Dans un pays où les box de nos FAI règnent en maîtres, contrôlant notre porte d’accès à Internet, le Wi-Fi n’est pas toujours aussi bien servi qu’il devrait l’être. Question d’économie, souvent, le Wi-Fi proposé par les box est rarement ce qui se fait de mieux. Les fabricants de produits réseau s’en frottent évidemment les mains.
D’autant qu’avec l’affirmation de besoins quotidiens forts au sein des foyers, liés à la multiplication des appareils à connecter, et à leur mobilité, les offres maillées ont le vent en poupe.
Pour mémoire, il s’agit de couvrir, avec deux routeurs ou plus, tout ou partie de votre logement avec un seul et unique réseau Wi-Fi, de manière transparente pour vous. Vous pourrez ainsi passer de la cuisine au salon ou à la chambre sans perdre la sacro-sainte connexion à Internet. Pratique à l’heure du télétravail. Vital quand on est une famille connectée.
Évidemment, ce service rendu se facture à un prix plus élevé que le bon vieux routeur Wi-Fi d’antan, mais tous les fabricants ont dans leur gamme au moins un modèle plus abordable. C’est précisément le cas de TP-Link.
Présentation : le Wi-Fi 6 maillé à « petit prix », selon TP-Link
Le Deco X20 occupe donc l’entrée de gamme des routeurs maillés Wi-Fi 6 du géant chinois TP-Link. Cela signifie que vous le trouverez vendu en lot de deux (190 euros) ou trois routeurs (300 euros), et bien sûr, il est toujours possible d’acheter un routeur à l’unité pour accroître la couverture de votre réseau mesh.
Le positionnement en entrée de gamme implique que les appareils sont bi-bandes seulement. Comprenez qu’ils émettent sur deux plages de fréquences : 2,4 GHz, pour la meilleure portée et les moins bons débits, et 5 GHz, pour les débits les plus importants, mais hélas une portée plus courte.
Le fait de n’être que bi-bande a un impact direct sur les performances. D’une part, les Deco X20 n’affichent qu’un maximum théorique de 1 800 Mbits/s de bande passante cumulée, répartis comme suit : 1201 Mbits/s pour les 5 GHz, et 574 Mbits/s en 2,4 GHz. D’autre part, les routeurs sont obligés, pour communiquer entre eux et établir le réseau unique, de partager les champs de fréquences avec vos appareils. Ce n’est certes pas dramatique, et sera simplement problématique dans deux cas. Tout d’abord, si vous avez une connexion à Internet supérieure à 1 Gbit/s. Ensuite, si votre box propose une connectique Ethernet supérieure au très répandu Gigabit.
Pour être plus clair, et pour revenir au Deco X20, ce routeur Wi-Fi est taillé pour les connexions (très) haut débit, mais pas les plus rapides.
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Interface et matérielle : simplicité et efficacité
Décrivons rapidement la bête. Nous avons testé le Deco X20 dans un pack de trois. Les trois routeurs sont interchangeables, et tous peuvent jouer le rôle de routeur principal et les suivants de satellites. Compacts et discrets, ils donnent corps à l’esthétique introduite par les premiers Deco il y a quelques années, blanche et cylindrique. Un design agréable et passe-partout, qui s’adapte aussi bien dans une chambre à coucher que dans une entrée ou un salon. Chaque module propose deux ports Gigabit Ethernet, ce qui est assez peu, mais courant en entrée de gamme. Et surtout pratique pour connecter en filaire un téléviseur, par exemple, ou une console de jeux à laquelle on veut garantir la meilleure connexion possible.
L’installation et la configuration se font toujours au travers de l’application Deco, disponible gratuitement sur iOS et Android. Elle vous prend par la main au fil de quelques étapes qui vous dispensent des conseils aussi bien sur les manipulations à suivre que sur les meilleurs emplacements potentiels pour votre retour.
La règle d’or est d’éviter d’espacer les routeurs de plus de dix mètres les uns des autres, ou de deux pièces. De même, il est fortement recommandé de faire en sorte, quand c’est possible, de les placer de telle sorte qu’une ligne de visée soit dégagée entre eux. En tout cas, interdit de les enterrer dans un placard !
