Shadow of the Erdtree », captivant épilogue à un jeu vidéo phénomène

Shadow of the Erdtree », captivant épilogue à un jeu vidéo phénomène


Shadow of the Erdtree n’est peut-être qu’une extension, un nouveau chapitre pour un jeu déjà existant. Mais le jeu en question étant Elden Ring, cette sortie a tout d’un événement. Paru en février 2022, ce jeu de rôle et d’action a généré un engouement sans précédent autour de sa proposition âpre et intraitable, portée par les charmes d’une fantaisie sombre à souhait.

Évolution grandiose des réputés Demon’s Souls et Dark Souls – parmi les précédents faits d’armes du studio tokyoïte FromSoftware –, Elden Ring a consacré une formule maison mêlant création libre de personnages, combats ardus et exploration retorse. Mieux : il a transformé en succès populaire ce qui était auparavant considéré comme un produit de niche, taillé pour plaire aux critiques et aux joueurs spécialistes.

Avec plus de 25 millions d’exemplaires vendus à travers le monde et pléthore de récompenses obtenues, Elden Ring a bouleversé le destin de son développeur de taille moyenne, lequel s’apprête désormais à célébrer ses trente années de jeu vidéo dans de luxueux locaux flambant neufs, situés au cœur du quartier d’affaires de Shinjuku.

Rompus à une formule éprouvée, les concepteurs ont intégré quelques techniques inédites pour dynamiser les combats, parmi lesquelles les arts martiaux ou les poignards volants.

Mais le véritable royaume de FromSoftware reste celui de l’Entre-Terre, monde colossal créé avec l’aide du romancier George R. R. Martin : des étendues mornes, des grottes putrides et des pics aiguisés à perte de vue, autant de perspectives imaginaires que des millions de joueurs continuent d’arpenter en solitaire ou à plusieurs.

Voyage en terre des ombres

Shadow of the Erdtree ne se déroule pas en Entre-terre mais dans le Royaume des ombres, son double plus compact, situé dans une dimension parallèle. L’on y croise une équipée de chevaliers déshérités cheminant à la suite de l’énigmatique Miquella, demi-dieu évanescent qui a laissé derrière lui une traînée de reliques symbolisant sa grâce déchue. Peu à peu, la communauté de compagnons se désagrège, tandis que leur quête de salvation devient une plongée sans retour dans les ténèbres.

Avec Shadow of the Erdtree, FromSoftware reste fidèle à sa plus sidérante qualité : la construction d’un territoire tortueux, où les zones démesurées d’une carte à double-fond communiquent par des boyaux et des réseaux dérobés. En mettant l’accent sur la verticalité, ce nouveau monde s’avère plus labyrinthique et secret que jamais. Châteaux étroits et forteresses monumentales le disputent à des ruines ancestrales, des cathédrales désaffectées et des forêts maudites, savamment disposées dans un écrin résumant les ouvrages passés de ce studio singulier.

Si Shadow of the Erdtree n’offre guère de surprise aux habitués d’Elden Ring, il parvient à réitérer un monde où le danger nous guette à chaque tournant. Dans ces plaines et ces vallons jonchés de tombes diaphanes, des colosses embrasés piétinent aux côtés d’ombres gémissantes et de dragons égarés entre des rocs tempétueux. Le ciel est littéralement en lambeaux, il tombe comme un voile noir sur les monuments de pierre jalonnant sa terre calcinée. C’est un monde enveloppé dans un linceul, où chaque créature – à commencer par nous-même – est une âme en peine.

Il y a deux ans, Elden Ring consacrait les fruits d’une demi-douzaine de jeux élaborés comme des variations autour d’un même modèle, poursuivant un élan cultivé depuis Demon’s Souls en 2009. Plutôt qu’une suite fracassante, Shadow of the Erdtree constitue donc l’épilogue attendu de cette apothéose. Même si l’on sent que ses auteurs ont épuisé certains ressorts (les attaques surprises ne sont plus un gimmick occasionnel mais une convention), cette extension pleinement maîtrisée corrige la plupart des aspects répétitifs du précédent titre. À l’image de l’arbre géant et difforme qui surplombe le Royaume des ombres, Shadow of the Erdtree a l’apparence d’une excroissance, mais dans sa sève coule toujours un or noble.

L’élégance des décors gothiques et des ennemis dansant au milieu de la foudre, du feu, ou des sortilèges suffit à raconter l’épopée tragique de « Shadow of the Erdtree ».

L’avis de Pixels en bref

On a aimé : une synthèse sophistiquée et définitive de tout ce qui a fait la réussite d’Elden Ring.

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On n’a pas aimé : des donjons principaux moins marquants qu’à l’accoutumée malgré leurs architectures majestueuses.

C’est plutôt pour vous si… vous souhaitez replonger dans les ténèbres exquises d’Elden Ring.

Ce n’est plutôt pas pour vous si… vous ne possédez pas le jeu original, condition nécessaire pour pouvoir accéder à Shadow of the Erdtree.

La note de Pixels :

9 morts sur 10 tentatives

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