Le dernier boîtier à capteur plein format de Sony profite d’un système de licence activant une fonction de certification des clichés capturés par l’appareil photo. Ce système basé sur les technologies de chiffrement permet de détecter immédiatement toute modification de l’image.
Les processeurs des appareils photo sont de plus en plus performants, et Sony a trouvé un usage très intéressant à sa puce Bionz XR : certifier l’authenticité des photos. Le système ne fonctionne pour l’heure que sur le tout dernier boîtier hybride à capteur plein format lancé par la marque, l’Alpha A7 Mark IV. Par le biais d’un système de licence dont Sony ne nous a pas encore donné tous les contours, les utilisateurs professionnels (la cible dans un premier temps) vont pouvoir activer la fonctionnalité dans leur appareil.
Basé sur les technologies de chiffrement, ce système va permettre au processeur de créer une signature numérique dans le fichier. À la manière d’une somme de contrôle (checksum en anglais), mais avec des bases cryptographiques (théoriquement) infalsifiables, cette petite marque à l’intérieur du fichier permet de vérifier son authenticité. Selon Sony, « toute modification d’un pixel, toute altération, toute fraude potentielle invalidera la signature de l’image, et le serveur de certification du client détectera la manipulation lors de son examen. »
Les domaines ciblés par Sony sont ceux nécessitant d’assurer la confiance dans l’intégrité d’une image qui peut avoir une fonction de preuve, comme dans la presse (lutter contre la désinformation), le domaine médical, la chaîne judiciaire (photos de surveillance de la police) ou encore celui des assurances « pour la documentation des sinistres par exemple », dixit le communiqué.
La technologie ne semble avoir aucun intérêt pour les photos de loisir ou les photos de paysage, de nature, etc. Mais si elle n’affecte pas les performances de l’appareil, elle peut se révéler intéressante à postériori, notamment pour la lutter contre la désinformation. Dans un monde dans lequel toute image peut à la fois être une preuve ou être contestée et réfutée (sans preuves !), ce genre de technologie peut apporter une brique logicielle nécessaire à la restauration de la confiance. Dans un art qui, dès ses débuts, a dû affronter les attaques de contrefaçon.
De manière assez étonnante, Sony ne cite pas la Content Authenticity Initiative – et après vérification, n’en est même pas membre. Initié par le New York Times, Adobe et Twitter en 2019 – et rejoint depuis par Nikon, Qualcomm ou Nvidia – cette association cherche justement à mettre en place des outils, standards (justement, de chiffrement), flux de travail, composants, etc. Permettant de prouver la véracité du contenu des images, notamment de presse ou à exploitation potentiellement juridique.
Si Sony commence par l’A7 Mark IV (sans doute pour des raisons de puissance de puce), le constructeur japonais devrait intégrer sa technologie de certification à d’autres boîtiers dans le futur.