tondeuse robot + LiDar à moins de 900 euros, le combo parfait ?

Débarquée il y a seulement quelques mois sur le marché français, Mova, la filiale de Dreame tente d’imposer sa touche sur les mêmes marchés que sa grande sœur. Après une percée remarquée dans l’univers des aspirateurs robots, c’est vers les tondeuses robots que le constructeur chinois a tourné son regard. La Mova 600, petit modèle du constructeur (il existe également une Mova 1000), est son modèle le plus en vue. Taillé pour des jardins jusqu’à 600 m² (d’où son nom), il combine deux atouts maîtres : la présence d’un LiDAR pour une navigation simple et précise et un prix inférieur à 900 euros.

Le Mova 600 arrive donc avec de sérieux arguments dans un marché en plein essor et surtout sur la tranche de prix la plus disputée. Il trouvera face à lui des modèles tels que le Navimow i105 que nous avons déjà testé (mais qui repose sur une antenne RTK) ou encore son proche cousin, le Dreame A2 dont nous vous parlerons très prochainement.

Design : l’un des plus réussis du marché

C’est la première chose qu’on remarque sur la 600 : un design détonnant. Le robot tondeuse de Mova ne ressemble à aucun autre de ses comparses et aurait même plutôt tendance à imiter les voitures sportives ou de grand tourisme avec ses formes sculptées et son nez biseauté. D’ailleurs, la partie basse de la tondeuse, son bouclier en quelque sorte, ainsi que deux inserts sur ses ailes reprennent le design des pièces en carbone de certaines voitures de course.

Mova a donc soigné son design… à un détail près. Le fabricant n’a pas réussi à cacher la pièce maitresse de sa tondeuse, son LIDAR. Celui-ci trône sur la face avant et ressort allègrement (pour pouvoir fonctionner). Cette intégration est l’une des contraintes liées à l’usage de cette technologie et Mova n’est pas le seul constructeur à choisir de l’assumer pleinement.

C’est également le cas d’un constructeur auto tel que Volvo qui a pris le parti d’afficher pleinement le LIDAR nécessaire à son système de sécurité au-dessus du pare-brise de son EX90 et de son EX60. Cette excroissance notable ne rompt pas seulement le design du Mova 600, elle contraint également son utilisation pour la bonne et simple raison que le LIDAR doit à la fois être protégé et nettoyé pour être efficace.

Sur ce point, Mova a fait les choses plutôt bien. Pendant le transport ou l’hivernage, il est possible de protéger le capteur grâce à une petite capote en plastique qui le couvre intégralement. Quant aux périodes de fonctionnement, il n’est évidemment pas question d’aller retirer la capote à la main avant chaque tonte. En revanche, le fabricant a installé sur le haut de sa station d’accueil une petite brosse amovible qui permet au LiDAR d’être à minima dépoussiéré lorsqu’il entre et sort. C’est plutôt malin et c’est aussi pratique en termes d’entretien.

Le reste du design est relativement classique pour un « petit » robot tondeuse d’une dizaine de kilos. Mention spéciale tout de même aux grandes roues crantées qui assurent une certaine polyvalence au 600 tout en soignant son style.

Déballage et installation du robot tondeuse

Le LiDAR n’est pas seulement efficace en termes de reconnaissance de l’environnement et de navigation, il dispose également d’un autre atout moins visible : il réduit considérablement le temps d’installation. En effet, en plus de se passer de câbles de guidage, cette technologie permet de faire l’impasse sur l’antenne RTK qui a tendance, parfois, à compliquer le processus d’installation. Avec le Mova 600 (et les autres tondeuses robot dotées d’un LiDAR), il n’y a rien de tout ça. Il suffit de le sortir de son gros carton, de brancher la station d’accueil une fois que celle-ci a été positionnée sur une surface plane et de sortir son smartphone.

