Elon Musk aurait menti en affirmant qu’aucun singe n’est mort après avoir reçu un implant Neuralink. Alors que l’entreprise recherche des patients humains pour tester sa technologie, une enquête dévoile le sort peu enviable des animaux cobayes.
[Note de la rédaction] : des passages de cet article peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs. Malgré tout, ils nous paraissaient indispensables dans le traitement de cette information.
Qui sera le premier cobaye humain doté d’un implant Neuralink ? La société de neurotechnologies, qui travaille sur le développement d’interface cerveau-machine, cherche en effet des patients prêts à tester sa solution. L’étude clinique a reçu le feu vert de la FDA, l’autorité américaine en charge des produits médicamenteux, et elle durera six ans. Dans le détail, le patient recevra un implant chirurgical qui place des fils dans la région du cerveau contrôlant les mouvements.
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Les personnes intéressées seront peut-être refroidies par l’enquête éprouvante de Wired qui détaille les conditions de vie et de mort des singes cobayes. En mars 2019, un cobaye a été euthanasié après une dégradation rapide de sa santé, suite à la pose de l’implant. Le cerveau de l’animal saignait en raison des dommages sur des parties de son cortex cérébral.
Très rapidement, le singe a commencé à appuyer sa tête contre le sol, signalant ainsi une souffrance ; puis, il s’est mis à gratter l’implant, autre signe de son inconfort. Il a fini par perdre toute coordination motrice et « se secouait de manière incontrôlable », d’après des employés interrogés par la publication qui aligne les exemples : implant qui se desserre, infections bactériennes…
On peut le déplorer, mais pour avancer la science et les avancées médicales ont parfois besoin de tester leurs solutions sur des animaux avant les humains. Les mensonges et les petits arrangements avec la vérité sont beaucoup moins acceptables. Le 10 septembre dernier, Elon Musk, le patron de Neuralink, a affirmé sur Twitter qu’« aucun singe n’est mort à cause d’un implant Neuralink ». Ce qui entre déjà en contradiction avec les découvertes de Wired.
Mais il ajoute : « Nos premiers implants ont été réalisés sur des singes en phase terminale, proches de la mort, afin de minimiser les risques pour des singes en bonne santé ». Un ex-salarié réfute complètement cette explication, la qualifiant de « ridicule » : « Nous avions ces singes pendant un an ou plus, avant de réaliser la chirurgie ». Une période nécessaire pour une effectuer une formation comportementale au singe, ce qui exclut de fait les sujets proches de la mort. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’entreprise est soupçonnée de maltraitance animale.
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Au fil des déclarations et des promesses d’Elon Musk, beaucoup ont appris à prendre la communication de l’homme d’affaires avec la plus grande des prudences. Et la méfiance est d’autant plus nécessaire quand on parle d’implant cérébral.
Source :
Wired