Avec sa Redmi Pad 2, Xiaomi proposait il y a quelques mois une tablette d’entrée de gamme plutôt convaincante. Mais à cause de quelques sacrifices pour faire baisser la facture, la solution trainait malgré tout des défauts pouvant décourager l’achat.
Voici en cette rentrée une déclinaison un peu plus performante et dotée d’un écran plus imposant, la Xiaomi Redmi Pad 2 Pro. Relativement semblable à la Xiaomi Redmi Pad Pro de 2024 à première vue, cette nouvelle version veut malgré tout muscler son jeu, notamment du côté de l’autonomie et des performances. Voyons donc si elle possède assez d’arguments pour faire oublier les ardoises plus chères et comment elle se positionne par rapport à la (rare) concurrence dans son segment des tablettes autour des 400 €.
Prix et disponibilité de la Redmi Pad 2 Pro
Dans sa version uniquement Wifi, la Redmi Pad 2 Pro est proposée en deux (ou plutôt trois) versions pour autant de prix. Il en coûtera 351 € pour la déclinaison la plus raisonnable avec 6 Go de RAM et 128 Go d’espace de stockage, et 401 € pour la version plus performante à 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. Des coloris gris, violet et argent sont proposés. Relevons qu’une déclinaison 8 Go/256 Go grise avec un écran mat est proposée à 431 €. C’est cette version que nous avons pu tester.
Redmi Pad 2 Pro au meilleur prix Prix de base : 351 €
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Pour profiter de la 5G, il faudra ajouter 50 € et se contenter du coloris gris.
Design : un look premium confortable
Si Xiaomi ne fait pas dans l’originalité côté design, la firme fait en revanche dans le look premium. Ou en tout cas l’illusion de. Avec son design métallique monobloc, la Redmi Pad 2 Pro, notamment dans sa version grise, est assurément sexy. Pas question cependant de profiter d’une certification de protection contre l’eau ou la poussière comme les modèles haut de gamme, mais rien de véritablement surprenant dans ce segment et pour un produit surtout pensé pour être utilisé à l’intérieur.
Pour accueillir son grand écran de 12,1 pouces, la tablette arbore des dimensions généreuses (279,80 x 181,65 mm) sans pour autant être pénible à porter ou à manipuler. Elle peut pour cela remercier une épaisseur maitrisée de 7,5 mm et un poids de seulement 610 g. C’est à peine plus que la Samsung Galaxy Tab S10 Lite par exemple, qui ne propose qu’un écran de 10,9 pouces. De plus, grâce à des bords très légèrement biseautés, la Redmi Pad 2 Pro tient très bien en main en évitant de glisser et d’écorcher les doigts.

Du côté des contrôles, Xiaomi a décidé de tout grouper dans un coin (si la tablette est tenue en mode portrait). Ainsi, le bouton d’alimentation se trouve sur la tranche supérieure à droite, et le volume sur la tranche de droite, en haut.
Un choix convaincant qui change un peu de celui habituel de tout mettre à droite qui demandera juste de prendre le coup en mode paysage pour le bouton de volume, et de pas baisser/monter le volume quand l’on souhaitait faire l’inverse. Sur la tranche du bas se trouvent la prise USB-C et, improbable en 2025, une prise jack (!!). Le slot microSD est lui en bas de la tranche droite et, enfin, pas moins de deux paires de haut-parleurs sont proposées en haut et en bas.

Compatible avec les accessoires de la marque (clavier et stylet), la Redmi Pad 2 Pro n’intègre cependant pas de stylet dans la boîte, dommage. Enfin, dans un coin de son dos la tablette de Xiaomi propose un unique capteur photo et un flash, regroupés dans un cartouche suffisamment peu épais pour ne pas déséquilibrer le produit à plat.

Écran : cette dalle matte démonte
Comme la précédente version, la Redmi Pad 2 Pro arbore donc une dalle de 12,1 pouces dotée d’une définition 2,5K (2560 x 1600) et capable de monter à 120 Hz. Les bandes noires autour de l’écran sont assez présentes, mais le ratio à 83,6 % demeure raisonnable pour de l’entrée de gamme.

Concernant le support du HDR, seul le Dolby Vision est supporté. Nos mesures prises avec le logiciel de calibration Calman Ultimate de Portrait Displays soufflent également le chaud et le froid. Nous avons notamment mesuré un pic lumineux à 519 cd/m². C’est en dessous des 600 nits annoncés par Xiaomi. Cela reste une valeur classique pour cette gamme de prix, et suffisant pour consommer son contenu en intérieur, voire en extérieur dans des conditions raisonnables grâce à la version avec écran mat.
Même constat du côté de la colorimétrie. On préférera sélectionner le mode d’affichage Standard pour tomber sur des Delta E 2000 P3 et sRGB corrects, respectivement 3,1 et 1,4. Sinon, la calibration du mode Intense activé par défaut propose des couleurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité avec des Delta E 2000 de 3,3 (sRGB) et 4,9 (P3).

