Adam Presser remplace Zhao Tian à la présidence de TikTok SAS, branche française du géant chinois ByteDance, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de l’entreprise et confirmant une information du média L’Informé, mardi 29 août. TikTok avait déjà annoncé la nomination prochaine d’un nouveau président, européen, mais a finalement choisi d’installer l’Américain Adam Presser, qui a notamment dirigé les activités en Chine de la société de production Warner Bros, a confirmé un porte-parole de l’application à l’AFP.
Ce changement de présidence intervient après un rapport du Sénat remis le 6 juillet. La commission d’enquête chargée d’étudier le fonctionnement et la « stratégie d’influence » de TikTok avait menacé l’application d’une suspension en France et dans l’Union européenne si celle-ci ne prenait pas des mesures pour clarifier ses liens avec les autorités chinoises et ne mettait pas en place une modération « efficace » avant le 1er janvier 2024.
Les doutes sur la proximité de l’entreprise avec Pékin sont portés sur la présidente d’alors, Zhao Tian, née en Chine et ayant acquis la nationalité canadienne, qui est proche du fondateur de ByteDance, Zhang Yiming. Les sénateurs relèvent que Zhao Tian n’a « aucune responsabilité opérationnelle », d’après les responsables de TikTok France auditionnés. Par ailleurs, les deux hommes disent n’avoir jamais rencontré Mme Tian, qui « résiderait actuellement à Singapour » et est « également présidente de TikTok UK et membre du “board” de TikTok en Australie », rapportent les sénateurs.
Un état des lieux de TikTok demandé avant 2024
Le ministre français délégué au numérique, Jean-Noël Barrot, avait emboîté le pas en demandant à l’entreprise un « état des lieux » d’ici à la fin de l’année sur sa mise en conformité avec les règles européennes de protection des données personnelles.
Depuis le 25 août, TikTok est également assujetti à des obligations renforcées de transparence et de lutte contre les contenus illégaux, dans le cadre de la loi européenne sur les services numériques (DSA). Pour s’y conformer, le réseau social a déjà annoncé la mise en place d’outils à destination des chercheurs et régulateurs, un fil d’actualité non personnalisé, la fin des publicités personnalisées pour les mineurs et une nouvelle option pour signaler des contenus.
Le réseau, utilisé chaque mois par environ 150 millions d’Américains et 134 millions d’Européens, revendique une « séparation totale » avec ses entités en Chine, mais il est confronté à des limitations croissantes en Occident, notamment en raison de craintes en matière de cybersécurité.