains. »

Quelques jours plus tôt, les médias du petit pays nordique s’étaient fait l’écho de critiques, dont certaines émanaient de son propre parti. On lui reprochait son activité sur les réseaux sociaux, les fêtes organisées à Kesäranta, la résidence officielle du premier ministre, et ses liens avec certaines célébrités. A ses détracteurs, elle avait répondu en reprenant, sur Instagram, les paroles du chanteur finlandais, Benjamin Peltonen : « Hey boom-boom-boomer, reste calme, sois cool. »

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Cette fois, la polémique est d’une tout autre ampleur. Suite à la fuite d’une vidéo, le 17 août, la montrant en train de danser avec des amis et des personnalités du showbiz, lors d’une fête privée, elle a décidé de se soumettre à un dépistage de drogues. Sans grande surprise, y compris pour ceux qui le réclamaient dans les rangs de la droite conservatrice et de l’extrême droite, le test est revenu négatif.

L’affaire aurait pu s’arrêter là, si une photo, prise par une de ses invitées, dans la résidence officielle, cet été, n’avait pas fait son apparition sur TikTok, le 23 août. On y voit deux femmes, les seins nus, en train de s’embrasser, derrière un signe sur lequel est écrit « Finlande ». Un cliché pour lequel la première ministre a dû présenter ses excuses, éclipsant complètement le discours de politique étrangère particulièrement offensif, qu’elle venait de livrer devant les ambassadeurs étrangers en poste à Helsinki.

Statut de superstar

Au terme de ce feuilleton calamiteux, retransmis presque en direct dans le monde entier, Sanna Marin a fini par craquer. S’exprimant devant les dirigeants et les députés de son parti, réunis à Lahti, au nord de la Finlande, le 24 août, la cheffe du gouvernement, au bord des larmes, a admis avoir passé une semaine « vraiment très difficile ». « Je suis un être humain. Parfois, j’aspire aussi à la joie, à la lumière et au rire, au milieu de ces moments sombres », s’est-elle justifiée, précisant qu’elle n’avait jamais « manqué un seul jour de travail ».

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