En effet, comme pour un aspirateur robot, c’est l’application de Mova qui servira d’interface principale. Bien entendu, il reste quelques boutons physiques sur le robot, et notamment celui qui permet de régler la hauteur de la tonte, mais pour presque tout le reste et notamment les réglages plus complexes, il faudra passer par son téléphone.

C’est lui d’ailleurs qui clôt la dernière étape de l’installation. Disons-le tout de go, c’est également la plus pénible, mais elle reste malheureusement nécessaire. Celle-ci consiste à délimiter les zones de tonte du robot. Il ne s’agit pas de planter un câble comme il y a quelques années, mais simplement de guider son robot à l’aide de son smartphone transformé en manette de jeu sur tout le tour de son jardin.

Sur le papier, l’opération semble basique. Dans les faits, le peu de précision du contrôleur, les mouvements parfois brusques du robot et quelques pertes du signal Wi-Fi ont rendu notre tâche un peu plus pénible. Nous avons dû nous y reprendre à trois fois avant de pouvoir boucler notre tour. Sur ce point, précisons également que, malgré toutes ses qualités, l’application souffre parfois de quelques traductions approximatives qui ne facilitent pas la compréhension du processus. Avec un peu de bonne volonté et quelques essais, il n’y a rien d’insurmontable, mais c’est un point sur lequel Mova peut assurément s’améliorer.

Le Mova 600 à l’usage : un bon robot tondeuse ?

Comme la plupart des robots tondeuses, il est nécessaire d’effectuer une tonte « classique » avant de lancer son robot à l’assaut de son jardin. En effet, si votre extérieur ressemble à une jungle, il ne leur sera pas possible de naviguer facilement, leurs petites roues étant sous-dimensionnées pour des herbes hautes. Ce petit désagrément incontournable est immédiatement suivi d’une promesse : celle de ne plus avoir besoin de ressortir votre tondeuse électrique ou à essence.

À cet égard, le Mova 600 tient plutôt sa parole. Une fois la configuration et la délimitation du jardin terminées, il agit seul et sans aide pour le cartographier complètement grâce à sa technologie UltraView. L’utilisateur peut ensuite déterminer via l’application les différentes zones de son jardin et à quelle fréquence celles-ci doivent être entretenues. Il est bien sûr possible de définir et de programmer plusieurs zones.

Pour ce faire, il faut en passer par une double carte, ce qui permet aussi au Mova de ne tondre que sur les zones appropriées et pas sur un passage, par exemple. Attention en revanche, une double carte implique aussi une double station d’accueil et un nouveau passage à la caisse. Ce qui reste gratuit en revanche, c’est d’indiquer au robot une zone interdite sur laquelle il ne passera pas : la piscine, la cabane des enfants ou le mobilier de jardin tout simplement.

Quid des performances ? Après plus de trois semaines d’essai, le bilan de ce Mova 600 est plutôt positif. Ses passagers réguliers permettent de maîtriser la hauteur de la pelouse et donnent l’impression d’un jardin entretenu régulièrement. Autre point positif : le silence de la tonte, qui n’a évidemment rien de comparable avec les tondeuses traditionnelles et qui facilitera les relations avec le voisinage. En effet, avec un bruit de fonctionnement inférieur à 60 dB, il n’y a plus à se soucier des jours de programmation : vous pouvez lancer une tonte le dimanche matin qui se terminera avant le barbecue de midi et même la nuit. Mais pour parvenir à ce résultat, il faut avoir conscience des quelques limites du robot tondeuse :

La première concerne la hauteur de tonte : le Mova 600, comme bon nombre de ses concurrents, offre une tonte comprise entre 2 et 6 cm de haut. Pour les adeptes de la tonte haute, c’est évidemment rédhibitoire ; pour les autres, il faudra garder en tête qu’une tonte à ras peut être plus plaisante pour jouer au foot dans son jardin, mais n’empêche pas le gazon de bruler en cas de fort ensoleillement.