L’appli Deco se découpe en quatre onglets : Aperçu, Actions intelligentes, HomeCare, et Plus. Une fois n’est pas coutume, passons rapidement sur Aperçu, qui, comme son nom l’indique, vous permet d’un coup d’œil de voir quel appareil est connecté, s’il y a un problème, etc.
Dans l’onglet Actions intelligentes, vous aurez la possibilité d’automatiser des actions en fonctions d’une heure, d’un jour, de la connexion d’un appareil, etc. C’est pratique pour la gestion de votre réseau et même d’un éventuel petit réseau domotique. Profitons-en d’ailleurs pour préciser que les Deco X20 sont compatibles avec Alexa, il est donc possible de couper son réseau Wi-Fi en le demandant à une enceinte connectée…
Toujours dans Actions intelligentes, vous pouvez également créer des raccourcis pour, par exemple, donner la priorité à un appareil d’une pression sur un bouton. Pratique si vous avez une connexion qui ne vous permet pas forcément de streamer un film en 4K dans le salon si d’autres utilisateurs jouent en ligne. Car, les Deco X20 propose une fonction de QoS, de Quality of Service, qui permet de définir une bande passante à allouer à des appareils. Et elle s’intègre sous le pavillon HomeCare, qui se trouve dans le troisième onglet.
HomeCare, donc, c’est le nom que TP-Link donne à son offre qui regroupe trois piliers. Sa suite de sécurité, HomeShield, qui repose sur un antivirus fourni par Trend Micro, un contrôle parental, et, donc, la fameuse QoS.
Pour faire les choses dans l’ordre, HomeShield filtre des contenus malveillants, met en place un système de prévention des intrusions, et même un dispositif de mise en quarantaine. Cela évite donc que des malwares viennent s’installer sur vos machines et ne vous volent ensuite des données.
La partie Contrôle parental est assez basique. On y trouve des filtres, pour réguler l’accès à certains types de contenus, et un moyen de contrôler le temps passé en Wi-Fi. Le tout repose sur un système de profil que vous pouvez établir pour chaque membre de la famille en fonction de quatre catégories : enfant, pré-ado, adolescent, adulte.
On peut ensuite bloquer des catégories types : contenu adulte, jeux d’argent, réseaux sociaux, téléchargement, médias, jeux, etc. On peut même interdire certaines activités ou applications, à partir d’une liste préétablie. C’est simple, mais pas parfait. Vous pourrez ainsi bannir Instagram, mais Tik Tok, qui plaît tant aux jeunes utilisateurs, ne figurait pas dans la liste au moment de notre test.
Il est intéressant de noter que TP-Link offre, par défaut, avec ses routeurs et sans surcoût, une offre assez complète et efficace, qui assure un peu de sérénité aux parents, et au gestionnaire du réseau familial. Il est rare de nos jours de voir une offre aussi complète et gratuite.
Évidemment, le géant chinois propose également une version payante et plus complète de son HomeShield, alors estampillé Pro. Cette version vous donne plus de possibilités, notamment des réglages plus fins dans le contrôle parental. Elle est facturée 6,49 euros par mois, ou 59,99 euros à l’année.
Terminons par la Qualité de service (QoS), qui vous donne la main sur la répartition, à grand trait, de votre bande passante. Vous pourrez alors décider de donner plus d’importance aux jeux, au streaming, à la navigation, ou encore au chat. Cette fonction a de l’intérêt dans deux cas principaux : quand beaucoup d’appareils et d’utilisateurs sont connectés à votre réseau, et/ou quand votre bande passante n’est pas folichonne.
Attention toutefois, c’est dans cette partie que nous avons relevé le plus de traductions approximatives. Lire « Télécharger la bande passante » ou « Importer la bande passante » demande de réfléchir quelques secondes avant de comprendre de quoi il retourne exactement…
Enfin, passons à l’onglet Plus, sorte de grand vrac en forme de mine d’or. On y trouve le détail des réglages du Wi-Fi, la possibilité d’activer le réseau invité, les optimisations réseau, et quelques fonctions avancées comme le port forwarding, la mise en place d’un DNS dynamique ou encore l’activation de l’itinérance rapide via le 802.11r.
