Le lancement la semaine dernière de Sora 2, un service de génération de vidéos deepfakes, a suscité un fort engouement et pour cause. Ce nouvel outil d’OpenAI permet en effet d’intégrer très simplement son propre visage dans des vidéos générées par IA, des vidéos particulièrement réalistes. Mais il est aussi possible d’invoquer n’importe quel personnage qui peut vous passer par la tête… et c’est là que le bât blesse : les ayants droit ne doivent certainement pas apprécier le pillage en règle de leurs héros et de leurs univers.
Lancés la semaine dernière, le service en ligne Sora et son application pour iPhone ont instantanément frappé l’imaginaire par la facilité avec laquelle il est possible de créer des vidéos IA de deepfakes, que ce soit avec son propre visage… ou n’importe quel personnage. On a très vite vu une marée de vidéos mettant en scène Pikachu, Mario, Rick & Morty, les Simpsons… Seul problème : OpenAI n’a jamais demandé l’autorisation aux ayants droit.
La tempête gronde autour de Sora
Le Wall Street Journal rapporte qu’OpenAI a prévenu les studios et les groupes de divertissement quelques jours avant le lancement de Sora. Et qu’il aurait un système de « opt out », c’est à dire que les entreprises devront demander à OpenAI d’exclure tel ou tel personnage ou univers des vidéos générées par Sora. C’est un moyen de leur forcer la main qui risque d’être mal perçu.
Nintendo, dont les franchises irriguent les vidéos de Sora à son corps défendant, est particulièrement visé. Le constructeur japonais a ainsi rappelé sur les réseaux sociaux qu’avec ou sans IA générative, « nous continuerons à prendre les mesures nécessaires contre toute atteinte à nos droits de propriété intellectuelle ».
Sam Altman, qui a probablement senti qu’il fallait très rapidement jouer les pompiers pour maîtriser le début de l’incendie, a annoncé deux changements pour Sora. D’une, il confirme le principe d’opt-out, avec un système de contrôle granulaire sur la génération de personnages.
« Nous recevons de nombreux retours de détenteurs de droits d’auteur qui se montrent très enthousiastes à l’idée de ce nouveau type de “fan fiction interactive” », affirme le dirigeant. « Ils estiment que cette forme d’engagement leur apportera une grande valeur, mais souhaitent pouvoir préciser comment leurs personnages peuvent être utilisés — ou ne pas l’être du tout. »
Et la deuxième nouveauté est la mise en route d’un programme de partage de revenus : « Les utilisateurs génèrent bien plus de contenus que nous ne l’avions anticipé, et de nombreuses vidéos sont produites pour une très petite audience ». Par conséquent, « nous allons essayer de partager une partie de ces revenus avec les ayants droit qui souhaitent que leurs personnages soient utilisés par les utilisateurs. »
Ce qui parait fou, c’est que ce système n’a pas été mis en place au lancement du service. Mais les Pokémon et autres héros de la pop-culture sont aussi ce qui permet à Sora de gagner instantanément en popularité… sur le dos des ayants droit. « Notre objectif, bien sûr, est de rendre cela si attrayant que beaucoup voudront participer », assure Altman.
Les grands studios hollywoodiens goûtent peu cet enthousiasme, eux qui ont porté plainte contre Midjourney pour des infractions au copyright. Le danger pour OpenAI est que les détenteurs des droits d’auteur demandent une exclusion par défaut.
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