Dans le cas de notre test, nous avons beaucoup apprécié le revêtement mat du modèle fourni. Celui-ci renforce l’aspect premium du produit et surtout réduit (sans pour autant totalement éliminer) les désagréments liés aux reflets ou aux traces de doigts. Dalle LCD modeste oblige cependant, il faudra être bien face à la tablette pour pouvoir y voir correctement quelque chose, les angles de vision étant rapidement limités.
Taille de l’écran Définition Résolution Fréquence de rafraîchissement Pic lumineux (boost) DeltaE 2000 des couleurs (sRGB) DeltaE 2000 des couleurs (P3) Technologie de l’écran Ratio affichage/taille
Xiaomi Redmi Pad 2 Pro 12,1 « 2560 x 1600 249 ppp 120 Hz 553 cd/m² 3,3 4,9 LCD 83,6 %
Xiaomi Redmi Pad 2 11 « 2560 x 1600 276 ppp 90 Hz 4,55 6,09 LCD 82,4 %
Lenovo Idea Tab Pro 12,7 « 2944 x 1840 273 ppp 144 Hz LCD 84,7 %
Samsung Galaxy Tab S10 Lite 10,9 « 2112 x 1320 228 ppp 90 Hz 519 cd/m² 2,7 4,4 LCD 82,3 %
Performances : une excellente tablette pour le multimédia
Outre son autonomie dont il est question plus bas, l’autre argument de Xiaomi pour inciter les acheteurs de la première Redmi Pad Pro (et les autres) à passer à la nouvelle version est un SoC plus moderne. On passe donc à un Snapdragon 7s Gen 4 associé à un GPU Adreno 810. Un excellent duo de milieu de gamme.
En découle une tablette assez véloce lors de la navigation dans son interface et entre ses applications, même quand elles sont nombreuses en arrière-plan. Conçue principalement pour profiter de contenu multimédia, la solution de Xiaomi est également suffisante pour pratiquer le jeu vidéo de manière raisonnable. Lancer un gros jeu 3D comme Genshin Impact demandera de se limiter à des graphismes en moyen pour jouir d’une fluidité suffisante, mais pour le reste aucun problème. Vrai bon point à relever également : la chauffe est très contenue, voire inexistante.
Côté connectique, le Wifi reste lui capé en version 6, et le Bluetooth grimpe en version 5.4. Rien que de très classique pour un tel produit en 2025 donc, de même que le stockage extensible. En revanche, pas de capteur d’empreintes digitales à se mettre sous le doigt, il faudra se contenter du déverrouillage classique ou avec son visage. Cette dernière méthode fonctionne de manière efficace.
AnTuTu 10 Score AnTuTu 10 CPU AnTuTu 10 GPU AnTuTu 10 MEM AnTuTu 10 UX
Audio : Jack et Dolby Atmos font la paire
Comme dit précédemment, la Xiaomi Redmi Pad 2 Pro propose pas moins de 4 hauts parleurs stéréo, compatibles Dolby Atmos. Une solution audio généreuse donc, confirmée par la présence rare de la prise audio 3,5 mm, aujourd’hui sacrifiée sur la plupart des produits toutes gammes confondues. On préférera cependant utiliser cette dernière ou un casque Bluetooth pour écouter son contenu audio, puisque la qualité sonore des hauts parleurs reste de l’ordre de l’appoint.
À son volume maximum (logiquement élevé), le produit propose un son très saturé à peine utilisable pour la musique. Mais à un volume raisonnable, ou pour écouter un film ou une série, la tablette fait un travail correct mais sans réellement briller ou proposer de basses.
Autonomie : une banque pour votre smartphone
Voilà probablement le principal argument de la Redmi Pad 2 Pro par rapport à ses concurrents, chez Xiaomi ou ailleurs : sa massive batterie de 12 000 mAh (elle était de 10 000 mAh sur la première Pro). Le constructeur promet plus de 14h d’autonomie vidéo sans interruption. C’est à peine plus que notre test maison d’autonomie mixte qui annonce un très beau résultat de 13 h 27. C’est environ 2 h 30 de plus que la version non Pro et environ 3h de plus que la concurrence chez d’autres fabricants. Joli, surtout avec une si grande dalle et des performances revues à la hausse. Pour un petit exemple concret, regarder un épisode de série sur Netflix en Wifi grignote environ 5 % de la batterie.
Par ailleurs, grâce à sa compatibilité recharge inversée à 27 W, la tablette et son imposante batterie peut ainsi faire office de batterie externe pour recharger un smartphone. Pratique.
Le constructeur a également fait un effort du côté de la recharge rapide par rapport à la version classique, qui grimpe à 33 W comme la première Pro. Il ne faut ainsi que 2 h 23 pour la recharger totalement, tandis que 10 minutes suffisent pour atteindre 10 %. Ce n’est pas la plus rapide du secteur, mais c’est largement suffisant, surtout avec une telle capacité.
Capacité de la batterie Puissance de charge maximale filaire Autonomie mixte Temps de charge Charge en 10 min
Xiaomi Redmi Pad 2 Pro 12000 mAh 33 W 13 h 27 mn 27 s 2 h 23 mn 10 %
Xiaomi Redmi Pad 2 9000 mAh 18 W 11 h 6 s 3 h 35 mn 5 %
Lenovo Idea Tab Pro 10200 mAh 45 W 9 h 59 mn 40 s 1 h 50 mn 15 %
Samsung Galaxy Tab S10 Lite 8000 mAh 25 W 9 h 40 mn 20 s 1 h 58 mn 12 %
Photo : une tentative honorable, mais manquée
Comme une vaste majorité de tablettes, surtout dans l’entrée de gamme, la partie photo de la Redmi Pad 2 Pro est surtout là pour faire office d’appoint, mention “Pro” ou non. Le rendu de l’unique capteur modeste de 8 Mpx (f/2) manque cruellement de piqué (les feuilles ci-dessous sont une vraie bouillie de pixels notamment) et s’avère trop chargé en bruit dès que les conditions ne sont pas parfaites pour proposer des clichés véritablement beaux. Reste que la solution est suffisante pour prendre quelques captures qui n’ont pas besoin de beaucoup de détails, comme un scan de document ou de QR Code.
On relèvera tout de même qu’en plus d’un flash, Xiaomi propose un autre élément pas toujours proposé dans cette gamme : un mode nuit automatique. Celui-ci, qui ne sauve pas vraiment les meubles, a tendance à s’activer même de jour si le soleil n’est pas très présent, mais passons. La tablette permet aussi de zoomer jusqu’à six fois numériquement. Dès le zoom x2, le résultat est à peine exploitable, mais c’est toujours sympathique de le proposer. Notez que ces critiques concernent les photos de jour, et que de nuit tout est pire. Malgré sa générosité, cette tablette n’est pas faite pour les photos (comme toute tablette, mais c’est un autre sujet).
La modestie de rendu se retrouve côté vidéo, puisqu’il est impossible d’aller au-delà des 1080p à 30 fps. Pour son capteur à selfies, Xiaomi est également parti sur un capteur de 8 Mpx (f/2,28). Là aussi il ne faudra pas trop lui en demander outre le déverrouillage de la tablette (efficace nonobstant) ou passer quelques appels en visio où la qualité de restitution du visage n’est pas très importante. Pas de miracle côté photo donc, mais rien de véritablement honteux non plus pour ce type de produit et ce prix.

