Conçu par la Nasa et avec la participation de l’Agence spatiale européenne, cela fait maintenant plus de 32 ans que le télescope spatial Hubble a été déployé sur une orbite terrestre basse. Il avait été lancé en avril 1990 à bord de la navette spatiale américaine Discovery.
Hubble a connu cinq opérations de maintenance dans le cadre de missions avec des navettes spatiales. La dernière en date et ultime mission d’entretien remonte à 2009 lors du vol STS-125 avec la navette spatiale Atlantis et sept astronautes.
Pour les observations dans l’infrarouge, c’est le télescope spatial James Webb qui a pris la relève de Hubble, mais l’heure de sa retraite n’a pas encore sonné. Les deux télescopes viennent du reste d’observer simultanément l’impact de la mission DART sur l’astéroïde Dimorphos.
Une orbite en lente dégradation
Si Hubble est opérationnel depuis 1990, son orbite actuelle est d’un peu moins de 535 km au-dessus de la Terre et elle se dégrade lentement avec le temps. Elle avait été rehaussée à 567 km en 2009. En rappelant que le télescope James n’est de son côté pas en orbite autour de la Terre, mais au point de Lagrange L2 Terre-Soleil à environ 1,5 million de kilomètres de nous.
C’est entre 2030 et 2040, et plutôt vers la fin de cette décennie, que le télescope Hubble devrait connaître une rentrée atmosphérique fatale. La surprise est que la Nasa dévoile aujourd’hui avoir signé avec SpaceX un accord pour une étude de faisabilité afin de rehausser l’orbite de Hubble. L’idée serait de le faire avec une capsule spatiale Dragon.
Cela fait plusieurs mois qu’une telle idée avait été soumise par SpaceX et en partenariat avec le programme Polaris de vols spatiaux habités privés. Ce programme est organisé par Jared Isaacman qui a été à l’origine et le commandant de la mission Inspiration4 à bord de Crew Dragon de SpaceX. En septembre 2021 et pour une durée de trois jours, Inspiration4 a amené quatre personnes (aucun astronaute professionnel) en orbite terrestre basse à jusqu’à 585 km.
La Nasa tempère, SpaceX s’y voit déjà
» La Nasa n’a pas l’intention de mener ou de financer une mission de maintenance ou de faire concurrence à cette possibilité. L’étude est conçue pour aider l’agence à comprendre les possibilités commerciales « , souligne la Nasa dans sa communication. Pas ailleurs, l’étude n’a pas de caractère exclusif.
Pendant une durée de 6 mois, l’étude va recueillir les données techniques sur le télescope spatial Hubble et sur le vaisseau spatial Dragon de SpaceX. Elles permettront d’aider à évaluer la faisabilité d’un amarrage et le déplacement de Hubble sur une orbite plus stable en toute sécurité.
» Des missions telles que l’entretien de Hubble nous aideraient à étendre les capacités spatiales pour finalement nous aider tous à atteindre notre objectif de devenir une civilisation spatiale et multiplanétaire. » Ce n’est pas du Elon Musk, mais une déclaration de Jessica Jensen.
La responsable des opérations clients chez SpaceX ajoute vouloir montrer comment des partenariats commerciaux peuvent résoudre de manière créative des problèmes complexes. À souligner que l’étude ne concerne pas une maintenance complète de Hubble.