La maison mère du réseau social Snapchat, Snap, a annoncé lundi 5 février la suppression d’environ 528 emplois, soit 10 % de ses effectifs mondiaux. Dans un communiqué, la société annonce avoir pris « la décision difficile de restructurer [son] équipe » afin d’avoir « la capacité d’investir progressivement pour soutenir [sa] croissance au fil du temps ». Dans la foulée de cette annonce, l’action Snap reculait de 1,7 % dans les premiers échanges à la Bourse de New York.
Structurellement déficitaire et alors que le contexte économique est compliqué pour les entreprises de la tech, Snapchat avait déjà annoncé un plan social de 1 200 personnes en août 2022 – soit 20 % de ses effectifs.
Au printemps dernier, Evan Spiegel, qui a cofondé Snap en 2011, s’était félicité d’avoir 750 millions d’utilisateurs chaque mois, « dont la vaste majorité des 13-34 ans dans plus de vingt pays ». Contrairement à Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), Snap n’a jamais réussi à gagner suffisamment de recettes publicitaires pour dégager un profit annuel.
Contexte morose dans la tech
Ses produits comme Spotlight et le service d’abonnement Snapchat + n’ont pas eu le rendement escompté. En 2022, ses pertes nettes ont triplé et se sont établies à 1,43 milliard de dollars. Le groupe californien doit présenter mardi ses résultats trimestriels et annuels. Si Snapchat a bâti son succès sur les vidéos et les photos éphémères, l’entreprise n’a pas réussi sa diversification dans les équipements électroniques, comme les lunettes connectées.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte morose pour les entreprises de la tech ces derniers mois. En décembre 2023, Spotify a annoncé le licenciement de 1 500 personnes, soit 17 % de ses effectifs. Aux Etats-Unis, Meta et Microsoft ont annoncé des plans de réduction d’au moins 10 000 personnes chacun. En janvier 2023, Amazon avait aussi annoncé la suppression de plus de 18 000 postes et la maison mère de Google, Alphabet, environ 12 000 postes.