Le fleuron européen des puces électroniques présente des résultats financiers en berne, pour le deuxième trimestre 2025. L’entreprise qui emploie près de 11 500 personnes en France est touchée par la baisse de la demande des voitures électriques dont elle fournit les semi-conducteurs. Son dirigeant estime toutefois être à nouveau dans une trajectoire de croissance.
Une mauvaise passe tenace : STMicroelectronics, le champion franco-italien de semi-conducteurs, a publié jeudi 24 juillet des résultats financiers en berne, malgré un plan d’économies annoncé quelques mois plus tôt. Au deuxième trimestre 2025, l’entreprise qui fabrique des plaquettes en silicium de carbure pour les moteurs Tesla et les modules eSim des iPhones pour Apple a présenté une perte d’exploitation de 133 millions de dollars, selon le communiqué publié jeudi. La perte nette est de 97 millions de dollars. Un trimestre plus tôt, l’entreprise affichait encore un bénéfice net de 56 millions de dollars. Douze mois plus tôt, il atteignait les 353 millions de dollars.
Pour expliquer ces résultats mitigés, le fabricant européen de semi-conducteurs met en avant les charges de restructuration liées à son programme de « remodelage de l’empreinte industrielle » ainsi qu’une dépréciation de 190 millions de dollars. Sans ces deux éléments, ses bénéfices auraient atteint 57 millions de dollars, a ajouté la Franco-italienne, dans un communiqué publié jeudi 24 juillet.
Jean-Marc Chery, à la tête du fleuron européen des puces électroniques, note aussi un « secteur automobile (qui) a légèrement sous-performé par rapport aux attentes », ainsi qu’« un environnement macroéconomique incertain ». Lors de la présentation des résultats, le dirigeant estime toutefois être revenu dans une trajectoire de croissance, avec un chiffre d’affaires en légère hausse ce trimestre à 2,77 milliards de dollars, qui devrait atteindre les 3,17 milliards de dollars au troisième trimestre.
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Près de 1 000 suppressions de poste en France
Après des années record en 2022 et 2023, STMicroelectronics traverse une crise sans précédent. L’entreprise, qui emploie en France près de 11 500 personnes sur ses sites de Crolles, près de Grenoble en Isère, de Rousset dans les Bouches-du-Rhône, de Tours et de Rennes, fabrique des puces pour l’automobile électrique, mais aussi pour les industriels (appareils électroniques grand public, machines outils…), deux marchés dont la demande s’est effondrée à partir de 2023.
Pour y remédier, la direction avait présenté en octobre dernier son plan de « remodelage de l’empreinte industrielle ». Le projet, destiné à rassurer les investisseurs, comporte de nombreuses mesures visant à restructurer ses usines et à économiser des centaines de millions de dollars, d’ici trois ans.
Parmi elles, des suppressions de postes sur la base du volontariat, annoncées en avril dernier, et qui atteindront le millier en France. L’annonce du plan de réduction des coûts avait déclenché un tollé à Paris et à Rome, les deux capitales détenant chacune une participation de 27,5 % dans l’entreprise qui emploie près de 50 000 personnes dans le monde. Pour Nicolas Dufourcq pourtant, DG de Bpifrance qui préside le conseil de surveillance de STMicroelectronics, la mauvaise passe ne va pas durer. « Quand le marché automobile, notamment électrique, va repartir, STMicroelectronics va repartir », assurait-il au micro de BFM, le 7 juillet dernier.
Le champion européen des puces est l’une des rares entreprises à ne pas déléguer la fabrication de puces aux fonderies asiatiques comme TSMC. Souvent présentée comme un gage de souveraineté en Europe, elle ne s’est lancée dans les puces destinées à l’IA que tout récemment. Un de ses concurrents, Intel, est aussi en grande difficulté. Ce vendredi 25 juillet, l’entreprise américaine a annoncé des suppressions d’emploi importantes.
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