Plus de lisibilité, la création d’une place de marché nationale et plus de sensibilisation avec une campagne de publicité télé. Voici les trois préconisations du rapport du Campus cyber remis il y a quelques jours au ministre en charge de la transition numérique Jean-Noël Barrot. Ce dernier avait en décembre 2022 missionné sur ce sujet Michel Van Den Berghe, le patron de ce nouveau lieu totem de la cybersécurité française.
Dans ce document de 32 pages, les équipes du Campus cyber soulignent l’urgence d’accentuer les politiques de soutien en faveur de la cybersécurité des petites et moyennes entreprises. L’Anssi, le cyber-pompier de l’Etat, a noté “pour la première fois en 2022 une diminution” des attaques réussies contre les grands groupes et “un détournement de la menace vers les PME”, rappellent-elles.
Peu préparées
Or les petites et moyennes entreprises sont “dépendantes aux technologies numériques mais peu préparées à faire face aux risques”, ajoutent les rédacteurs du rapport, la faute à un manque de moyens, de temps ou de connaissance. Ce qui fait de leur cybersécurité un “réel risque pour notre santé économique”.
Tout d’abord, les équipes du Campus cyber appellent à rendre plus lisibles les dispositifs de diagnostics de cybersécurité, dont la réalisation est “ insuffisamment suivie par la mise en place de mesures par les PME”.
Concrètement, le Campus cyber propose d’étendre l’expérimentation “MonAideCyber”- un diagnostic rapide d’une quarantaine de questions débouchant sur six recommandations hiérarchisées – de la seule Nouvelle-Aquitaine aux autres régions. De même, la structure propose décliner au profit des petites entreprises les parcours de l’Anssi destinés aux collectivités.
Campagne télé
“Bien que les PME aient de plus en plus conscience du risque cyber, elles ne savent pas vers qui s’orienter”, expliquent également les auteurs du rapport. Si le groupement d’intérêt public Cybermalveillance a déjà constitué un réseau de professionnels en sécurité informatique, le Campus cyber estime être “le bon acteur” pour mettre sur pied cette place de marché nationale des offres de cybersécurité, avec une recension des offres en fonction de la taille des entreprises, de leur localisation, de leur maturité et de leur secteur d’activité.
Le Campus cyber appelle enfin à une sensibilisation large des PME, avec la production d’un kit de communication et surtout une campagne de spot télévisés, à l’image de ce qui est fait pour la prévention routière. Cette action de prévention, élaborée par la structure et Cybermalveillance, redirigerait les entrepreneurs vers cette dernière plateforme ainsi que vers le futur “17 cyber” porté par le ministère de l’Intérieur. Un type de campagne qui pourrait représenter un budget annuel de quatre millions d’euros, avait signalé en 2022 la Cour des comptes.