L’autre limite concerne les bordures. Sur ce point, Mova fait mieux que le Navimow i105 que nous avons testé en collant assez rigoureusement aux bords du terrain, mais le robot n’est pas capable de gérer les quelques différences de hauteur à ce niveau-là, il faudra donc passer le coupe-bordures si on souhaite un résultat aux petits oignons.

Les différences de niveau, c’est sans doute ce qui pose le plus de soucis au Mova 600. Dans un jardin un peu cabossé, il pourrait avoir du mal à surmonter des difficultés qui paraissent classiques. Un petit trou peut mettre en difficulté le robot tondeuse qui voit alors ses roues patiner pour creuser davantage encore. Dans ces cas-là, il convient de surveiller les premiers passagers du robot et d’essayer de lisser le terrain sur les zones où le Mova 600 montre quelques difficultés.

C’est sans doute l’un des avantages du Mova 1000 la version supérieure dotée de roues dites « tout-terrain ». Ces roues plus performantes sont compatibles avec la version 600, elles peuvent être achetées séparément ou en kit, mais il faudra ajouter 99 euros à la facture.

En revanche, il nous faut également signaler quelques bizarreries en matière de navigation, malgré la présence d’un LiDar qui est en principe le gage d’une exécution précise. Le Mova 600 détecte aisément la présence d’une personne sur son passage et le contourne sans ciller. En revanche, il fait difficilement la différence entre certains types d’obstacles : il peut, au choix, aller buter contre une table de jardin, tenter de grimper sur les montants d’un trampoline pour enfants ou aller s’embourber dans un pare-terre de pierres qui isolent un arbre fruitier.

En fonction de son degré d’obstination, le résultat peut varier. Un simple demi-tour après le choc contre la table, ou la nécessité d’aller le sortir du pétrin lorsqu’il est bloqué sur les pierres.

Pour éviter ce genre de désagréments, la solution la plus intéressante consiste à ajouter à la main des zones d’exclusion sur sa carte (aux endroits les plus dangereux du jardin) et à désactiver la reconnaissance d’obstacles. Vous gagnerez également en performances de tonte dans la mesure où le Mova 600 ne s’arrêtera plus devant les herbes un peu hautes et autres petites tiges.

Autonomie et entretien du Mova 600

L’autonomie n’est pas vraiment une préoccupation pour les robots tondeuses de nouvelle génération. Dans la mesure où le robot peut à tout moment revenir à sa base pour se recharger, il suffit de le laisser agir. À condition, bien sûr, que les retours à la station ne soient pas trop réguliers. Dans notre cas, nous avons constaté qu’une charge permet au 600 de tondre une surface de 55 m² environ. Il doit alors retourner se charger.

Pour sa part, le Mova 600 est programmé pour ne pas descendre en dessous des 15 %, il revient donc à la station d’accueil dès qu’il approche ce seuil. Au final, dans notre configuration de test, il est capable de passer la journée pour entretenir les 350 m² qui lui ont été assignés, mais, et c’est là la magie des tondeuses robot, tout ça peut être fait en votre absence et programmé à l’avance.

Verdict du test :

Mova signe une première entrée remarquée dans l’univers des robots tondeuses. La marque sœur de Dreame a trouvé avec le 600 un produit stylé, plutôt efficace et assez simple d’utilisation. Mais c’est surtout en termes de rapport qualité/prix que le Mova 600 se distingue. À moins de 900 euros, il a assez peu de rivaux et se permet même de donner un coup de vieux à des modèles comme le Navimow i105e de Segway qui repose encore sur une antenne RTK. Malgré la présence de son LiDar et d’une technologie de navigation pertinente, le Mova 600 donne malgré tout l’impression qu’il y a encore une nette marge d’amélioration pour ses successeurs. Enfin, si le prix de départ est intéressant, ce n’est absolument pas le cas pour ce qui est des accessoires (roues, module 4G et station d’accueil…), qui lui est quasi prohibitif.

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