Sid Meier, rockstar malgré lui

Sid Meier, rockstar malgré lui


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Publié aujourd’hui à 20h00, mis à jour à 20h30

On connaît rarement l’identité des créateurs de jeux vidéo. Sauf peut-être celle de l’homme derrière la plus célèbre des séries de jeux de stratégie historiques, puisque son nom est accolé depuis trente ans à celui de son œuvre : Sid Meier’s Civilization.

Dans les années 1980, avant même le premier Civilization, le créateur américano-canadien fut l’un des premiers à associer son image à celle d’un jeu vidéo. « Dans les magazines que je lisais quand j’étais enfant, il y avait toujours une petite photo de lui au coin des publicités pour Pirates ou Railroad Tycoon. C’était quelque chose d’unique », se rappelle Soren Johnson, plus tard concepteur en chef de Civilization IV (2005).

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On dit qu’il ne faut jamais rencontrer ses idoles. Soren Johnson, lui, loue la simplicité de l’homme à l’origine de ses jeux vidéo préférés. Il se souvient de son entretien d’embauche, en 2000 : « Ce n’est pas quelqu’un qui a un énorme ego. Il s’est montré amical, direct et s’intéressait à mon avis », confie le futur fondateur du studio Mohawk Games (Old World).

Une description à laquelle le dénommé Sidney K. Meier reste fidèle lors de l’entretien qu’il accorde au Monde, en visioconférence depuis son petit bureau de Firaxis Games, l’entreprise qu’il a cofondée en 1996 après une première partie de carrière au sein du mythique studio MicroProse. Aimable et curieux, il n’a rien de la rockstar hautaine qui aurait pu nous toiser du haut des 57 millions d’exemplaires vendus de Civilization. D’autant qu’il n’aimerait pas, comme une star, en être réduit « à devoir rejouer en boucle [ses] vieux tubes ».

Domestiquer sa célébrité

Si Civilization est son tube, Sid Meier a une trentaine de morceaux différents à son répertoire.

« Ce sont comme mes enfants, ils ont tous une personnalité distincte. Vous voyez, “Civilization” est celui qui a réussi. “Pirates” est l’enfant qui innove, “Floyd of the Jungle”, c’est le rigolo… Je ne pourrais pas en désigner un que j’aime moins que les autres. »

Pourtant, ce costume de légende, Sid Meier doit le revêtir régulièrement. Il sacrifie volontiers une part de son temps de travail pour aller rencontrer les médias et ses nombreux fans – parmi lesquels on compte Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, ou Satya Nadella, le PDG de Google. A chaque fois, en fait, qu’on l’invite à revenir sur sa longue carrière (quarante ans cette année) ou à vendre de nouveaux jeux, sur les boîtes desquels sont ostensiblement affichés son nom, et parfois même sa photo.

« C’est presque comme si j’avais deux personnalités. Le Sid Meier sur les boîtes est une personnification de ces jeux : il est là pour interagir avec les joueurs, ces gens qu’il ne rencontrera jamais. »

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