Bientôt, les abonnés français de Spotify paieront « le forfait le plus élevé au sein de l’Union européenne », a déploré la plateforme qui a annoncé une hausse des prix pour l’Hexagone. L’entreprise va répercuter la nouvelle « taxe streaming » directement sur ses abonnés.
Spotify va mettre sa menace à exécution. L’entreprise a annoncé que les abonnés Premium en France allait subir une augmentation du prix de leur forfait « en raison de coûts supplémentaires (…) imposés par le gouvernement français ». Il s’agit en l’occurrence de la taxe pour financer le Centre national de musique (CNM), qui doit rapporter 15 millions d’euros sur un budget annuel de 146 millions.
Une taxe qui ne passe pas
Spotify ne précise pas le niveau de la hausse, qui sera annoncée « dans les prochaines semaines ». Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les abonnés, qui paieront alors « le forfait le plus élevé au sein de l’Union européenne » ; ils avaient déjà essuyé l’été dernier une augmentation significative sur toutes les formules (l’abo Premium individuel est passé de 9,99 € à 10,99 €).
La taxe, qui sera de 1,2 % sur l’abonnement, va alourdir le poids de la fiscalité pour Spotify en France, qui reverse deux tiers de chaque euro gagné « aux ayants droit et au gouvernement français ». Bien sûr, les ayants droit — en substance, l’industrie de la musique — touchent la plus grosse part, en l’occurrence 70 % des revenus de Spotify. La TVA pèse logiquement 20 %, et l’entreprise doit aussi verser une taxe sur les services numériques de 3 % et une taxe sur les services vidéo de 5 %.
Cette taxe CNM est donc loin de représenter le plus gros fardeau pour Spotify, mais elle s’ajoute à tout le reste : « nous ne pouvons tout simplement pas absorber des taxes supplémentaires », déplore le groupe. Et ce malgré la réduction du budget marketing et la fin du soutien à des festivals.
Lire Spotify lâche des festivals à cause de la taxe streaming
Le Conseil national de la musique, « garantit la diversité, le renouvellement et la liberté de la création musicale », explique l’institution créée en 2020. Spotify rappelle n’avoir pas attendu le CNM pour « aider les artistes à trouver le succès en France et à l’étranger », et que 225 millions d’euros ont été générés par le service de streaming en 2022 pour le secteur de la musique enregistrée en France, « soit environ 1/4 du chiffre d’affaires de l’industrie française de la musique enregistrée pour cette année ». C’est 200 % de plus depuis 2017, ajoute-t-il.
Spotify craint que la taxe CNM ne soit pas reversée aux artistes, et laisse penser qu’elle servira plutôt au financement du budget administratif de l’organisation (un peu plus de 20 millions d’euros). Dans tous les cas, et comme on pouvait le craindre, ce sont bien les abonnés qui paieront cette fameuse taxe. Reste à voir maintenant si le mouvement sera suivi par les autres plateformes de streaming.
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