Travail : l’objectif flou du plein-emploi
C’est par le « premier pilier » de l’action du gouvernement qu’Elisabeth Borne a commencé son discours : « le travail, le plein-emploi et la réindustrialisation ». La première ministre a confirmé la volonté du chef de l’Etat de bâtir un nouvel agenda avec les partenaires sociaux, d’ici au 14 juillet, pour élaborer le « pacte de la vie au travail » annoncé par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son allocution télévisée du 17 avril. Ce projet devra porter des mesures sur les perspectives de carrières, l’usure professionnelle, pour améliorer les conditions de travail, l’emploi des seniors – notamment les dispositifs de la réforme des retraites censurés par le Conseil constitutionnel –, ou encore le compte épargne temps universel.
Avant cela, un nouveau projet de loi sera présenté par le gouvernement au début du mois de juin avec pour ambition de poursuivre la baisse du chômage, pour atteindre le plein-emploi d’ici à 2027 – l’objectif fixé par le chef de l’Etat. Le texte portera notamment la création de France Travail, qui viendra remplacer Pôle emploi. « Nous voulons un service public de l’emploi plus efficace, au niveau national comme territorial », a indiqué Elisabeth Borne. C’est aussi dans ce cadre que doit être réformé le revenu de solidarité active (RSA) afin de le conditionner à une quinzaine d’heures d’activité hebdomadaire. « Avec les départements, nous souhaitons accompagner davantage et inciter à la reprise d’activité, les personnes les plus éloignées de l’emploi, comme les bénéficiaires du RSA », a précisé Mme Borne.
Santé : des redites et une précision
Sur le chantier de la santé, le discours de la première ministre a, sans surprise, repris la liste des différentes mesures avancées depuis plusieurs mois par le gouvernement face à la progression des déserts médicaux et à la pénurie de médecins et de soignants. Soutenir le recrutement de 6 000 assistants médicaux, créer des places dans les instituts de formation de soins infirmiers, désengorger les urgences, trouver un médecin traitant aux patients en affection de longue durée qui n’en ont pas… La feuille de route a décliné, point par point, des orientations déjà annoncées par le président de la République qui, la veille encore, consacrait un déplacement à la santé.
La seule nouveauté est venue d’une précision apportée par la cheffe du gouvernement sur un texte législatif : une proposition de loi relative à la santé et aux territoires visant à améliorer l’accès aux soins sera examinée en juin. Il s’agit de l’initiative parlementaire, en cours de rédaction, portée par le député de la majorité Frédéric Valletoux (Horizons, Seine-et-Marne), confirme-t-on Avenue de Ségur, et qui devrait, donc, être soutenue par le gouvernement.
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