Un peu moins de quatre ans après le lancement commercial de la 5G, le très haut débit mobile commence (enfin) à séduire les Français. Fin juin, 18,5 millions de cartes SIM en circulation étaient connectées aux réseaux mobiles de dernière génération. D’après les derniers chiffres de l’Arcep, le régulateur du secteur des télécoms, cela représente un gain de 2,5 millions d’abonnés à la 5G en un trimestre et de 7,8 millions en un an.
Cette percée peut s’expliquer par la volonté des opérateurs de progressivement migrer leurs abonnés de la 5G à la 4G. Les statistiques pour le troisième trimestre 2024 devraient être meilleurs encore. Lors de Jeux Olympiques, Orange a offert la 5G à tous ses clients tandis que SFR la propose désormais à ses abonnés grand public disposant d’un forfait data.
En attendant, la 4G reste largement dominante avec 88 % des cartes SIM actives sur ce standard, soit une augmentation de deux points en un an. La croissance ralentit toutefois puisqu’elle s’établissait entre 10 % et 13 % par an de 2018 à 2021. A contrario, le nombre de cartes prépayées, qui s’élève à 6,9 millions, diminue de manière quasi continue depuis plus de dix ans, avec une baisse de 460 000 en l’espace d’un an.
Au total, plus de neuf cartes SIM sur dix sont des forfaits, soit 76,6 millions. Le nombre de forfaits libres d’engagement, c’est-à-dire des forfaits pour lesquels le souscripteur n’est pas ou plus engagé pour une période définie auprès de son opérateur, continue d’augmenter. Ils représentent 79 % des forfaits avec un gain de trois points en un an.
La fibre se déploie à un rythme moins soutenu
Du côté du fixe, l’adoption de la fibre optique par les clients, grand public et entreprises, se poursuit mais à un rythme qui diminue depuis le milieu de l’année 2021. En un an, elle a convaincu 3,1 millions d’abonnés supplémentaires, contre 3,5 et 3,9 millions les années précédentes. Au 30 juin 2024, le nombre total de locaux reliés à la fibre optique s’élève à 23 millions, soit 71 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit, en hausse de 9 points en un an.
Mécaniquement, le nombre de Français restés fidèles aux technologies xDSL ne cesse de diminuer, avec une perte d’environ 3 millions d’abonnés par an depuis plus de trois ans. Pour autant, les courbes pourraient ne pas se croiser suffisamment tôt, remettant en cause le calendrier de fermeture du réseau cuivre. Présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière envisage d’ores et déjà un report de la fin de la commercialisation de l’ADSL prévue théoriquement au 31 janvier 2026.
Le téléphone fixe et les SMS en perte de vitesse
L’étude de l’Arcep met également en évidence une bascule des usages. Les Français communiquent de moins en moins sur leur téléphone fixe. Depuis 2021, le trafic baisse de 20 % par an. Une ligne fixe supporte en moyenne 51 minutes de communications par mois, très loin des 4 heures par mois observées dix ans auparavant.
A l’inverse, les Français téléphonent en moyenne 3h30 par mois depuis leur smartphone. Un trafic vocal qui se maintient depuis neuf ans. A noter que 7 % de ces communications transitent via le Wi-Fi. Les consommations vocales en Wi-Fi (VoWiFi, voice over Wi-Fi) ont augmenté de 20 % au deuxième trimestre. A contrario, l’envoi de SMS continue de décroître de 6 % à 10 % par an. Nous envoyons, en moyenne, 101 SMS par mois (- 12 SMS en un an), contre 258 SMS en 2016.
Revenus des opérateurs en hausse
Alors que les opérateurs se sont lancés à la rentrée dans une énième guerre des prix, leurs revenus n’ont pas encore eu à en pâtir. Ces derniers progressent, depuis plus de trois ans, à un rythme d’environ 2 % par an pour s’établir, sur le marché de détail, à 9,3 milliards d’euros HT à fin juin.
« Cette dynamique est en partie liée à des hausses tarifaires réalisées par les opérateurs fin 2022 et au cours de l’année 2023 », note l’Arcep. La facture mensuelle moyenne par abonnement internet à haut et très haut débit a augmenté de deux euros en un an pour s’établir à 36,4 euros HT. En revanche, le marché mobile connaît un ralentissement. Il n’a cru que de 0,6 % en un ans, contre 3,6 % en 2023 et 4,5 % en 2022.