Le groupe Toyota passe la vitesse supérieure en matière de motorisation électrique en dévoilant une véritable stratégie sur le long terme qui doit lui permettre de rester parmi les plus grands constructeurs mondiaux.
Japon oblige, son projet s’appuie sur de nombreuses innovations technologiques qui doivent permettre de produire des véhicules électriques à moins coût et résoudre les problématiques de disponibilité et de performances des batteries électriques.
Toyota bZ4x, SUV électrique de la marque
Bousculé par Tesla sur le segment de l’électrique, parfois critiqué pour n’avoir pas pris le virage assez tôt, le groupe nippon affiche désormais de grandes ambitions qui passeront par des évolutions en profondeur :
- transformation et l’automatisation des usines
- améliorations techniques sur les véhicules
- nouvelles batteries Li-Ion plus performantes à partir de 2026
- nouvelle technologie de batteries solides à partir de 2027
Outre des batteries Li-Ion améliorées assurant des autonomies étendues (qui pourraient atteindre jusqu’à 1000 kilomètres, rivalisant avec les autonomies en thermique) et des recharges plus rapides, Toyota compte aussi miser sur la technologie des batteries LFP (Lithium Fer Phosphate) moins coûteuses et offrant une plus longue durée de vie.
Les batteries LFP, même si elles offrent une densité d’énergie inférieure, sont en train de gagner du terrain dans le secteur automobile et sont vues comme l’un des moyens de faire baisser les prix des voitures électriques. Elles sont aussi moins susceptibles de surchauffer et de prendre feu que les batteries Li-Ion.
Les batteries solides pour faire la différence
A un peu plus long terme, Toyota compte bien profiter de son savoir-faire pour se lancer dans les batteries solides qui permettront encore des gains en autonomie (jusqu’à 1200 km) et en temps de charge (10 minutes pour faire un plein électrique).
Prototype de batterie solide Toyota
Le nouveau patron de Toyota Koji Sato entend donc tourner complètement l’entreprise vers l’électrique, ce qui passera par des usines fortement automatisées, à l’image de ce que réalise déjà Tesla, avec notamment l’utilisation de gigapresses pour forger des éléments complets de châssis et réduire la complexité de la production.
Des gigapresses comme chez Tesla
Toutefois, note des analystes interrogés par Reuters, il n’est pas sûr que la stratégie de Toyota soit suffisante pour rattraper Tesla. L’estimation de production de véhicules électriques depuis la nouvelle division BEV Factory est de l’ordre de 1,7 million d’unités d’ici 2030, soit la moitié de ce que Toyota espère écouler à cette date.
Des gigapresses pour produire des éléments entiers de châssis
Surtout, Toyota part de très bas. Les ventes de véhicules électriques ne représentent guère que 1% du total de ses ventes actuelles (en comptant aussi ceux de sa marque de luxe Lexus).
Malgré ses 10 millions de véhicules essentiellement thermiques, donc) écoulés annuellement, la firme ne pèse que 254 milliards de dollars en capitalisation boursière, contre 800 milliards de dollars pour Tesla avec moins de 1,5 million de véhicules (électriques) vendus annuellement.
Tout reste à faire pour gagner la confiance des investisseurs mais Toyota mise sur un catalogue plus diversifié combinant hybrides, électriques pures et véhicules alimentés par pile à combustible hydrogène pour assurer sa sortie des énergies fossiles.
En attendant de savoir comment la stratégie va être appliquée, le plan de Toyota a déjà séduit les marchés, faisant bondir le cours en Bourse du constructeur de 5% après les différentes annonces.