sur Instagram et Facebook, les adolescents ne pourront plus être ciblés en fonction de leur genre

sur Instagram et Facebook, les adolescents ne pourront plus être ciblés en fonction de leur genre


Meta a annoncé de nouvelles mesures en direction de ses utilisateurs les plus jeunes. Dans un message publié mardi 10 janvier sur son site, la maison mère des réseaux sociaux Instagram et Facebook, régulièrement accusée de nuire à la santé mentale des adolescents, a décidé de ne plus autoriser les annonceurs à cibler ces derniers en fonction de leur genre.

A partir du mois de février, les entreprises souhaitant faire de la publicité à destination des mineurs sur ces plates-formes n’auront plus accès qu’à leur âge et à leur localisation, pour s’assurer que le contenu des annonces soit approprié et utile, explique Meta. L’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg, qui ne permettait déjà plus depuis l’été 2021 aux annonceurs de connaître l’historique des adolescents sur d’autres sites, a par ailleurs décidé d’étendre cette limitation à ses propres plates-formes. Cela revient à « supprimer la possibilité pour les annonceurs de cibler les adolescents en fonction de leurs intérêts et de leurs activités », assure Meta.

Le groupe prévoit aussi de laisser plus facilement les moins de 18 ans mentionner quand ils souhaitent recevoir moins de publicités sur certains sujets, comme un genre de séries télé ou un sport spécifique.

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La santé mentale au cœur des préoccupations

Des élus américains et des associations de protection de l’enfance reprochent aux applications particulièrement populaires chez les jeunes, comme Instagram mais aussi Snapchat, YouTube ou TikTok, d’avoir des effets néfastes sur ses plus jeunes utilisateurs.

Les accusations ont pris une nouvelle dimension à l’automne 2021 à l’occasion de la publication des « Facebook Files », lorsque la lanceuse d’alerte et ex-employée de Facebook Frances Haugen a fait fuiter des documents internes montrant que les dirigeants de la plate-forme avaient conscience de certains risques pour les mineurs. Plus récemment, en décembre, un rapport du Centre de lutte contre la haine en ligne (CCDH), aux Etats-Unis, appuyait sur la responsabilité de l’algorithme de TikTok. L’étude démontrait comment des contenus préjudiciables, comprenant notamment des vidéos relatives à l’automutilation et aux troubles alimentaires, étaient recommandés à ses jeunes utilisateurs.

Les entreprises tentent depuis de donner des gages sur la protection des adolescents. Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), Meta a assuré avoir « développé plus de trente outils pour soutenir les adolescents et les familles, y compris des outils de supervision qui permettent aux parents de limiter le temps que leurs adolescents passent sur Instagram, et une technologie de vérification de l’âge qui aide les adolescents à vivre des expériences adaptées à leur âge », selon Antigone Davis, responsable de la sécurité.

Google, propriétaire de YouTube, a de son côté affirmé avoir « beaucoup investi dans la création d’expériences sûres pour les enfants sur nos plates-formes », et « introduit de solides protections et des fonctionnalités spéciales pour donner la priorité à leur bien-être », a précisé José Castañeda, un porte-parole. De son côté, TikTok a déployé ces derniers mois des fonctionnalités et contenus pédagogiques à destination des plus jeunes, avec comme objectif par exemple de les sensibiliser à la dangerosité des défis en ligne ou à la question du temps d’écran.

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Des efforts insuffisants selon certains : les responsables des écoles publiques de Seattle, aux Etats-Unis, ont ainsi déposé vendredi une plainte contre plusieurs réseaux sociaux les accusant d’« atteintes » à la santé mentale des mineurs. « L’augmentation des suicides, tentatives de suicide et visites aux urgences liées à la santé mentale n’est pas une coïncidence. (…) Cette crise s’aggravait déjà avant la pandémie et la recherche a identifié les réseaux sociaux comme jouant un rôle majeur dans l’apparition de problèmes de santé mentale chez les jeunes », écrivent-ils dans leur plainte.

Le Monde avec AFP



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