Le Cybertruck de Tesla aurait un excellent coefficient de trainée, par rapport au reste de sa catégorie. De quoi faire taire quelques détracteurs.
Parfois décrié, voire moqué pour son design, le pickup de Tesla pourrait bien faire taire quelques détracteurs. En effet, outre des lignes atypiques et un look très tranché, ce qui est reproché au Cybertruck, c’est de ne pas optimiser l’aspect aérodynamique. Or, plus encore pour un véhicule électrique que pour une thermique, le travail sur le coefficient de trainée, c’est-à-dire la résistance au vent, est essentiel à l’amélioration de l’autonomie. Avec son volume massif et ses bords anguleux, le pickup d’Elon Musk n’est, à priori, pas le candidat idéal en matière d’aérodynamisme. Mais maintenant que le design du Cybertruck est définitif, une entreprise allemande spécialisée dans la physique des véhicules, Numeric Systems, a voulu vérifier les capacités aérodynamiques de la bête.
Surprise : celles-ci sont plutôt bonnes, voire très bonnes. En effet, dans le cadre d’un pickup traditionnel, le coefficient de trainée, ou Cx, oscille entre 0,55 et 0,65. Pour Numeric Systems, qui a effectué des tests en CFD (dynamique des fluides numérique) sur une modélisation 3D du Cybertruck, le pick up de Tesla obtiendrait un score de 0,39. Aleix Lazaro Prat, l’ingénieur CFD en charge de l’étude, explique que « contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient penser, le bord saillant du toit ne produit pas un grand détachement ». Celui qui est en charge du projet chez Numeric Systems va même plus loin : « Il est vrai que le flux n’est pas attaché, mais l’air suit la pente de manière assez fluide. C’est assez remarquable, et un gros avantage par rapport à d’autres pick-up. De plus, le diffuseur a un effet net au centre de l’arrière du véhicule. Cela crée de la succion et réduit la traînée aérodynamique. »
Le Cx pourrait encore être amélioré
Quelle valeur accorder à ce test indépendant ? D’une part, il convient de rappeler qu’il n’a pas été effectué avec un véritable Cybertruck, mais sur ordinateur. Or, des essais en soufflerie pourraient donner des résultats légèrement différents. Dans tous les cas, la marge d’erreur étant assez réduite entre les deux méthodes, les conclusions concernant les qualités aérodynamiques du pick up ne peuvent pas être contestées. En revanche, une autre question pourrait se poser : le Cx du Cybertruck peut-il être amélioré ? En effet, de substantielles modifications avant l’entrée en production pourraient encore changer la donne. À ce sujet, Aleix Lazaro Prat a quelques préconisations puisqu’il a été en mesure de cibler le point faible du Cybertruck : sa face avant. « Nos résultats montrent des structures turbulentes claires que créent l’avant du véhicule, qui connecte le pare-chocs et le capot, le bord vertical derrière les feux avant, les arches de roues, le style des jantes et la géométrie des piliers A et C. La génération des structures turbulentes provient de la sévérité des bords. Ces caractéristiques géométriques augmentent la traînée du véhicule, qui réduit l’autonomie du Cybertruck. De plus, compte tenu de l’arrière acéré, le flux se détache instantanément et crée une zone à faible énergie qui se remarque derrière les bords supérieurs et latéraux », explique-t-il.
Quoi qu’il en soit, les résultats en aérodynamique du Cybertruck sont bien meilleurs que ceux qu’on lui prêtait sur la base de quelques images. Néanmoins, le pickup n’atteint pas le score espéré par Elon Musk. En effet, le patron de Tesla avait fixé l’objectif de Cx du Cybertruck à 0,30. Un peu ambitieux sans doute.
Source :
Tesla Statistics