91 % des locaux du territoire français sont aujourd’hui raccordables à la fibre optique selon les dernières statistiques de l’Arcep. Ce qui laisse quelque 4 millions d’habitations et d’entreprises pour l’heure exclues du très haut débit. Situées pour nombre d’entre elles dans des régions rurales ou montagneuse, leur raccordement au très haut débit s’annonce complexe en dépit de l’objectif gouvernemental d’une France 100 % fibrée.
En attendant, une alternative s’offre à elles : l’internet par satellite. Les constellations de satellites présentent l’intérêt d’offrir un accès quelle que soit votre localisation, en rase campagne, en haute montagne, au milieu de l’océan ou en plein désert.
Il suffit de pointer la parabole vers le ciel. Jusqu’alors accessible à quelques utilisateurs fortunés, ce marché de l’internet satellitaire a été « uberisé » par Starlink.
Des pics à plus de 600 Mbit/s
Avec sa mégaconstellation de plus de 7 000 satellites en orbite basse, la filiale de SpaceX propose des débits supérieurs aux satellites géostationnaires. Ses engins situés à environ 550 km au-dessus de la terre et non plus à 36 000 km d’attitude permettent au signal de parcourir une distance nettement moindre entre l’utilisateur et l’espace.
Mais que valent réellement les performances de Starlink ? Pour le savoir, le site comparatif Zone ADSL&Fibre a procédé à près de 5 000 tests. Les résultats sont à la hauteur des attentes. Ponctuellement, Starlink parvient à atteindre des pics de débit montant (613 Mbit/s) et descendant (660 Mbit/s) et une faible latence (5 ms) comparables à ceux de la fibre optique.
Le spectre radio étant partagé entre ses abonnés, Starlink ne peut toutefois atteindre ces pics en permanence. Les débits moyens s’élèvent, eux, à 91 Mbit/s en download et 16 Mbit/s en upload pour un ping (latence) de 46 ms. « Globalement, Starlink reste majoritairement inférieur aux performances de la fibre, mais surclasse largement l’ADSL avec des débits jusqu’à 8 fois supérieurs et une latence nettement réduite », en conclut Zone ADSL&Fibre.
Crédit : Zone ADSL&Fibre
Pas de véritable concurrent
Le site comparatif note que Starlink réussit à maintenir ses performances dans la durée en dépit de son hypercroissance, « avec une base client multipliée par cinq ans deux ans ». Pour absorber la demande, le réseau d’Elon Musk envoie toujours plus de satellites en orbite avec un objectif de 42 000 à terme. Des satellites qui gagnent en performance. Sa deuxième génération doit théoriquement permettre de multiplier par dix la bande passante et d’atteindre un débit d’un gigabit par seconde.
En attendant Projet Kuiper d’Amazon, Starlink n’a pas vraiment de concurrent sur ce positionnement en orbite basse. Le français Eutelsat se présente bien comme une alternative souveraine à l’américain mais sans commercialiser d’offre LEO (low earth orbit) en direct.
Sur le marché hexagonal, seul l’opérateur OuiSat (ex Numerisat) propose un accès satellitaire LEO. Il est réservé aux seuls professionnels et à un tarif (à partir de 79 euros HT par mois) supérieur à l’abonnement équivalent chez Starlink (à partir de 44 euros HT par mois).