Plus utile au quotidien, vous y trouverez la possibilité de couper les LED qui témoignent de l’état des routeurs. Il est parfois bon de ne pas avoir un témoin lumineux vif dans une chambre. C’est également dans l’onglet Plus que vous pourrez appliquer des listes noires d’appareils, afin de bannir certains périphériques que vous ne voulez pas voir sur votre réseau. C’est l’onglet du geek qui sommeille en vous. Chérissez-le !
Couverture : une performance très honnête
On l’a dit, un réseau maillé a pour ambition de couvrir la plus grande partie de votre domicile. Mieux, il doit vous permettre de l’agrandir et d’ajouter un nouveau routeur en fonction de vos besoins ou de vos moyens.
En l’occurrence, les Deco X20 sont compatibles avec toute la gamme Deco, qui compte près d’une quinzaine de modèles. Pour ce qui est de la couverture, si les chiffres avancés par le fabricant – qui sont établis dans des environnements optimaux et sans obstacles – ne collent pas à la réalité, nous avons réussi à couvrir notre appartement urbain de 110 m2 avec deux routeurs. Un troisième routeur était toutefois bienvenu pour couvrir une dernière zone séparée du reste de l’appartement par un mur porteur extrêmement épais.
Comme toujours, la question de la couverture dépendra des matériaux qui constituent votre logement. Des murs en béton armé, en brique ou en plâtre n’ont pas le même effet sur la propagation des ondes. Mais sachez que notre appartement de test ressemble à s’y méprendre à ce que les papas et mamans routeurs décrivent à leurs enfants quand ils ne sont pas sages. Tout en longueur, lardé de gros murs porteurs, entourés de dizaines d’autres réseaux Wi-Fi, les routeurs qu’on y teste n’ont pas la vie facile.
Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.
Quoi qu’il en soit, comme on le voit dans les deux ensembles de heatmaps, ci-dessous, les zones de couverture du routeur principal, celui qui est connecté à la box, celle du deuxième, puis du troisième, se recouvrent suffisamment pour non seulement éviter les zones blanches, mais également assurer une bonne connexion entre les différents modules réseau.
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Débits : pas le meilleur, mais assez pour tous les usages actuels
Maintenant qu’on s’est assuré que la couverture des Deco X20 est bonne, intéressons-nous aux débits, car il ne sert pas seulement d’être connecté à Internet partout, encore faut-il pouvoir faire quelque chose de sa connexion.
En l’espèce, le Deco X20 a beau n’être que bi-bande, il assure le spectacle très correctement. Certes, il ne va pas taquiner les routeurs milieu et haut de gamme, mais assure systématiquement des débits supérieurs à 150 Mbits/s, sauf au-delà de 15 m (et presque autant de murs porteurs…).
On le voit clairement, l’ajout d’un troisième routeur lui permet de gagner joliment en débit. On passe de 10 Mbits/s à quasiment 100 Mbits/s. Certes, ce gain est évidemment lié à la configuration de notre appartement de test, néanmoins, il montre bien que parfois, pour couvrir une seule pièce supplémentaire, en bout de réseau, il peut être intéressant de rajouter un routeur. Ce sera la différence entre une connexion légèrement instable et qui peinera à assurer du streaming en Full HD/4K, et une connexion implacable pour tous les usages.
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En guise de commentaire des résultats ci-dessus, on précisera également que les Deco X20 cèdent le pas face à certains de ses concurrents directs, comme les Eero 6 et les Orbi RBK352. Les mesures du Eero 6, d’Amazon, ont été obtenues avec trois routeurs. Tandis que les Orbi RBK352 n’étaient que deux. À vrai dire, selon notre expérience, les Orbi définissent souvent le meilleur des performances de chaque gamme (et niveau de gamme). On regrette toutefois que les solutions de sécurité et options avancées soient toujours minimalistes et/ou payantes.
Dans tous les cas, avec les trois routeurs du Deco X20, nous n’avons jamais rencontré de problème pour streamer des vidéos en 4K, écouter de la musique depuis Internet, ou jouer en ligne, et parfois tout cela en même temps. Bien entendu, tout dépendra de votre connexion entrante. Mais comme nous le disions plus haut, le Deco X20 est bel et bien taillé pour les très bonnes connexions ADSL, ou connexions à la fibre en deçà du Gigabit pour voir large, et jusqu’à 600 Mbits/s si on veut être plus précis.