La messagerie Telegram a rejoint, pour la première fois, une organisation internationale de lutte contre la diffusion de contenus pédopornographiques, a annoncé l’entreprise mercredi 4 décembre, dans un communiqué commun avec l’Internet Watch Foundation (IWF), une organisation non gouvernementale (ONG) sise au Royaume-Uni.
Jusqu’à présent, Telegram, qui revendique 950 millions d’utilisateurs dans le monde, était la seule grande plateforme internationale à ne participer à aucun programme international de ce type. Meta, Microsoft ou ByteDance, la maison mère de TikTok, font tous partie d’un ou plusieurs collectifs comme l’IWF, dont l’une des principales missions est de centraliser des signatures numériques de contenus pédocriminels, permettant aux grandes plateformes de détecter et de supprimer ces images automatiquement et très rapidement.
Changement d’attitude
Telegram pratique depuis sa création une modération minimale, et la messagerie apparaît dans de très nombreux dossiers de pédopornographie, de trafic de drogue ou d’armes. A la fin d’août, le fondateur et PDG de Telegram, Pavel Durov, avait été arrêté par la police française à son arrivée à Paris. Il a depuis été mis en examen par la justice française, qui lui reproche le manque de collaboration de Telegram, notamment en matière de lutte contre la pédopornographie.
Depuis, Telegram a annoncé une refonte de ses conditions d’utilisation, et selon de multiples sources judiciaires a drastiquement changé d’attitude dans sa réponse aux enquêteurs européens dans de nombreux dossiers depuis longtemps en souffrance, en fournissant les informations demandées.