Bleue, dorée ou noire, la carte bancaire représente 61,1 % des paiements scripturaux (hors espèces), d’après le rapport 2023 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, contre 55 % en 2019. Un plébiscite. Pourtant, le précieux rectangle de plastique sort de moins en moins souvent du portefeuille des consommateurs.
« Le Covid a accéléré la dématérialisation de la carte bancaire : on l’utilise de plus en plus pour payer mais sans forcément l’avoir sur soi », résume Yves Tyrode, directeur général digital et paiements du groupe BPCE.
Le smartphone et les montres connectées s’invitent souvent dans le paiement. Le paiement mobile (Apple Pay, Samsung Pay…) représente, à lui seul, 10,1 % des paiements de proximité par carte, en 2023, contre 1,2 % en 2020. Un usage qui devrait continuer à progresser tant il est simple : une fois la carte bancaire enregistrée dans le wallet (portefeuille électronique) du smartphone, il suffit de lancer l’application et d’approcher son appareil du terminal de paiement pour payer.
Mieux, le paiement mobile n’est pas concerné par le plafond de paiement sans contact de 50 euros. « Difficile de battre le paiement mobile en termes d’expérience client, à part peut-être le “smile to pay” proposé par Alipay et WeChat Pay en Chine », note Julien Maldonato, associé à l’industrie financière chez Deloitte. Ces géants chinois du paiement proposent un système de reconnaissance faciale permettant d’associer son compte en banque avec son visage, puis de payer en regardant une caméra dans le magasin.
Virement instantané gratuit
Les banques tiennent compte de l’essor du paiement mobile. Chez BoursoBank, « un nouveau client sur cinq ne demande pas de carte physique, la carte virtuelle lui suffit », confirme Xavier Prin, le directeur du marketing. Chez N26, c’est un tiers des clients ouvrant un compte. Un biscuit, une valise, ou encore des bulles de savon : la néobanque allemande soigne d’ailleurs le visuel des cartes virtuelles – il apparaît sur l’écran du téléphone quand le client lance l’application de paiement.
Autre tendance : le virement instantané, effectué en moins de dix secondes, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Il devrait prendre de l’ampleur dans les prochains mois, car les banques sont contraintes par la réglementation européenne d’aligner le tarif du virement instantané sur celui du virement classique, au plus tard le 9 janvier 2025. « Cela signifie que l’opération sera gratuite dans toutes les banques lorsqu’elle sera réalisée en ligne, alors que plus de la moitié des établissements la facture pour l’instant », décrypte Adeline Moisiard, directrice du marketing de Panorabanques.
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