A l’image de ses concurrents, et notamment de Renault, Stellantis consacre d’importants investissements à ses développements technologiques. A l’issue de ses résultats 2022, le constructeur revendiquait d’ailleurs “de solides progrès” dans le domaine du logiciel.
Ce bilan, Stellantis l’attribuait notamment à son “étroite collaboration” avec des géants technologiques mondiaux, dont Amazon, avec qui il signait un partenariat en janvier 2022.
Plus de trois ans après l’officialisation de cette collaboration, l’industriel annonce que l’accord ne tient plus.
Un travail commun « sur une série d’initiatives »
Stellantis et Amazon confirment à Reuters l’abandon de leur partenariat. Ensemble, constructeur auto et géant de la tech devaient mener le projet SmartCockpit visant à concevoir le nouvel habitacle connecté des véhicules du groupe.
Interrogées, les deux entreprises déclarent que la rupture de leur collaboration a été décidée d’un commun accord. “Stellantis reste un partenaire précieux pour Amazon, et les deux sociétés continuent de travailler ensemble sur une série d’initiatives”, ajoutent-elles vaguement.
Le partenariat entre les deux acteurs était conclu par Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis jusqu’en 2024 et son départ soudain. Poussé vers la sortie par le conseil d’administration, l’ancien PDG a depuis été remplacé par Antonio Filosa.
Retard sur le déploiement du SmartCockpit
L’association avec Amazon est donc soldée. Et avec elle, l’ambition de Carlos Tavares de faire des véhicules “l’endroit le plus recherché, le plus captivant, même lorsqu’on ne conduit pas” ? Avec des logiciels Amazon, oui. Les solutions logicielles co-développées étaient destinées à intégrer la plateforme STLA SmartCockpit de Stellantis. Le déploiement dans des millions de véhicules du constructeur devait être initié entre fin 2024 et début 2025.
L’entreprise ne précise pas les raisons de cette rupture. Les ponts ne sont cependant pas totalement coupés entre les deux anciens partenaires. Le volet cloud de leur accord, qui implique la filiale AWS, est préservé.
L’assistant Alexa d’Amazon restera disponible dans certains véhicules Stellantis. C’est sur les développements communs que la donne change. Désormais, “chaque équipe” se concentrera “sur des solutions qui apportent de la valeur à nos clients communs”, communiquent Amazon et le constructeur.
Google bien implanté dans l’automobile
Pour Amazon, la fin de la collaboration semble néanmoins synonyme d’échec pour son alternative Digital Cabin (ou Project Quattro) à Google et sa plateforme Android. La plupart des employés du Digital Cabin d’Amazon ont été réaffectés ou ont quitté l’entreprise, d’après une source de Reuters.
Stellantis ne confirme pas de discussions avec Google. Son grand rival dans l’industrie auto, Renault, a signé plusieurs accords avec la firme californienne. En 2020, il s’agissait ainsi pour Renault de se reposer sur l’expertise du géant américain dans le cloud pour faire émerger une « culture de la donnée » et entrer dans l’industrie 4.0.
Valeo, autre industriel de référence de l’automobile, est lui aussi un partenaire de longue date de Google et de ses services cloud. Des dirigeants de Valeo et Renault prenaient d’ailleurs la parole en mai lors du Google Cloud Summit à Paris.