Le réseau social le plus utilisé par les sportifs du monde entier va utiliser le machine learning et l’IA pour détecter et éradiquer les activités suspectes et ainsi préserver l’intégrité de ses données.
Si le dopage est le poison du sport, les faux records personnels sont, eux, la plaie de Strava. Le réseau social préféré des sportifs recense, en effet, les meilleures performances de ses abonnés, que ce soit sur des distances (10 km, 20 km, semi-marathon ou marathon), mais aussi sur les portions de courses les plus empruntées, les fameux segments. Or, une partie des performances enregistrées sur ces segments, qui donnent lieu à des trophées virtuels, les KOM, est le fruit de données erronées ou falsifiées.
Tancée par ses utilisateurs depuis des années sur cette question, la plateforme de sport la plus utilisée au monde (125 millions de sportifs utilisent Strava) a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Comment ? En utilisant l’IA bien entendu. Si l’intelligence artificielle est devenue le mot-valise le plus tendance de l’année, elle n’en demeure pas moins un outil essentiel pour certaines tâches et c’est à cette fonction que l’a employé Strava.
L’IA, arbitre des performances des athlètes
Concrètement, comment cela va fonctionner ? Strava est déjà en mesure de repérer une inactivité inhabituelle de la part d’un abonné. Un exemple : un trajet effectué en vélo électrique et enregistré comme une activité de cyclisme classique. Dans ces cas-là, la plateforme demande une confirmation à l’utilisateur avant de valider définitivement son activité.
La nouvelle fonctionnalité promet évidemment d’aller beaucoup plus loin puisqu’il s’agit d’utiliser le machine learning pour détecter les données suspectes. Celles qui semblent irréelles d’un point de vue sportif (un 100 mètres en moins de 7 secondes par exemple) ou fortement improbables : si vous réalisez l’ascension de l’Alpe d’Huez en moins de 37 mn et 35 secondes, ce n’est pas que vous êtes mieux dopés que Marco Pantani ou Lance Armstrong, mais probablement que vous utilisez un vélo électrique.
L’algorithme de Strava serait donc en mesure de séparer le bon grain de l’ivraie et ainsi garantir l’intégrité des données récoltées. Ainsi, les KOM (King of Mountain), qui récompensent les meilleurs temps sur chaque segment, ne devraient plus être soumis à suspicion.
Mais l’IA selon Strava ne sera pas uniquement utilisée à des fins de vérification. La plateforme prévoit également de l’intégrer dans l’analyse des activités de ses utilisateurs et même dans la génération d’itinéraires. Il est désormais possible de placer un point sur la carte pour que Strava génère immédiatement plusieurs idées de trajets en fonction des segments environnants et des habitudes de l’utilisateur.
Mais la fonctionnalité la plus ambitieuse de Strava est ailleurs, il s’agit d’AI, pour “Athlete Intelligence” qui n’est rien d’autre qu’un coach virtuel à base de machine learning. Concrètement, après une course à pied ou une sortie à vélo, l’IA va synthétiser toutes les données récoltées sur l’activité et données des perspectives d’amélioration pour l’utilisateur. Pour le moment, cette fonctionnalité est en version bêta, elle devrait le rester encore plusieurs semaines avant d’être déployée pour tous les utilisateurs. Quoi qu’il en soit, elle marque un tournant majeur pour la plateforme.
Une nouvelle ère pour Strava ?
L’annonce de cette nouvelle fonctionnalité intervient à un moment majeur pour la plateforme. Strava est en effet à un tournant de son histoire, puisque son dirigeant historique depuis 15 ans et co-fondateur, Michael Horvath a décidé de passer la main à Michael Martin en décembre. Cette annonce est donc la première de la nouvelle équipe dirigeante du réseau, celle-là même qui a pour mission de positionner Strava sur les futurs enjeux du secteur. À ce titre, l’IA est un sujet emblématique, un de ceux dont une plateforme incontournable doit s’emparer si elle souhaite rester à la pointe.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Par : Opera