Au fil de ses observations, le rover Curiosity de la NASA tend à confirmer que le passé de la planète Mars a été marqué par des épisodes durant lesquels de l’eau sous forme liquide a existé et sur des périodes suffisamment longues pour imprimer sa marque dans le paysage.
Les photographies de formations spécifiques encore visibles plaident pour l’existence de marécages où l’eau a pu stagner mais aussi de cours d’eau au flux plus dynamique capable de repousser les roches et sédiments, témoins d’anciens lits qu’a relevés l’autre rover de la NASA, Perseverance.
Tous ces éléments sont plutôt de bon augure pour espérer trouver des traces de formes de vie passées qui auraient pu se développer dans ces environnements riches en eau liquide, du moins d’après ce que l’on sait de l’émergence de la vie sur notre propre planète.
Des conditions propices à l’émergence d’une forme de vie ?
Les dernières analyses des images renvoyées par Curiosity renforce fortement ce sentiment avec la découverte d’une formation particulière. La surface desséchée de Mars laisse en effet apparaître des motifs en patte d’oie ou en Y qui apparaissent lorsque le terrain connaît des phases alternées de périodes sèches et humides, faisant naître des craquelures.
Ces motifs en Y avec des angles d’environ 120 degrés se forment généralement sur Terre après une dizaine de phases alternées d’humidification et de sécheresse sur sols argileux.
Le rover Curiosity a ainsi peut-être trouvé des traces de saisons sur Mars, quand l’atmosphère était plus riche et dense dans un temps ancien où la planète était comme une cousine proche de la Terre.
Des usines chimiques naturelles
Ces périodes alternées sont aussi particulièrement intéressantes car elles facilitent la formation de molécules complexes et de polymères. Et si ces phénomènes se répètent au même endroit, des concentrations de ces molécules se forment, augmentant les chances de constituter des chaînes toujours plus longues, comme des protéines, utiles à la constitution de formes de vie.
C’est pourquoi la NASA, habituée des déclarations emphatiques, évoque une découverte particulièrement importante et encourageante pour espérer trouver des traces de formes de vie passées (et pourquoi pas encore enfouies sous la surface, à l’abri des radiations) sur la planète rouge.
Les indices s’accumulent mais il manque encore la preuve qu’une forme de vie a bien pu émerger et exister un certain temps à la surface de Mars. Les différentes formations observées vont permettre de mieux cibler les recherches…et avec les bons instruments.