Emmanuel Macron a perdu les dernières élections et ne dispose plus de majorité parlementaire.
Le “en même temps” cher au président de la république n’a pas encore dit son dernier mot cependant. La ligne persiste sur le numérique et l’IA.
C’est Clara Chappaz, la secrétaire d’État chargée du numérique et de l’IA, qui incarne ce positionnement, mais sous une nouvelle appellation : la troisième voie (ou “voix”, comme elle l’écrit dans un post publié sur LinkedIn).
Être une grande puissance du secteur de l’IA
Pour la membre du gouvernement Barnier, cette nouvelle voie a pour but de “libérer notre potentiel d’innovation pour construire une alternative aux solutions” américaines et chinoises. Selon Clara Chappaz, c’est “un enjeu de souveraineté économique, d’attractivité, de compétitivité”.
Plus encore, la stratégie de la France et de l’Europe sur l’IA répond à un “enjeu existentiel pour porter notre vision du monde.” A noter que cette voie n’est en rien incompatible avec le fait d’accueillir chaleureusement OpenAI en France.
“Pour être une grande puissance du secteur, il nous faut accueillir les plus grands. C’est ce qui nous fera accélérer pour faire de la France cette grande puissance de l’IA”, justifie Clara Chappaz, dans la droite ligne de ses prédécesseurs.
Soutien au tissu de jeunes entreprises innovantes
Pour porter l’ambition d’une France championne de l’IA, comme le président Macron en faisait le vœu en début d’année 2024, la secrétaire d’État a défini quatre objectifs. Premièrement, mettre l’IA au service des Français et de la société.
A cette fin, Clara Chappaz annonce un renforcement de la stratégie nationale pour l’IA. Avec des moyens financiers supplémentaires ? Alors que le budget du pays se dessine difficilement au Parlement, aucun chiffre n’est communiqué.
Deux priorités sont détaillées néanmoins : renforcer l’excellence de la recherche en France et accélérer l’adoption de l’IA en entreprise et dans les services publics. Second objectif annoncé : soutenir le développement du tissu de jeunes entreprises innovantes
“Je serai la vigie des start-ups pour les accompagner sur leurs priorités avec l’aide de la Mission French Tech : aides à l’innovation, simplification, commande publique et privée”, promet Clara Chappaz.
Sécurité, mais sans frein pour l’innovation
Enfin, la secrétaire d’État souhaite axer son action sur la sécurisation de notre espace numérique et la promotion d’un “numérique inclusif, responsable et durable”. Elle précise que la sécurité ne doit pas ralentir l’innovation.
Cela passe selon elle par la protection des données sensibles grâce à un cloud souverain à l’échelle, des réponses aux cyberattaques via le projet de loi Résilience, ainsi que par la lutte contre le “cyber harcèlement ou à l’exposition aux contenus pour adultes.”
Clara Chappaz ajoute une dernière touche au tableau de la France de l’IA et du numérique avec “la place des femmes dans le numérique”. Elle annonce son intention de reprendre “les travaux menés avec l’Inria dans le cadre du plan TechPourToutes” visant à orienter 10.000 jeunes filles vers le numérique.