Même s’il ne sera pas enregistré dans le Guinness Book, Terralpha et Nokia ont établi un nouveau record de débit en France en activant une longueur d’onde de 800 Gb/s sur un tronçon de plus de 800 km entre Bordeaux et Marseille. Cette performance a été établie entre deux datacenters interconnectés à des câbles sous-marins.
Bordeaux et Marseille constituant des hubs stratégiques, les deux villes n’ont pas été choisies au hasard. Avec le câble Amitié, la capitale girondine a tissé lien direct et à très grande vitesse avec les États-Unis tandis que la cité phocéenne multiplie les dessertes expresses vers l’Afrique, le Moyen-Orient ou l’Asie.
Cette prouesse repose à la fois sur les avancées technologiques de Nokia et les performances du réseau unique de Terralpha. Cette filiale de SNCF Réseau exploite la fibre optique déployée par le transporteur public le long de 20 000 kilomètres de voies ferrées. Ce maillage exceptionnel apporte l’ultra haut débit sur tout le territoire. Soit jusqu’à 400 Gb/s.
Une vitrine technologique pour Nokia
Pour doubler ce débit, les deux partenaires ont fait appel au moteur de service photonique « super cohérent » de sixième génération de l’équipementier, baptisé PSE-6s. Grâce à cette technologie, Nokia et Orange avaient aussi réalisé, en décembre, une transmission à 800 Gbit/s mais via un câble sous-marin transatlantique. Là, il s’agissait d’une liaison terrestre.
Le test entre Bordeaux et Marseille a été réalisé sur une longueur d’onde utilisant 150 GHz de spectre dans une fibre optique du réseau de production de Terralpha. Au cours de son trajet, la liaison a traversé quatre datacenters, sept sites de brassage optiques ROADM (Reconfigurable optical add drop multiplexer), et sept sites d’amplification.
« La meilleure latence de France »
Le projet a bénéficié des faibles latences du réseau Terralpha. « En empruntant les voies ferrées, en ligne droite, Terralpha affiche la meilleure latence de France », avançait récemment, pour ZDNet, Gabriel Chenevoy, PDG et cofondateur de Terralpha. Un aller-retour entre Paris et Lille se fait en 2,74 millisecondes aller-retour. Comptez 6,26 ms pour un Paris-Bordeaux ou 8,38 ms pour un Paris-Marseille.
Que faire de toute cette puissance ? Dans un communiqué de presse commun, Nokia et Terralpha entendent répondre à la promesse de fournir « une capacité inégalée, même dans les zones les plus reculées ». Soit la possibilité « de gérer de grandes quantités de données avec une efficacité accrue, répondant ainsi aux besoins des entreprises et des acteurs publics. »
Parmi les références clients de Terralpha, on trouve :
- Des opérateurs télécoms alternatifs (BSO, Alphalink, Blueinfra)
- Des hébergeurs (Fullsave, Dataxion)
- Des intégrateurs (Ouest Consulting)
- Des acteurs publics (Dinum, Cerema)
- Des entreprises privées (BPCE, Synoptic)
Sécurité accrue et réduction de l’empreinte carbone
Autre bénéfice : une sécurité accrue. « La technologie avancée utilisée optimise le spectre optique, garantissant ainsi une transmission des données plus fiable et plus sécurisée. Les clients peuvent compter sur une connexion stable et protégée qui diminue les risques de coupures et de cybermenaces. »
Enfin, les deux prestataires mettent en avant une réduction de l’empreinte environnementale grâce à une meilleure efficacité énergétique et une optimisation des ressources. « En effet, en augmentant le débit sur une seule paire de fibre signifie moins de consommation d’énergie par unité de données transférée. En outre, les équipements actifs nécessaires aux extrémités étant moins nombreux, ils occupent moins d’espaces, demandent moins de ressources et consomment moins d’énergie. »
Toujours sur ce volet RSE, Nokia et Terralpha voient dans un cette avancée technologique un levier d’inclusion à même de démocratiser l’accès à l’information, de réduira la fracture numérique et de « stimuler l’économie locale en améliorant la productivité et l’innovation ».