Agé de 21 ans, le Français Sébastien Raoult, accusé de cybercriminalité par le FBI et incarcéré au Maroc depuis plus de sept mois, a été extradé, mercredi 25 janvier, vers les Etats-Unis. « L’extradition a eu lieu ce mercredi à l’aéroport de Casablanca à bord d’un vol vers New York. L’opération a été menée par des agents du FBI », a précisé une source policière marocaine ayant requis l’anonymat.
Cet étudiant en informatique risque une peine de plus de cent ans aux Etats-Unis pour les faits qui lui sont imputés, selon son avocat. Il est accusé par la justice américaine de « complot en vue de commettre fraude et abus électronique », « vol d’identité grave » et d’être un membre des ShinyHunters, groupe de « cybercriminels » soupçonnés par la justice américaine d’être derrière des cyberattaques d’entreprises. M. Raoult est incarcéré depuis début juin à la prison de Tiflet 2, près de Rabat, au Maroc, sur demande des autorités américaines. Recherché par le FBI, le jeune homme faisait l’objet d’une fiche rouge Interpol émise par un procureur de l’Etat de Washington.
En France, le père de Sébastien, Paul Raoult, convaincu de l’innocence de son fils, réclamait son extradition vers la France plutôt que vers les Etats-Unis. Son avocat, Philippe Ohayon, avait saisi fin décembre le Comité contre la torture de l’ONU, redoutant sa prochaine extradition vers les Etats-Unis, mais cette instance a refusé d’enregistrer sa demande.
Interrogé mercredi par l’AFP, la porte-parole du quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, a affirmé que « le calendrier de l’extradition de M. Sébastien Raoult relève des relations souveraines entre le Maroc et les Etats-Unis ».