Logiciel : HyperOS, simple et efficace
Pour sa sortie, la Redmi Pad 2 Pro propose Android 15 et la surcouche Xiaomi HyperOS 2. Au moment où vous l’aurez entre les mains, peut-être qu’Android 16 sera de sortie sur la tablette. Le constructeur ne précise d’ailleurs pas pendant combien de temps son produit sera mis à jour, mais étant donné le prix demandé, il ne faudra probablement pas tabler sur plus que 2 ou 3 ans. Comme toujours avec la marque eu logo orange, quelques bloatwares s’invitent à la fête, mais presque rien qui ne puisse être désinstallé.
Très ressemblant à sa déclinaison sur smartphones, HyperOS est une surcouche à la fois simple à utiliser, sobre et plutôt complète. Les options de personnalisation sont riches et, si on ne retrouve pas autant d’outils de productivité ou de fonctionnalités inédites que dans des surcouches comme OneUI par exemple, l’ensemble est suffisamment complet pour ne pas se sentir démuni.
On relèvera par exemple l’absence d’un mode bureaux multiples, mais outre une barre des tâches bien utile, il est possible malgré tout de mettre jusqu’à 2 applications côte à côte ou en mode pop-up de manière assez intuitive. Xiaomi met également beaucoup en avant une interconnectivité avancée avec d’autres appareils de la marque (reprendre ses tâches, interagir avec les écrans d’accueil, partage de presse-papier…).
Côté IA enfin, en dehors de la présence de Gemini peu d’autres d’outils sont à relever. Peut-être qu’il faudra attendre HyperOS 3, ou bien craquer pour une ardoise plus onéreuse.
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