Aujourd’hui 24 mars se tient à Bercy la plénière du Hub France IA de Gaia-X. L’occasion pour l’association et ses membres de revenir sur les développements dans les domaines des espaces de données, les Data Spaces.
Un absent remarqué – même s’il n’est pas inactif : le secteur financier (banque & assurance).
En février, lors du Data Mobility Day d’Afteriize, Olivier Monnier, Chief Data & AI Officer de Matmut, le reconnaissait, “l’échange n’est pas dans notre ADN”.
Ne traiter que les besoins et plus les envies des métiers
L’assureur donne aujourd’hui la priorité à la valorisation interne de ses données. Matmut dispose depuis 4 ans d’une direction Data. Il a succédé à un Datalab intégré à l’IT de l’entreprise. Le Data Office, lui, se situe hors du département informatique.
Mais pour le CDO, la véritable rupture a consisté à passer de l’expérimentation à la production. L’assureur a aussi revu les interactions avec les métiers “pour ne traiter que les besoins, et non plus les envies.”
Les métiers doivent ainsi répondre à trois questions : pourquoi ? Quel est le risque à ne pas faire ? Quelle valeur le projet apportera ? Toutes les demandes doivent fournir des éléments concrets pour être prises en compte.
Le résultat : 80% de demandes en moins, mais une augmentation des livrables de 30%. “Sur la base de cette philosophie, nous avons commencé à livrer en production, et pas des pilotes, pour le quotidien des métiers”, témoigne Olivier Monnier.
Toute la chaîne de valeur réunie au Data Office
Pour délivrer, le Data Office s’appuie sur plusieurs départements, dont l’un est dédié aux interactions avec le métier. C’est ce département qui joue le rôle d’interlocuteur pour traduire son expression de besoins “en termes Data.”
S’y ajoutent des départements Data Science & IA et Data Engineering. Ensemble, ils forment la “chaîne de valeur” nécessaire au développement et au déploiement en production, souligne le Chief Data Officer.
C’est donc sur cette même organisation que Matmut s’appuie pour dérouler sa feuille de route en IA générative. Dans ce domaine, Olivier Monnier assume d’avoir joué son rôle de conseil auprès des instances dirigeantes.
Le Comex sensibilisé sur la GenAI
“A partir de 2023, je suis monté au Comex pour les mettre en garde et les appeler à structurer l’IA”, c’est-à-dire à penser les conditions d’un déploiement de la GenAI dans un SI d’entreprise et pour un secteur régulé.
“Nous avons fait beaucoup d’acculturation, notamment pour rappeler que l’IA générative et l’IA sont des outils qui s’ajoutent à la palette d’outils dont nous disposons déjà. Nous n’allons pas faire de la GenAI lorsque du Machine Learning fonctionne”, indique Olivier Monnier.
En dépit du bruit médiatique, pas question non plus d’oublier la ligne initiale : l’IA pour des besoins et non des envies. “Nous travaillons donc sur des vrais besoins où l’IA générative est plus performante et pas plus coûteuse que le ML.”
Des agents IA pour assister les conseillers
La concrétisation, c’est notamment le recours à l’IA pour augmenter le conseiller, avec pour ambition, à termes, de déployer des agents. Ces outils ne seront en revanche pas mis en contact direct avec le client. L’IA est destinée aux collaborateurs.
“Nous allons demander à nos conseillers d’être le plus focus possible sur le client. Pour cela, nous allons mettre à disposition une IA qui va écouter et réaliser toutes les tâches utiles : enregistrement, compte-rendu d’appel, création du devis, saisie du contrat… Ainsi, lorsque le conseiller raccroche, tout est prêt”, détaille le Chief Data & AI Officer.
Le Data Office prévoit de finaliser de premiers développements sur les agents, soit l’Agentic AI, en 2025 et 2026. Pour définir ses actions, le CDO entend agir dans un cadre éthique et responsable, notamment en ce qui concerne l’impact environnemental.