six œuvres pour continuer dans les univers steampunk

six œuvres pour continuer dans les univers steampunk


LA LISTE DE LA MATINALE

Après une première saison à succès, la série Arcane, du studio français Fortiche Production, revient sur Netflix à partir du samedi 9 novembre. Lutte des classes, esthétique venue tout droit du XIXᵉ siècle et machines à vapeur… Si son récit, fondé sur l’univers du jeu vidéo mondialement populaire League of Legends, mélange allègrement les genres, il fait sans conteste appel à une esthétique particulière : le steampunk. Né dans la littérature, ce courant stylistique a depuis les années 1990 envahi tous les supports, du jeu vidéo au jeu de rôle, en passant par les mangas.

« La Machine à différences » : un classique pour s’initier

1855 : la révolution industrielle bat son plein dans un Londres qui découvre aussi les avantages et les inconvénients de l’informatique. Grâce à la puissance de la vapeur, et aux travaux du mathématicien Charles Babbage, des « machines à différences » capables d’opérations complexes sont en effet en train de bouleverser la vie de la capitale de l’Empire britannique. Et font face à l’opposition violente d’un mouvement luddite prêt à prendre les armes pour mettre fin à cette révolution technologique aux conséquences sociales parfois dramatiques… Ironiquement, ce roman incontournable du genre a été écrit par William Gibson et Bruce Sterling, les deux principaux créateurs d’un autre genre de science-fiction : le cyberpunk.

« La Machine à différences », de William Gibson et Bruce Sterling, Robert Laffont, 23,50 €.

« Château Falkenstein » : un jeu de rôle dans un monde délirant

Vous avez toujours rêvé de côtoyer Jules Vernes (promu ministre de la science de Napoléon III) et Louis II de Bavière (notre allié à nous, Français, dans la guerre contre Bismarck et ses séides de la perfide Albion), mais aussi d’explorer la Nouvelle Europe à bord d’une machine à vapeur à la recherche de dragons ? Sortez vos feuilles de personnages : le jeu de rôle sur table Château Falkenstein est fait pour vous. Ce très bon jeu des années 1990 a été réédité en 2021 (aux éditions Lapin Marteau) et, outre un système de règles original (qui préfère les cartes aux dés), offre une plongée dans un monde délirant à souhait, qui mêle rétroscience futuriste et magie.

Le jeu de rôle « Château Falkenstein », parue aux éditions Lapin Marteau en 2021 (40 €).

« Dishonored » : un jeu vidéo où cohabitent magie et technologie

Premier vrai coup d’éclat du studio français Arkane Lyon (qui n’a aucun lien de parenté avec la série Arcane), le jeu vidéo Dishonored permet d’explorer la ville insulaire de Dunwall, où cohabitent magie et technologie. Des égouts aux toits, des bas-fonds aux appartements luxueux, des pestiférés aux bourgeois rebondis, la ville est à l’image de son injustice érigée en système, où la technologie rudimentaire est utilisée pour opprimer. Corvo, notre protagoniste, est devenu un électron libre entre ces deux mondes. Ce garde chargé de la sécurité de l’impératrice est victime d’un coup monté et se retrouve accusé de son assassinat. Il s’échappe et obtient des pouvoirs surnaturels lui permettant d’assouvir discrètement sa vengeance contre les conspirateurs. Cependant, plus ses méthodes sont brutales et injustes, et plus la ville semble se déformer.

« Dishonored », du studio français Arkane Lyon.

« Levius » : un manga autour de la boxe mécanique

Dans un univers qui ressemble à l’Europe de l’ère industrielle après une guerre ravageuse, ce manga en trois tomes déroule les aventures du jeune Levius Cromwell, talentueux combattant d’une discipline très en vogue : la boxe mécanique. Les participants, qui ont la particularité d’avoir greffé des rouages et appareils à la place de leurs membres, sont sponsorisés par de grands industriels et s’affrontent dans une arène façon Colisée romain. Avec son récit où le corps-à-corps laisse parfois place à des intrigues un brin plus politiques, le mangaka Haruhisa Nakata ne parvient pas toujours à s’écarter des poncifs de ce genre d’intrigue mettant en scène des personnages ténébreux. Il propose toutefois des expérimentations graphiques intéressantes, à mi-chemin entre le dessin numérique et des encrages plus incisifs hérités des pratiques au porte-plume. Terminé en 2014 au Japon, son récit a connu une suite en BD avec Levius Est. Il a aussi été adapté en série animée aujourd’hui disponible, par exemple, sur Netflix.

« Levius », de Haruhisa Nakata, traduit du japonais par Thibaud Desbief, Kana, 12,95 €.

« La Légende de Korra » : une série animée entre traditions et modernité

Si la série animée Avatar. Le dernier maître de l’air se déroule dans un univers féodal inspiré des cultures asiatiques, La Légende de Korra prend place, elle, soixante-dix ans plus tard. Aux arts martiaux et à la maîtrise des éléments s’ajoutent désormais tous les progrès sociaux et politiques liés à l’arrivée des technologies de la fin du XIXe siècle. Pourquoi écouter les traditions quand on a la locomotive à vapeur ? Le moteur à explosion ? La radiocommunication ? Si la première saison explore les enjeux égalitaristes qui détruisent jusqu’aux cultures, la quatrième dépeint les soifs de conquête que provoque la technologie. Au milieu de tout ça, Korra, d’abord fougueuse, puis criblée de doutes, est l’« avatar », celle qui maîtrise les quatre éléments. Son héritage spirituel lourd à porter peine à convaincre dans un monde qui va désormais trop vite.

« La Légende de Korra », série animée américaine créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko (diffusée de 2012 à 2014, 4 saisons entre 12 et 14 épisodes de 23 minutes).

« Pax Automata » : des créatures étranges dans Paris

Et si, grâce à des automates, Napoléon III avait gagné la bataille de Sedan et maintenu la France comme empire ? C’est le point de départ de Pax Automata, uchronie parue en 2022 qui démarre la veille de l’Exposition universelle de 1889, dans un Paris où des créatures mécaniques sont mises au service des hommes. A condition toutefois qu’elles ne prennent pas trop des allures humanoïdes, enfreignant ainsi un ensemble de lois baptisé « Pax Automata ». Au milieu de cette effervescence, Philémon, apprenti pilote d’aéronef, va tomber nez à nez avec un enfant aux curieux pouvoirs (ce qui n’est pas sans rappeler le chef-d’œuvre cyberpunk japonais Akira). Le jeune homme et ses camarades vont alors se lancer sur les traces du fabricant de cet être mécanique hyperréaliste, qui pourrait bien vouloir porter atteinte à la sûreté de l’Empire. Dans une ambiance foisonnante où se mêlent aristocratie de la Belle Epoque et circassiens du bois de Vincennes, Ariel Holzl tisse une aventure aussi étayée que haletante, offrant ainsi un joli exemple de roman jeunesse steampunk à la française.

« Pax Automata », d’Ariel Holzl, Ecole des Loisirs, 17 €.



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