A l’approche de plusieurs scrutins décisifs partout dans le monde, TikTok détaille sa lutte contre les opérations d’influence. Jeudi 23 mai, la plate-forme a notamment annoncé vouloir encadrer les campagnes de médias d’Etat qui cherchent à influencer l’opinion dans d’autres pays.
TikTok avait déjà mis en place des mesures pour mieux identifier les contenus postés par des médias d’Etat après l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Depuis la plate-forme adjoint un label aux comptes « tenus par des entités dont la production éditoriale ou le processus de décision sont sujets au contrôle ou à l’influence d’un gouvernement ». Dans son communiqué, le réseau social annonce de nouvelles dispositions visant cette fois en particulier les comptes de médias « qui essayent de toucher des populations situées en dehors de leur pays d’origine sur des sujets d’actualité ».
TikTok ne précise pas si cette opération concerne les médias d’Etat de tous les pays ou simplement une partie d’entre eux – selon le New York Times, ce dispositif concerne au moins des médias chinois et russes. Sollicité à ce sujet par l’Agence France-Presse (AFP), le groupe filial du chinois ByteDance n’a pas donné suite.
Nouveau rapport de « transparence »
Les comptes concernés ne pourront plus faire l’objet de recommandations, ce qui signifie que leurs contenus ne pourront pas apparaître dans le fil « For You », la page d’accueil par défaut dans laquelle sont postées des vidéos en fonction d’un algorithme. En outre, « dans les semaines à venir », ces comptes ne seront plus autorisés à acheter des espaces publicitaires pour diffusion en dehors de leur pays d’origine. Afin de donner plus d’informations sur « les opérations d’influence masquée que nous perturbons », les responsables de TikTok assurent vouloir publier régulièrement un nouveau rapport de « transparence ».
Les opérations d’influence ne sont pas nécessairement réalisées pas des médias d’Etat. Ainsi, dans son rapport, TikTok recense les mesures prises durant les quatre premiers mois de l’année 2024 à l’encontre de 3 001 comptes impliqués dans quinze « opérations d’influence ».
Selon les données recueillies, ces campagnes visent à « influencer le discours politique au sein des groupes visés, notamment en ce qui concerne les élections ». TikTok cite notamment une tentative menée avant le scrutin présidentiel en Indonésie (tenu en février) et une autre destinée à « amplifier certains discours sur la politique intérieure britannique ». Une troisième cherche à amplifier artificiellement la propagation de contenus allant dans le sens du discours du parti d’extrême droite allemand AfD.
TikTok explique également avoir identifié seize comptes, opérant depuis la Chine et faisant, à destination des utilisateurs américains, la promotion des décisions du Parti communiste chinois.