Le rachat annoncé il y a quelques mois du géant Activision / Blizzard par Microsoft passe mal auprès de Sony. La procédure doit passer par diverses études à travers le monde afin que plusieurs commissions valident le projet de rachat.
Tout l’objectif de ces études est de déterminer quelles garanties Microsoft peut apporter pour éviter de se retrouver en situation de position dominante qui viendrait chambouler le marché en écrasant la concurrence.
Un rachat record…
Microsoft avait annoncé en janvier souhaiter racheter Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars. Pour le racheté, il s’agit de sauver les meubles suite à une période particulièrement troublée par de trop nombreux scandales d’agressions sexuelles.
Le rachat est donc présenté comme l’occasion d’assainir les deux structures, mais aussi de permettre de proposer des jeux sur toutes les plateformes. Depuis le départ, Microsoft évoque la nécessité de porter les titres des deux éditeurs sur davantage de supports, PC ou consoles. L’objectif est d’optimiser les revenus en touchant davantage de joueurs, mais également d’anticiper les remarques des opposés au dossier de rachat.
…Qui fait des envieux
Sony avait déjà partagé ses inquiétudes en évoquant combien la licence Call of Duty était devenue capitale au fil des années pour sa plateforme, indiquant qu’Activision avait noué des engagements sur la publication des différents volets de CoD sur PS5 pour les 3 années à venir. Un accord que Sony espère voir reconduit indéfiniment, la marque exigeant une licence à perpétuité sur sa plateforme, évoquant le bien être de ses utilisateurs… Dans les faits, c’est avant tout une affaire d’argent : CoD permet à Sony d’encaisser une fortune colossale en royalties ainsi qu’en commissions liées aux microtransactions.
Avec le spectre de voir CoD quitter l’univers PlayStation pour devenir une exclusivité Xbox, Sony tente désormais tout pour empêcher le rachat d’Activision par Microsoft.
Sony contacte la Commission européenne
Sony aurait ainsi rencontré la Commission européenne le 8 septembre dernier. Jim Ryan se serait rendu en personne à Bruxelles pour évoquer ses préoccupations concernant le rachat d’Activision et indiqué à la Commission combien le rachat entrainerait un déséquilibre néfaste pour toute l’industrie du jeu vidéo.
Dans le même temps, Google aurait emboité le pas de Sony pour partager ses propres inquiétudes et la position dominante à laquelle Microsoft pourrait accéder en cas de rachat… Situation assez surprenante et pour le moins ironique venant d’une société qui use et abuse justement de sa position dominante depuis des années tout en esquivant les sanctions.
Microsoft : futur mastodonte du Cloud Gaming
Car avec la montée en puissance de Microsoft, ce n’est pas que le jeu vidéo traditionnel qui sera chamboulé. Microsoft investit et travaille depuis des années à « l’après-console », soit le tout dématérialisé et le Cloud Gaming. Cela fait des années que Microsoft soigne son offre Xbox Game Pass et affiche une avance considérable sur ce terrain.
La situation inquiète donc Google qui a récemment annoncé la mort de son service Stadia : la marque n’a pas réussi à lancer le « Netflix du jeu vidéo » et pour cause : il existe déjà depuis quelques années sous la forme du Xbox Game Pass.
Du côté de Microsoft, on tente de rassurer l’ensemble des acteurs avec des promesses et accords contractuels, malheureusement insuffisants pour tempérer les inquiétudes. La Commission européenne a jusqu’au 8 novembre prochain pour se prononcer en faveur ou contre le rachat.